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Cul-de-sac

Par Ephe
J'ai fait un constat dernièrement. En fait, je le savais déjà, mais ça m'a juste encore plus frappé dernièrement. Les gens beaux et sympathiques l'ont plus facile dans vie. Oui, je généralise et je le fait en toute conscience des faits.
Je ne suis pas vraiment jolie et je ne suis certainement pas sympathique alors quand vient le temps de plaider ma cause, je pars perdante. 
Quelles sont mes chances en allant voir celle qui s'occupe de mon logement d'avoir de la sympathie de sa part ? Proche du néant...
Et pourtant j'en ai besoin. De sa compréhension. Ma situation difficile. Je fais ce que je peux. Je travaille fort. Mais on ne voit pas ça en moi. On voit autre chose. L'illusion que j'essaye de créer. La force que je n'ai pas. La froideur de mes gestes pour ne pas céder à la panique, aux sentimentalismes.  Mais j'ai peur et je n'ai qu'une envie, pleurer.
J'ai reçue une lettre de la régie car on veut m'expulser. Tellement plus facile de fesser sur ceux qui sont en besoin. Je le paye mon loyer. Pas toujours le 1er par contre et oui j'ai eu des problèmes. Mais je suis à jours. Avril est payé de puis le 6 avril. Pourquoi s'acharner sur moi ? 
Je vais me rendre là-bas, voir la madame. Essayer de ne pas éclater en sanglot (pathétique) et en essayant de faire ça, je vais peut-être paraître autre chose que je ne suis pas. Je vais essayer de la supplier (repathétique) de ne pas mettre la menace à exécution, d'annuler la demande de la régie. Je vais lui expliquer que je suis seule pour tout payer, que je n'arrive pas. Je devrai pleurnicher (ce que je détestes au plus au point) et espérer qu'elle comprendra. Mais je ne suis ni belle, ni sympathique alors ...
Mon frère a eu des problèmes de loyer par le passer et le proprio ne lui a jamais tenu rigueur. Mon frère est beau et fort sympathique. On l'aime d’emblée. Pas moi. Je ne sais pas ce que je dégage. Je voudrais qu'elle comprenne. Son loyer sera payé. Toujours. Je n'ai nulle part où aller. Je ne veux pas déménager. Je ne peux pas manquer une journée de travail pour aller à cette convocation. 
Je dois le faire. Aller la voire. Je me sens déjà humiliée. Je voudrais ... ne pas avoir à le faire. Je voudrais un miracle dans ma vie. Pour que ça arrête. Toutes les portes se ferment l'une après l'autre. Il n'y a plus de chemin. Seulement des culs-de-sac.
Certains disent que la richesse c'est les enfants. Je n'ai ni d'enfants ni d'argent, ni rien du tout. Et je devrai aller perdre le peu de dignité qui me reste, à aller me rabaisser à plaider ma cause.
C'est ça la vie ! Ça et les bombes qui explosent arrachant la vie à des innocents !
Magnifique !

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