6.2 millions : c'est le nombre de visiteurs de sites mémoriels selon Le Figaro qui ne précise pas cependant ses sources, ni même l'année considérée, et qui se contente de présenter un diaporama des sites les plus visités en France. Nous avons donc cherché à en savoir davantage...
A l'occasion des premières Assises du tourisme de mémoire qui se sont tenues au Sénat en 2011, l'Etat a en effet pris la mesure du potentiel économique de ce secteur d'activité qui ne semble pas connaître la crise.
Une enquête réalisée en 2010 auprès de 85 sites mémoriels a permis d'évaluer à 6,2 millions le nombre de visiteurs, dont 4 millions pour les 16 sites les plus fréquentés !
45% de ces "touristes" sont étrangers et 24% sont des groupes scolaires.
Le chiffre d'affaires global direct (billet d'entrée et boutiques) de ce secteur d'activité est estimé à 45 millions d'euros. Certaines études plus précises menées à l'échelle départementale permettent cependant d'élargir l'impact économique de ce secteur d'activité en termes d'hébérgement, de restauration, mais aussi d'excursion globale d'un territoire (les touristes ne s'arrêtant pas seulement dans un site mémoriel).
Cependant, l'enthousiasme porté par ces Assises du tourisme de mémoire est vite retombé. L'article (pourtant récent) du Figaro semble en effet s'appuyer sur les chiffres de l'année 2010 bien qu' une étude ait été publiée en novembre 2012 par Atout France.
En y regardant de plus près, on s'aperçoit d'ailleurs que ces Assises ont été organisées autour d'un évènement : l'inauguration du musée de la Grande Guerre de Meaux (Seine-et-Marne) quelques mois plus tard et dont il fallait alors justifier l'investissement.
Depuis, ces rencontres n'ont pas été renouvelées et le ministère de la Défense réédite chaque année la même brochure en oubliant parfois d'en réactualiser les dates sur toutes les pages (mars 2013 en page 2 et novembre 2012 en page 3...).
Bref, le tourisme mémoriel se porte bien mais il n'est pas suffisament pris au sérieux par l'Etat et les autres acteurs économiques. L'approche des commémorations du centenaire de la Grande
Guerre pourrait pourtant être l'occasion de poursuivre les réflexions et d'impulser des projets innovants dans ce secteur dont nous étudierons les évolutions dans cette nouvelles catégorie dédiée
à l'économie des mémoires.