Nos confrères de Totally Sports in London ont donné l’info en primeur via leur page Facebook la semaine passée. Rappelons qu’en août 2011, lors de la prise de pouvoir du businessman malaisien à Loftus Road, TSL avait déjà annoncé la nouvelle en exclusivité.
Foot-anglais.com a donc passé ces derniers jours à fouiller et à appeler jusqu’en Malaisie pour en savoir plus sur cette affaire. « Faites attention, car l’entourage de QPR se plait à raconter tout et n’importe quoi. Ce qui est le cas dans chaque club managé par Redknapp vu qu’il s’occupe aussi des affaires », nous alerte tout de suite plusieurs agents ayant travaillé avec Fernandes.
« Il s’est entouré d’experts financiers lui permettant des montages complexes et bénéfiques »
L’intérêt de Tony Fernandes pour un nouveau club de football dépasse le cadre sportif. Avant d’être un passionné de sport, le Malaisien est un homme d’affaires multicarte, surtout connu pour sa compagnie aérienne low cost Air Asia, qui se lancera d’ailleurs sur le marché indien fin 2013 avec plusieurs partenaires. « Il a un vrai réseau et un incroyable pouvoir de persuasion », nous explique un de ses anciens partenaires d’affaire sous couvert d’anonymat. « Au final, il est présent de partout sans avoir tellement dépensé d’argent propre. Il a beaucoup de partenaires et il s’est entouré d’experts financiers lui permettant des montages complexes et bénéfiques. » Ce qui rejoint les investigations de Forbes Asia estimant la fortune de Fernandes à 615 millions de dollars en 2012. Le chiffre est évidemment impressionnant, mais il est encore loin de la puissance financière des propriétaires…malaisiens de Cardiff City par exemple.
De fait, il n’est pas si étonnant que QPR ait récemment contracté un prêt de £15 millions à la Barclays Bank de Hong Kong. Un porte-parole des Hoops a même annoncé que les relations entre cette banque et le club pourraient se développer à l’avenir, surtout avec le projet de nouveau stade (40 000 places). Dans le même temps, les dettes du club s’élèvent à £90 millions selon le Guardian. Mais, pas de panique, « les actionnaires du club restent totalement engagés aux objectifs à court, moyen et long terme ».
Un nouveau modèle économique pour QPR
Annoncé plusieurs fois sur le départ, Fernandes cultive une part de mystère. « C’est un peu pareil avec son équipe de F1 », continue notre témoin. « Il déteste que quelque chose lui échappe et c’est le cas avec les résultats de QPR. Sauf qu’avec son égo, je le vois mal quitter le navire au plus bas. Sa fierté ne l’accepterait pas. »
Selon nos sources, le propriétaire ne voudrait pas se séparer de QPR mais cherche un nouveau modèle économique. Le mois dernier, Fernandes avait d’ailleurs annoncé : « Les dépenses devront être étroitement contrôlées et surveillées. » Ce qui semble délicat vu les clauses, ou plutôt leur absence, dans certains contrats. « Si des joueurs descendent, leur salaire ne dégringolera pas. QPR misera donc sur des ventes pour s’en débarrasser, mais il n’y a rien de garanti, surtout avec les retours de prêt », souffle un agent qui a placé des éléments à Loftus Road ces dernières années.
Inspiré par le système Pozzo
Malgré ces tracas, le businessman compte développer ses activités. Si le choix de Lille et sa métropole comporte des zones d’ombre, son intérêt pour le club est bien réel. « Il a aussi parlé d’une piste espagnole », remarque son ancien partenaire d’affaires. Au LOSC, Michel Seydoux pilote le dossier de reprise avec une banque d’affaire (Amilton Partners), mais sans laisser filtrer la moindre piste. Les médias français ont parlé de contacts avec le Qatar (1) et les Emirats Arabes Unis, mais il n’y a rien de concret. Le patron des Dogues cherche quelqu’un épousant la même mentalité que lui, ce qui pourrait être aussi un frein aux ambitions de Fernandes. « Il a une véritable volonté de racheter un autre club. Lille lui plait, mais c’est surtout le modèle Pozzo qui l’intéresse », conclut l’une de nos sources.
Propriétaire d’Udinese, la famille Pozzo détient également Grenade, Watford (D2 anglaise) et un système de scouts très développé en Amérique du Sud – et dans quelques pays africains comme le Ghana -. De quoi assurer ensuite une vraie plate-forme sportive et…financière.
(1) : Il serait étonnant que le Qatar investisse au LOSC car la famille royale et sa garde rapprochée ont d’autres priorités dans les investissements sportifs.