Cette année, Aimé Césaire aurait eu 100 ans…Mais il nous a quittés il y a cinq ans, le 17 avril 2008. Hommage au poète de la « négritude universelle »
Il y a 4 ans, j’ai lu « Une Saison au Congo ». D’abord surprise, j’ai ensuite entrepris de mieux découvrir l’auteur, que j’avais étudié en secondaire sans être vraiment attentive à ce qu’il voulait faire passer comme message. Je suis une congolaise, du Congo de Lumumba, et Césaire était martiniquais. Il a pourtant si bien pris la peau de notre héros national, a si bien imaginé le Congo belge que la lecture de cette oeuvre ne peut laisser indifférent, que l’on soit congolais ou pas. Cette année, « l »année Césaire », il m’est venu une envie irrépressible d’écrire, de rendre un hommage, mon hommage à Aimé Césaire…
Sa vie
Aimé Césaire est le né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe en Martinique d’un père fonctionnaire et d’une mère couturière. C’est à Paris, alors qu’il poursuit ses études secondaires en tant que boursier du gouvernement français qu’Aimé Fernand Césaire rencontre un autre pionnier de la négritude, le sénégalais Léopold Sédar Senghor. Césaire et son ami Guyanais Léon Gontran DAMAS découvriront au contact des jeunes étudiants africains la composante africaine de leur identité. En 1934, le jeune Césaire fonde la revue l’Etudiant noir, avec Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas. C’est dans cette revue que pour la première fois, le concept de négritude sera utilisé. La négritude, mouvement à la fois littéraire et politique, se veut universelle, renvoyant à toutes les populations noires du monde. Ses fondateurs y voient un humanisme actif et concret, à destination de tous les opprimés de la planète, au-delà d’une vision partisane et raciale du monde.
Deux ans plus tard, en 1936, Aimé Césaire commence la rédaction du Cahier d’un retour au pays natal, son chef-d’œuvre. Ce ” cahier ”se compose de longues séquences versifiées s’intercalant entre des paragraphes en prose. Les rimes sont absentes, la ponctuation est rare, ce qui fait penser au refus des surréalistes de la « poésie » au sens conventionnel du terme. 5 ans plus tard, en 1941, le théoricien et principal fondateur du surréalisme André Breton le rencontre lors d’un séjour en Martinique où Césaire est retourné entretemps pour enseigner au lycée de Fort-de-France. Il vient de fonder la revue littéraire Tropiques, et c’est ce magazine qui retient un matin l’attention de Breton dans une boutique de la ville. La rencontre est comme une révélation pour Césaire, qui dira ” Si je suis ce que je suis, je crois que c’est en grande partie à cause de Breton (…) une sorte d’immense raccourci pour me trouver moi-même. ” André Breton préfacera en 1944 son recueil Les Armes Miraculeuses.
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