Deux représentants d’une compagnie d’exploitation de gaz de schiste tentent de convaincre des habitants d’autoriser l’entreprise à exploiter leur terrain. Cependant, un militant écologique va tenter de leur barrer la route.
Un film en apparence trop simple
Réalisateur de Will Hunting, À la Rencontre de Forrester, Gerry, Elephant ou encore Harvey Milk, Gus Vant Sant revient, deux ans après son dernier film Restless, avec Promised Land. De quoi ça parle ? Deux représentants d’une compagnie d’exploitation de gaz de schiste tentent de convaincre des habitants d’autoriser l’entreprise à exploiter leur terrain. Cependant, un militant écologique va leur barrer la route.
Brillamment écrit – par les deux acteurs principaux du film, Matt Damon et John Krakinski (rien à voir avec Joseph Kosinski, d’Oblivion) – le scénario peut paraître, en premier lieu, tout droit sorti d’un film assez bidon sur un phénomène écologique. Pas grand chose d’original en premier lieu, assez convaincant mais rien de très novateur. Viennent, dans la seconde partie du film, quelques retournements de situations qui font du film ce qu’il est : un thriller économico-socialo-écologique très intéressant.
Au casting du film : les deux scénaristes du long-métrage Matt Damon et John Krakinski, redoutablement convaincants dans leur rôles respectifs de représentant et de militant écolo. S’ajoute à ce duo l’efficace Frances McDormand, qui interprète la collègue de Steve (Matt Damon) – dont le dernier rôle au cinéma n’était autre que Moonrise Kingdom de Wes Anderson en 2012 (et qui est notamment connue pour avoir joué dans Sang Pour Sang, Fargo, Burn After Reading, soit principalement des films de son mari Joel Coen).
Une dénonciation efficace
On obtient de la part de Gus Van Sant une mise en scène qui fonctionne : simple et assez neutre ; la volonté de livrer un film propre est là, sans en faire trop. Il nous livre ici un message très dénonciateur, et n’hésite pas à « taper » sur les deux camps : il dénonce d’un côté les grandes entreprises, qui cachent la vérité à la population dont elle profite des ressources, et de l’autre, notre société, basée uniquement sur l’argent et qui croit naïvement aux promesses de ces grandes groupes (la première chose que fait l’un des habitants qui signe un contrat est d’acheter une voiture de sport..).
Après s’être attaqué aux armes à feu aux Etats-Unis (Elephant) et à lutte des homosexuels dans les années 70 (Harvey Milk), Gus Van Sant nous livre ici un film intelligent, efficace et assez simple sur le thème de l’exploitation du gaz de schiste. On regrette cependant de sa part de ne pas nous avoir emmené plus loin, tombant dans la facilité, en négligeant quelques aspects qui auraient mérités d’être plus développés.