Nous accueillons aujourd’hui un type d’article que vous nous avez beaucoup demandé : un test produit 100% objectif, basé sur des critères de qualité des matières, de soin de la fabrication, et d’intérêt du rapport qualité / prix.
Nous commençons avec cette paire de sneakers Lanvin, en nous basant sur la méthodologie présentée dans notre Guide : les 3 critères pour choisir un beau soulier.
Comme toute marque de luxe qui se respecte, Lanvin dispose d’une ligne de sneakers très conséquente et même emblématique de la marque, jusqu’à devenir un logo affiché sur certains polos. Mais pourquoi ? Cet engouement pour les bonnes vieilles « baskets montantes » dans leurs boîtes bleues est-il justifié ?
C’est ce que nous allons tenter de voir avec ce test d’une paire de ces fameuses sneakers !
La méthode
De la même façon que mon dernier article sur les chaussures se présentait sous la forme d’un « référentiel » dressant une liste de critères objectifs pour évaluer la qualité d’une chaussure, l’idée est ici encore de n’envisager, pour l’essentiel, que des éléments facilement évaluables. Bien sûr, ces articles ne sauraient se hisser au rang de vérité générale, mais plus à celui d’un retour d’expérience enrichi d’un certain niveau de connaissances !
Nous commencerons par examiner la peau en elle même, puis la fabrication ainsi que le style général pour terminer. Précisons que la fabrication est italienne et non portugaise, comme c’est le cas pour de nombreuses sneakers Lanvin !
Le cuir
De la famille des peaux lainées, le cuir de mouton a cet incroyable toucher velours que l’on retrouve instantanément ici, dès le premier contact. En passant la main sur le cuir, on peut donc ressentir une douceur très agréable, et fera apparaître les traces de doigts qui disparaîtront en repassant la main en sens inverse, témoignage de la qualité de la peau qui a été minutieusement poncée.
Seul bémol : la fragilité face aux salissures. Ce cuir est résistant au froid et à l’usure, mais il est vulnérable aux tâches du quotidien et aux griffures, qui sont en plus presque impossibles à masquer après coup.
Le cuir velours qui offre une texture unique.
A l’intérieur, la fourrure est dense et agréable : elle est présente principalement sur la languette et sur les côtés de la chaussure. Elle n’est pas très esthétique car la tonte semble plutôt irrégulière mais ce n’est pas un problème car elle n’est pas visible et cela n’altère pas ses caractéristiques, la première étant l’isolation thermique.
La fourrure du mouton garantie une isolation thermique inégalée !
Le cuir à l’intérieur qui complète la partie fourrée est également très agréable : on le retrouve sur la semelle intérieure, sur l’avant intérieur de la chaussure ainsi qu’en renfort des pates de laçage.
Lisse et doux, le cuir utilisé pour la semelle et les doublure est très agréable.
Précisons qu’à côté de l’utilisation massive du cuir, on notera la présence d’un textile synthétique brillant sur la partie supérieure de la chevillère et en gansage de la languette. Le tissu est doux et le rendu est intéressant.
Appréciation globale du cuir et du tissu.
Une peau souple, extrêmement douce et très chaude grâce à la fourrure sur l’intérieur de la chaussure : c’est un très beau cuir qui est utilisé ici, d’une qualité excellente, dont le seul défaut est la vulnérabilité aux tâches. Le tissu technique métallisé apporte une petite touche de modernité et est agréable, bien qu’anecdotique sur l’ensemble de la chaussure. Note : 8/10
La fabrication
Phase cruciale du test, la fabrication suppose tout d’abord l’examen des coutures extérieures du cuir. On passera ensuite à l’examen des contreforts, avant de terminer par l’étude de l’assemblage de la semelle !
Les coutures.
Le cuir de mouton est difficile à travailler, et plus encore lorsqu’il conserve sa fourrure : il est souple et est susceptible de se déformer, il est donc impératif que les coutures et la structure de la chaussure soient impeccables.
La triple couture bien comme il faut !
