Récemment déçue par les comédies mais surprise par la réussite relative de « 20 ans d’écart », je n’attendais pas grand-chose de ce film. J’avais lu de tout dans les critiques, et majoritairement que le film ne parvenait à décoller. Un comble pour ce huis-clos qui choisit l’avions comme théâtre de son intrigue. Co-écrit par Nicolas Bedos, ce dernier n’est pas en reste dans les critiques, qui le jugent pédant et insipide.
Pleine de complaisance, cette comédie partait déjà un peu mal. D’emblée dès les premiers plans, les emprunts forcés aux comédies américaines sautent aux yeux et confirment notre pressentiment. Est-ce qu’on va assister à un amas de clichés ? L’idée du scénario n’est pourtant pas dénuée d’intérêt : un ex-couple se retrouve côte-à-côte lors d’un vol New-York – Paris, soit 7 heures, à pouvoir se disputer, se réinventer une vie, ou se gargariser de sa nouvelle réussite. L’issue est bien sûr prévisible : ils finiront par se retrouver. Mais ce n’est pas tant cela qui est intéressant, que la manière dont vont être meublées les heures de vol.
Au début sur la défensive, le couple s’affronte et s’agresse avant d’enjoliver son existence. Les plans montrent ainsi la situation réelle qui contraste avec la description que l’un fournit à l’autre. La tension est forte : il essaie de la reconquérir, tandis qu’elle campe sur ses positions, et tente de ne pas céder. Leur histoire ? Le récit vient par la suite par bribes, comme si pour s’échapper de ce huis-clôt, les flash-back permettaient une échappée. On revit ainsi leur histoire, en prenant toute la mesure des portraits des trentenaires qu’ils nous offrent ici : la midinette charmante, capricieuse et fleur bleue, avec le don juan, séducteur et bon pote. Jalousie, gestion des amis face à sa relation de couple, situations mièvres de couple, et concours de circonstances, tout sera abordé, avec le brin d’irréalisme propre aux comédies, mais avec une certaine justesse dans la manière dont sont dépeints les personnages à certains moments. Les sujets évoqués sont plutôt universels, et touchent par leur réalisme. On se demande ce qu’on aurait fait dans une telle situation (retrouver son ex des années après dans un avion) ou comment on aurait réagit dans ces différentes situations.
Mais le jeu d’acteurs est si inégal : certaines réactions sur-jouées, paraissent vraiment peu crédibles, même de la part de Ludivine Sagnier (excellente actrice au demeurant), et le couple « modèle » finit par nous fatiguer et décrédibiliser le propos. On regrette des détails grossiers comme la prise à partit de certains autres voyageurs dans l’avion à qui il est fait le récit de leur histoire. Chacun y va de son commentaire et de son conseil. On aurait pu s’en passer.
Malgré tout le film amuse, et certaines répliques font rire. Finalement on passe un bon moment, même si on aurait aussi pu faire autre chose à la place…
A voir :
Amour et turbulences, un film français d’Alexandre Castagnetti (1h36)