L'acné, un mal de l'adolescence seulement?

Publié le 18 avril 2013 par Santelog @santelog

80% des adolescents souffriraient de cette infection de la peau. Si elle disparaît généralement au bout de quelques années, en plein âge sensible, l’acné peut représenter un vrai handicap social. Véritable maladie chronique, si mal soignée, Acne vulgaris  peut perdurer et diminuer significativement la qualité de vie et le bien-être à l’âge adulte.

L’acné – ou inflammation du follicule pilo-sébacé – se développe en quatre étapes. Tout d’abord, la glande sébacée sécrète le sébum, un film gras qui protège la peau et s’écoule à la jonction du poil et de l’épiderme. Lorsqu’il est secrété en excès ou pas assez fluide, le sébum peut former un amas graisseux qui bouche le pore et devient noir par exposition à l’air. Cela entraîne l’apparition du point noir, ou comédon ouvert, qui peut entraîner celle d’un point blanc constitué du sébum et de cellules mortes accumulées dans le follicule pileux. Les bactéries qui se sont multipliées au cœur du sébum entraînent alors une pustule acnéique qui recouvre parfois plusieurs boutons d’acné

Pour les adolescents, ce sont principalement les facteurs hormonaux qui expliquent l’apparition de ce phénomène. Ainsi, l’acné modérée à sévère affecte environ 20% des jeunes et sa sévérité est corrélée à la maturité pubertaire (1). En effet, à cette période de la vie, les bouleversements dans l’organisme sont nombreux, et l’acné est l’une des réactions à ces modifications biologiques. C’est pourquoi cette infection est souvent et heureusement temporaire.

Un adulte sur 5 concerné : Une étude épidémiologique de référence (2) indique que l’acné persiste, après l’adolescence chez environ 64% des personnes atteintes à la vingtaine et chez 43% des personnes atteintes dans leur trentaine. Chez certains individus, cette dermatose peut se prolonger, même au-delà de 40 ans. Selon une plus ancienne étude publiée dans le BMJ (3), entre 40 et 50 ans, 3% des hommes and 5% femmes ont toujours l’acné et entre 50 et 59 ans, 6% des hommes and 8% des femmes restent concernés. Des personnes touchées, en général, depuis leur adolescence. Mais l’acné peut aussi parfois se développer plus tardivement, à l’âge de 25 ans.

Plusieurs raisons peuvent l’expliquer: Troubles du sommeil, stress, ou mauvaise alimentation. Chez les femmes, l’utilisation de produits cosmétiques de mauvaise qualité peut considérablement augmenter le risque de dermatoses. La grossesse peut également être un facteur déclenchant. Certaines pilules contraceptives de première et deuxième génération pourraient aggraver le phénomène. Enfin, la cigarette a également été associée à l’acné.

De nouvelles options thérapeutiques ? Le retrait récent de la vente du traitement Diane 35 (un anti-acnéique utilisé comme contraceptif) laisse bon nombre d’utilisatrices dans l’expectative. En effet, pour ces femmes, ce médicament était le seul à fonctionner. Néanmoins, d’autres options thérapeutiques sont disponibles, comme les gels nettoyants de ph 5 (correspondant à l’acidité de la peau humaine) etles traitements locaux à base de peroxyde de benzoyle peuvent parfois faire la différence.

Des chercheurs japonais ont récemment développé un nouveau traitement, par photothérapie dynamique, qui projette des agents photosensibilisants sur la peau du visage via une source lumineuse. Les résultats sont prometteurs et quelques centres hospitaliers en France l’expérimentent déjà.

Auteur: hexpress (Visuel© LanaK – Fotolia.com)

Biblio:

1.   Dermatology 2003 Epidemiology of acne

2.   ritish Journal of Dermatology 2013 Mar doi: 10.1111/bjd.12149 Epidemiology of acne vulgaris

3.   British Medical Journal 28;1(6171):1109-10 1979 Apr Prevalence of facial acne vulgaris in late adolescence and in adults.