Et si c'était ça un président normal ?

Publié le 18 avril 2013 par Guy Deridet

Vous avez entendu parler de l'Islande qui a refusé de s'agenouiller devant la finance, qui refuse également d'adopter une politique d'austérité comme dans les autres pays d'Europe et qui va jusqu'à ré-écrire sa constitution, travail confié à une commission citoyenne tirée au sort...

Eh bien, il y a un autre petit pays qui pourrait inspirer les grands... Il 'agit de l'Uruguay.




Comme notre travail pour les droits humains peut des fois nous amener à croire qu'il n'y a que des "pourris" dans la politique, je vous envoie une contre-vérité dont on n'entend jamais parler dans les médias.



« On m’appelle « le président le plus pauvre », mais je ne me sens pas pauvre. Les pauvres sont ceux qui ne travaillent que pour essayer de garder un train de vie dispendieux, et en veulent toujours plus », dit-il. « C’est une question de liberté. Si vous n’avez pas beaucoup de biens, alors vous n’avez pas besoin de travailler toute votre vie comme un esclave pour les garder, et donc vous avez plus de temps pour vous-même », conclut-il.

Le seul "luxe" du président est une Coccinelle bleue, achetée en 1987. Il continue de vivre sur sa ferme et refuse d'aménager au Palais Présidentiel.
 
Agriculteur de métier et membre de la guérilla pendant les années de la dictature militaire, il a reçu six balles dans le corps et passé 14 années en prison dans des conditions difficiles (isolement et torture) avant d’être libéré en 1985, quand l’Uruguay est devenue une démocratie. Il est devenu député en 1995, puis sénateur, Ministre de l'agriculture et Président en 2010.
 
L’Uruguay fut l’un des premiers pays du monde à abolir la peine de mort, en 1907. Six ans plus tard, il autorisait les femmes à réclamer le divorce. Déjà en 1877 le pays avait décrété l’école publique, gratuite et quasi laïque, bien avant Jules Ferry. L'Uruguay est le pays le moins corrompu du continent sud-américain, et un des plus heureux.
Critiquant «l’hypocrisie» des sociétés modernes et des dirigeants mondiaux, José Mujica a  lancé en juin un vaste débat, qui a dépassé les frontières de ce petit pays de 3,3 millions d’habitants, sur la production et la vente de cannabis sous contrôle de l’État, afin de lutter contre le trafic et la toxicomanie. Projet très controversé même dans son pays.
 
Et enfin il a dépénalisé l'avortement sous certaines conditions et depuis octobre 2012 il est légalisé, même si Mujica reconnaît des blocages «philosophiques, religieux, intimes», jusque dans les rangs de son parti. Cette question «devrait être résolue par un vote direct de toutes les femmes d’Uruguay. Et que nous, les hommes, nous nous taisions!», s’emporte-t-il.
 
On parle toujours beaucoup de tous ces présidents plus ou moins indignes du globe, alors là, rendons hommage à ce super président :"Pépé Mujica"!
 
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N.D.L.R

À côté de ce "Monsieur" notre pépère hexagonal n'a pas l'air très "normal".

Il s'est fait élire en fustigeant les puissances de l'argent mais il a embauché Cahuzac comme ministre du Budget. Or, tout le (beau) le monde, dont font partie les ministres.. et les présidents savait que Cahuzac menait grand train et puait le fric à 100 pas.
 

Pour ne pas le voir il eut fallu être aveugle, voire privé d'odorat, car chez ces gens là, monsieur, la seule odeur du fric attire les plus réfractaires.

 

Mais notre président n'avait rien remarqué.
 

De deux choses l'une : ou il est stupide, ce qui m'étonnerait, ou il se fout de nous, ce qui ne m'étonnerait pas du tout.
 

Je pense savoir ce qu'il a pensé : un truand pour gérer les finances, voilà une idée qu'elle est bonne. Mitterand aurait adoré.
 

Effectivement, l'idée était bonne, car Cahuzac se révéla un excellent et intraitable ministre du budget. Droit dans ses bottes et très à cheval sur nos grands principes, qui se révélèrent ne pas être les siens du tout.
 

Malheureusement pour notre Machiavel aux joues de nouveau rebondies (là encore, c'était un piège !) Cahuzac s'est fait piquer, et surtout, crime impardonnable chez les politiques, il a avoué.
 

À mon humble avis, ce n’est pas seulement de bons avocats que Cahuzac aura besoin, c'est de bons gardes du corps. En effet, ce type a fait tellement de mal à la classe politique (les ministres obligés de déclarer publiquement leurs revenus, rendez-vous compte, 6 millionnaires démasqués, ce n'est pas pensable, ma bonne dame) et notamment à son plus éminent représentant, qui passe officiellement pour un benêt (mais seulement aux yeux des imbéciles) qu'il ne m'étonnerait pas du tout qu'il ait un jour un accident aussi fatal que prévisible.
 

Ce jour-là, on essaiera bien sûr de nous faire croire qu'il s'est suicidé. Mais personne ne le croira.