Inspiré par un ver parasite intestinal, qui gonfle sa trompe pour s’arrimer à la paroi, ce patch adhésif souple (voir visuel ci-contre) pourrait révolutionner le soin des plaies humides. Développé à base de micro-aiguilles munies d’un embout rigide à l’état sec, mais qui gonfle au contact de l’eau, ce nouveau dispositif peut mieux adhérer aux tissus mous. Il concilie ainsi une adhérence multipliée par 3 et un minimum de risque de lésion et d’infection. Une innovation présentée dans l’édition du 16 Avril de la revue Nature Communications.
Dans le soin des plaies humides, l’adhérence du dispositif de pansement aux tissus mous tout en évitant les lésions au lit et aux berges de la plaie reste un défi clinique considérable. Les systèmes adhésifs actuels doivent comporter des composés chimiques pour pouvoir apporter cette adhérence au tissu humide, avec le risque d’une réponse inflammatoire importante.
Une adhérence remarquable avec un minimum de dommages aux tissus: Inspirés ici par le parasite Pomphorhynchus laevis, un type de ver qui gonfle sa trompe pour s’attacher à la paroi intestinale de son hôte, les chercheurs du Brigham and Women’s Hospital ont développé un réseau de micro-aiguilles biphasiques qui se verrouille mécaniquement avec le tissu grâce à des micro-aiguilles gonflables au contact de l’humidité. Le résultat, une force d’adhérence multipliée par 3, par rapport à des agrafes, par exemple. Composées d’un bloc de polystyrène, d’une pointe gonflable (acide acrylique), ces micro-aiguilles coniques vont pénétrer dans le tissu avec une faible pression et sans le léser, en superficie mais en offrant une puissance d’adhérence très élevée.
Elles permettent de maintenir cette adhérence en continu. Le retrait du dispositif est lui-aussi donc moins traumatisant et le risque d’infection liés aux produits bioactifs présents dans les adhésifs actuels éliminé. Donc « moins de traumatismes infligés aux tissus, au sang et aux nerfs, ainsi qu’une réduction du risque d’infection « , confirme le Pr Karp.C’est aussi encore une fois un exemple pris sur la nature pour trouver de nouvelles façons de résoudre de vrais défis médicaux, résume le Pr Scott Somers, des National Institutes of Health (NIH). C’est très probablement une future alternative aux agrafes et aux sutures utilisées en soin des plaies post-op ou lors de greffes de peau à la suite de brûlures, d’infections, de cancer et autres traumatismes. C’est enfin une nouvelle option de délivrance locale de molécules thérapeutiques.
Source: Nature Communications doi:10.1038/ncomms2715 online 16 April 2013 A bio-inspired swellable microneedle adhesive for mechanical interlocking with tissue (Visuel 1 @ Karp lab. “ Patch adhésif souple de 2 x 2 cm à base de micro-aiguilles pouvant adhérer aux tissus mous- Visuel 2@ Karp lab.” Illustration du verrouillage mécanique de l’adhésif à base d’une double couche de micro-aiguilles sensibles à l’humidité »)
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