Un lecteur du blog me pose cette question :
"Je souhaitais vous remercier pour véhiculer ces moyens habiles pointant vers la source de soi.
Pratiquant l'investigation du Soi tel que l'a "enseigné" Ramana, la VST m'aide dans ce retournement vers l'espace d'où tout surgit, vit et retourne,à m'ancrer dans la position de Sujet. Plus cela va, plus je trouve de similitudes et de complémentarité dans ces deux investigations. Les voyez-vous aussi ainsi ?
Comme je vous l'écrivais, je pratique depuis longtemps dans le cadre du zen avec Roland Rech et, peut-être pouvez-vous m'aider, je ressens que je suis en train de quitter cette voie qui ne reconnait pas de Soi et qui entretient, dans son organisation religieuse notamment, beaucoup de considérations à la forme personnelle. D'un point de vue plus pratique, je ne pense pas que le "laissez passer les pensées"(pierre angulaire du zen) soit autant libérateur que "Qui laisse passer" ? Si vous voulez me faire part de votre cheminement et de votre "analyse" sur ce point, je vous en remercie.
Amitiés,"
Bonjour,
Tous les chemins qui nous mènent vers notre vraie nature sont de bons chemins, n'est-ce pas?. Nous sommes tous différents (en tant qu'individu) et donc nous utilisons des chemins différents.
Douglas Harding citait souvent Ramana Maharshi, et il écrivait régulièrement dans Moutain Path, la revue de l'ashram. Pour Ramana, il s'agit d'inverser son regard vers la source par l'investigation du Qui suis-je?.Pour Ramana, la vision du Soi est simple, aussi simple que de voir une groseille dans la paume de sa main.
C'est identique à ce qu'enseignait Douglas: retournement de l'attention, simplicité , évidence.
Mais Douglas puisait aussi chez les maitres zen, surtout les maitres chinois du T'Chan : Houei-neng, Houang-Po etc...Là aussi on trouve le même message : retournement du regard, évidence, simplicité..
Bien sûr, entre Ramana et Houang-Po, il y a des différentes d'expressions dans la forme; mais il s'agit dans les deux enseignements de revenir à la Source, peu importe comment on l'appelle.
J'ai moi-même pratiqué pas mal le Zen, au dojo de Paris , à la Gendronnière aussi sous la direction de R.Rech ou Gérard Pilet. Et j'aimais beaucoup la méditation assise. J'ai le plus grand respect pour cette voie.
Mais la vision sans tête est évidente pour moi dans toutes les situations, assis ou pas, debout ou pas, immobile ou pas, donc je n'éprouve plus la nécessité de m'asseoir de manière régulière dans un dojo.
Concernant les pensées, observer le passage des pensées est une bonne technique; cela permet de comprendre que nous ne sommes pas les pensées. Mais il peut subsister un observateur, un témoin des pensées. C'est pourquoi regarder QUI pense est une excellente chose, car les pensées surgissent du vide et retournent au vide.
La Vision Sans Tête est une voie pratique car nous pouvons voir avec elle notre vraie nature dans toutes les situations, au marché, dans le métro, au travail, maintenant. Elle est simple, directe et puissante.
Mais elle n'est pas non plus exclusive ; j'ai des amis qui voient leur vraie nature et continuent d'aller s'asseoir dans un dojo zen. Pourquoi pas? Il n'y a aucun problème : le zen est renforcé par cette vision, car nous voyons alors que personne n'est assis et que nous sommes déjà Bouddha. Voilà le vrai zen : voir que nous sommes déjà un Bouddha.
amicalement
josé