Douze personnes ont été tuées et 37 blessées vendredi passé en Irak lors d’attentats contre la communauté sunnite ! Les déflagrations se sont produites à huit jours des élections provinciales !
L’attaque la plus meurtrière a eu lieu devant la mosquée Omar Ben Abdelaziz, près de Baqouba (60 km au nord de Bagdad). Une bombe en bordure de route a fauché des fidèles sortant de la mosquée.
Douze personnes sont mortes et 30 autres ont été blessées, selon un médecin et un colonel de police.
Un autre attentat à la bombe a fait cinq blessés à Al-Sadeh, un village majoritairement sunnite proche de Baqouba, à la même heure. Dans le quartier de Salam, dans l’ouest de la capitale irakienne, deux personnes ont été blessées dans une troisième attaque survenue près d’une mosquée sunnite.
Après un peu moins de neuf ans de présence, les forces armées américaines ont quitté l’Irak le 31 décembre 2011. Mais aucun des problèmes dans lesquels s’englue le pays n’est vraiment réglé. Les sunnites minoritaires se voient ostracisés par les chiites qui prennent leur revanche sous l’œil bienveillant du voisin iranien, chiite lui aussi, et prompt à passer des accords commerciaux et militaires avec l’ancien royaume de Saddam Hussein.
Mais tout est à reconstruire en Irak et la rivalité entre sunnites et chiites s’y révèle particulièrement meurtrière…
Des morts à la pelle et qui font l’objet d’un traitement médiatique à forte propension au silence assourdissant ! Nos journaux s’épanchent sur Boston et ignorent Bagdad !
Eternel refrain de la sélectivité journalistique…
Saddam était des leurs Mais comment regretter
Le sanglant dictateur
Et ses rêves dorés.
Les sunnites d’alors
Bien que minoritaires
Géraient un grand trésor
D’un noir pétrolifère !
Nabuchodonosor
De la modernité
A découvert la mort
Du haut de son gibet
Pitoyable sentence
Pour le triste tyran
Qu’un Bush mu de vengeance
Voulait saigner à blanc.
Saddam était des leurs
Mais depuis son déclin
Les chiites vainqueurs
Ont rênes entre les mains.
Loin des yeux des marines
Casqués de l’Oncle Sam
Ceux qu’Ali (*) réanime
Parlent au nom des imams.
Plus question de laisser
Les baasistes au pouvoir
Quitte à brûler mosquées
D’hérétiques notoires.
Explosion des rancœurs
Aveuglement des haines
Elections sous terreur
Violences pérennes.
Dix années que Bagdad
Libéré d’un Hussein
Danse la sérénade
D’une stupide haine…
(*) Quand Mahomet meurt en 632, Chiites et sunnites ne lui reconnaissent pas le même successeur. Ceux qui choissisent Ali, gendre du prophète, deviendront les chiites tandis que ceux, majoritaires, qui suivront Abou Bakr, compagnon de Mahomet, deviendront les sunnites.
Le chiisme a un clergé très hiérarchisé et cherche à séparer le pouvoir politique du pouvoir religieux. Les sunnites acceptent l'idée qu'un seul homme puisse incarner les deux pouvoirs.