Un jeune père de famille, agoraphobe suite à l'agression de sa femme, s'associe avec un prêtre afin de sauver sa fille des griffes d'une bande de sauvages tordus et ultra-violents. Pour se libérer de ses peurs, il va devoir affronter ses démons et pénétrer dans le lieu qui l'effraie le plus au monde : la Citadelle.
Tucker : Film anxiogène au possible, Citadel est une excellente surprise. Réussissant à créer un vrai malaise, le cinéaste irlandais Ciaran Foy retranscrit parfaitement à l’écran la maladie de son héros, à savoir l’agoraphobie. Dès lors, nous vivons cette expérience traumatisante aussi péniblement que ce pauvre Tommy (Aneurin Barnard). La lumière terne et grisâtre ne faisant que renforcer la terreur naissante de cette cité malfamée. Mais qui sont ces individus criards ? Seulement de sales gosses, ou bien pire que cela ? Que leur est-il vraiment arrivé ? En choisissant de ne pas expliquer l’inexplicable (merci !), Ciaran Foy réussit à nous terroriser comme peu l’ont fait avant lui ! Si bien que dès la nuit tombée, dès que Tommy se retrouve plongé dans le noir, vous pouvez être sûr que vous allez flipper… Et arrivé dans les bas-fonds de cette tour maudite, chaque cri, chaque son, chaque mouvement ne fera que vous pousser dans vos derniers retranchements… Sombre métaphore d’une société gangrénée par la peur, le film se révèle être aussi incroyablement touchant, à l’image du combat mené par notre héros. Une effroyable pépite donc, à ne surtout pas louper ! 4/5
Redrum : L’idée de départ de l’irlandais Ciaran Foy pour son premier long métrage ? S’inspirer de ses phobies (agoraphobie, notamment) afin d’imposer une vision de l’horreur ultra personnelle basée sur son propre vécu. Quelles que soient les vertus thérapeutiques du procédé, force est de constater que la démarche fonctionne : on partage aisément les tourments et l’anxiété du personnage principal, Tommy, notamment dans la première moitié du film qui instaure un climat de paranoïa oppressant en laissant libre cours à l’imagination du spectateur. Réalité et fantastique s’entremêlent au cœur d’une banlieue filmée comme un enfer, une zone à risques en pleine déliquescence sociale d’où surgissent des êtres (humains ?) effrayants. Même si ce tableau n’est, selon le réalisateur, porteur d’aucun message, difficile de ne pas y déceler une vision sombre et pessimiste des banlieues britanniques, cousines lointaines de la sordide cité de Cabrini Green du Candyman de Bernard Rose. Moins fouillée et plus "brute de décoffrage", la seconde partie du film prend la forme d’un survival horror en bonne et due forme. Visiblement moins à l’aise avec ce genre, Ciaran Foy fait alors appel à des ressorts plus classiques qui déséquilibrent le film et le concluent hélas de façon un peu abrupte. 3,5/5
Réalisateur : Ciaran Foy
Acteurs : James Cosmo, Aneurin Barnard, Wunmi Mosaku, Amy Shiels…
Durée : 1h24
Année de production : 2012 (Irlande / Royaume-Uni)