Avec cet album, il offre au monde une déclaration d’amour et de respect à son pays à travers deux belles compositions fortement irriguées par leurs racines populaires.
Pourtant, c’est le même Fazil Say qui vient d’être condamné à 10 mois de prison avec sursis – c’est-à-dire au silence – pour blasphème envers l’Islam, et donc envers l’Etat turc non laïque. Son tort est d’avoir professé son athéisme. Or quand on est citoyen de ce pays, cela est un délit. A l’énoncé du verdict, l’artiste a réagi ainsi : « Ma condamnation en dépit de mon innocence m’inquiète pour la liberté d’expression et la liberté de croyance ».
L’Istambul symphony et le concerto pour ney et orchestre sont de la belle musique, évocatrice et flamboyante qui n’appartient à personne : ni à un Etat, ni à une religion, mais à ceux qui l’écoutent et qui l’apprécient.
Paul Kristof
SAY, Fazil. Istanbul symphony / Aykal Gürer, dir. (Naïve, 2012). Disponibilité
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