Tricky ‘ Nothing’s Changed

Le single est sorti officiellement le 15 avril, après la mise en ligne d’un clip pour la face B « Does it » à la fin du mois de mars, et la possibilité de télécharger gratuitement un premier titre un mois plus tôt, le déjà fameux « Nothing’s changed ».
Nous voici donc face à de nouvelles productions de Tricky, qui sont toutes deux dans la liste finales des quinze titres de l’album False Idols qui sortira fin mai.
Tricky l’a lui-même dit haut et fort, il est déçu de ses deux derniers albums studios, alors même qu’à chaque fois il pensait avoir fait du bon boulot dessus ; avec le recul, donc, il se ravise. Il aurait pu et dû remonter au moins jusqu’à Vulnerable (quelle (ho)(e)rreur !), voire son prédécesseur Blowback (pas loin d’être aussi mauvais, mais il est sauvé par une poignée de bons, voire très bons morceaux).
Il est coutume d’utiliser l’expression « retour aux sources » pour les artistes ayant eu un début de carrière éblouissant avant une baisse de régime plus ou moins prononcée, et c’est définitivement le cas avec Tricky. Un « retour aux sources » en général pas toujours signe de qualité, mais plutôt d’espérance. Ici, il semble évident que Tricky l’a recherché, ce retour en arrière, déjà annoncé avec Knowle West Boy d’abord, avec Mixed Race ensuite. Normalement, après ces deux essais ratés, False Idols devrait atteindre le mille. En tout cas, telle est l’impression ressentie à l’écoute de « Nothing’s changed » et de « Does it ».
Car, en deux fois trois minutes, Tricky résonne résolument très Pre-Millenium Tension, la tension en moins. Une tension indispensable il y a plus de quinze ans, mais tout à fait obsolète dorénavant. Et même si je disais sans hésitation aucune que Tricky ne reviendrait jamais à la hauteur de nos espérances sans sombrer à nouveau, j’ai la nette impression qu’il a enfin réussi à allier son style musical à son nouveau mode de vie sans que l’un ne contredise l’autre.
Tricky ne cherche pas la grandiloquence d’antan, ni la naïveté de naguère. Il se situe entre les deux, trouvant une simplicité expressive dans son écriture. Aussi bien « Nothing’s changed » que « Does it », tous deux interprétés comme habituellement par Tricky lui-même accompagné d’une voix féminine, celle de Francesca Belmonte (à ses côtés depuis 2008), sont particulièrement bons et devraient être enfin loués par nombre de fans et de critiques. Quant à False Idols, attendons encore un peu, mais j’y crois cette fois plus que jamais.

(in heepro.wordpress.com, le17/04/2013)

_______

Voir aussi :