On remarque la présence d’une triple ligne de coutures sur tout le côté de la chaussure, qui permet de bien maintenir le contrefort. La jointure entre le haut de la chaussure en tissu et le cuir est assurée par une double couture, le reste se limitant à une couture simple du fait d’une exposition limitée au risque d’étirement. Les points sont réguliers et bien réalisés malgré la difficulté supplémentaire due à la fourrure, ce qui témoigne d’un travail soigné et de qualité. Un très bon point !
2 lignes de points sont suffisantes pour cette jointure entre le cuir et le tissu.
Les contreforts
Ce sont les renforts qui sont appliquées à la chaussure aux endroits où elle pourrait être fragilisée.
En mettant la main à l’intérieur et en poussant, le cuir très souple se déforme énormément…
Au premier regard, grosse frayeur concernant la partie supérieure de la chaussure : le cuir non renforcé est très souple, comme le montre la photo.
Mais finalement bonne surprise : le contrefort a été placée sur les flancs et l’arrière de la chaussure, là où la tension du cuir est la plus marquée. On retrouve donc une bonne rigidité sur tout le talon et sur les côtés, ce qui autorise la souplesse du cuir évoquée au niveau de la cheville. L’avant bénéficie également d’un renfort malgré tout beaucoup plus léger pour permettre à la chaussure de plier…sans quoi on ne pourrait tout simplement pas marcher ! On peut donc considérer que « l’armature » de la chaussure est conséquente et solide, et est doublée d’un cuir fin et doux plutôt agréable qui limite l’effet cartonné des contreforts.
…mais heureusement, les contreforts sont bien présents sur les flancs inférieurs de la chaussure, ici doublés de cuir.
On soulignera au passage le très beau cuir utilisé pour la semelle intérieure, vraiment confortable. De façon plus anecdotique, on peut enfin souligner que les passants des lacets sont tous munis d’un anneau de métal (et non de plastique) qui évite la détente voire le déchirement du cuir.
La semelle
Même en exercant une pression, le cuir cousu/collé ne bouge pas !
Lanvin recourt généralement à la technique du cousu collé pour ses sneakers qui me semble être la plus qualitative. Le cuir est donc à la fois collé sous la semelle intérieure, mais il est également cousu sur les côtés de la semelle pour éviter tout risque de décollement sur les côtés, qui paraît inévitable sans cette technique. Là encore les points sont réguliers et sont terminés par des nœuds à l’intérieur de la chaussure, et maintenus sous la semelle. Cela dit, seul le temps dira si les coutures tiendront leurs promesses, ce qui n’empêche pas d’être optimiste au vu de la qualité générale de la chaussure !
Fine, régulière et bien réalisée : ça parait impeccable.
Appréciation globale de la fabrication.
Un travail soigné, minutieux et régulier : la première impression est excellente. Bien conçues, visiblement solides, ces sneakers sont en plus confortables : pas de point de frottement particulier et pas de gêne lors du port. Note : 9/10
Le style
Les sneakers sont chères à Lanvin qui en propose des dizaines de modèles différents chaque année : python, anguille, agneau, toile… De la chaussure sobre à la sneakers ultra tendance bien voyante, il y a vraiment une grande variété de styles proposés ! En l’espèce, nos sneakers sont classiques et intemporelles, ce qui permettra de les porter aisément sur plusieurs hivers. La semelle en gomme très épaisse est caractéristique de la marque, bien que le seul logo se trouve sous la semelle. Sur l’avant de la chaussure après la languette, le cuir a été plié (maintenu par une couture) et fendu pour faire ressortir la fourrure du mouton.
Allié à la présence du tissu brillant, cela donne un peu de relief et d’originalité à la chaussure, qui en manque malgré tout.
Disons donc que l’on choisira cette paire pour son excellente qualité, son confort et son esprit passe partout plutôt que pour son originalité !
Très facile à porter, mais surtout très confortables.
Appréciation générale
Cet article a été écrit par Romain Rousseau pour Modissimo - Blog Mode Homme & Magazine Luxe : Chaussés pour l’Hiver : test des sneakers Lanvin