Les TOCS toqués de Mlle Nao.
Bénéficiaire du prix spécial du jury d'Angoulême, Glyn Dillon nous invite à un voyage initiatique. Dès les premières pages, le lecteur embarque dans une ambiance cotonneuse, un rêve, un trip, un voyage lumineux résultant d'une séance, pour le moins efficace, de méditation.
L'auteur a su brillamment saisir les pensées toxiques qui fusent, telles des boules de loto immaîtrisables. C'est avant tout le visuel des pages qui nous subjugue et qui dépasse, de loin, l'histoire qu'il nous raconte. Dillon se démarque des codes, casse les structures et va au bout de chaque geste, expression et mouvement. Le résultat est tout simplement superbe.
Un homme qui sait aussi bien dessiner l'intimité d'une femme mérite le respect. J'ai aimé suivre Nao dans sa lutte pour coexister avec ses pulsions morbides. J'ai aimé la voir amoureuse. Par contre, je n'ai pas entièrement compris le sens du conte intermittent. Inutile et abscons à mon goût, il n'est déjà pas facile de suivre le chemin tracé par l'auteur.
Même si j'ai davantage été séduite par la forme que par le fond, Glyn Dillon est un auteur que je vais suivre de près.
Akileos, 208 pages, 2012, traduit de l'anglais par Achille(s)
Extrait