Salaires : les fonctionnaires continuent à faire le plein

Publié le 17 avril 2013 par Lecriducontribuable

Selon l’Insee, le salaire net moyen, en hausse de 0,8%, atteignait 2 459 euros en 2010 dans la fonction publique d’Etat. La rémunération des agents de l’État est au moins supérieure de 14 % à celle du secteur privé (20 % pour les employés).

« Ya bon » d’être rond-de-cuir ! Premier poste de dépenses tricolore, le traitement et les pensions des 2,5 millions de fonctionnaires d’État, ont progressé de 0,8 % en euros constants en 2010.

Si les dépenses en personnel de l’Etat ont globalement reculé de 2,3%, c’est d’abord à cause du transfert de près de 50.000 fonctionnaires vers les universités.

Cet effet cosmétique ne se reproduira pas en 2011 et en 2012, le gouvernement Ayrault ayant, par ailleurs, renversé le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

Toxicité de la garantie individuelle de pouvoir d’achat

En 2010, le salaire net médian de la fonction publique s’élevait à 2254 euros par mois. Selon l’Insee, le salaire net moyen des femmes en 2010 est inférieur de 13,9 % à celui des hommes mais l’écart tend à régresser.

Malgré le gel du « point d’indice », le pouvoir d’achat des fonctionnaires a profité de l’augmentation des primes et des « rémunérations annexes ».

Selon l’Insee, ces primes incluent notamment les indemnités Gipa (garantie individuelle de pouvoir d’achat) versées pour la période 2005-2009.

En 2010, la Gipa a coûté 44,2 millions d’euros à l’État. Près de 55.000 personnes se sont partagées la cagnotte à hauteur de 804 euros, en moyenne, par bénéficiaire.

Pour leur part, les indemnités liées au paiement d’heures supplémentaires ont fait un bond significatif : + 8,2%.

Les hausses de salaires en 2010 ont été plus importantes (+ 3,3%) pour les 10 % de salariés gagnant moins de 1 630 euros. Les 10 % d’agents les mieux rémunérés (salaire net supérieur à 3 456 euros) se contentant de + 0,5 % en euros constants.

Hausse du point d’indice ?

Ces chiffres ne manqueront pas d’être utilisés par le ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu qui voit les syndicats de la fonction publique pleurer à sa porte afin d’obtenir un relèvement du « point d’indice », la brique de base servant à définir les salaires.

La fermeté s’impose puisque le pouvoir d’achat des fonctionnaires s’arrondit quand celui de la plupart des Français baisse !

En 2008, le salaire moyen des agents de l’État était déjà supérieur de 14 % à celui du secteur privé (20 % pour les employés).

Depuis l’écart n’a fait que se creuser. Pour les années 2009 et 2010, la différence d’évolution des salaires publics et privés a encore augmenté, passant à 2 % par an.

Pour les contribuables, l’avenir est sombre : d’après l’Insee, la hausse du niveau de qualification des nouveaux fonctionnaires continuera à creuser la charge salariale de l’Etat même si les nouveaux venus gagnent proportionnellement moins que leurs aînés.

Cette situation est aberrante. Au lieu de réduire la rémunération des fonctionnaires pour améliorer sa situation budgétaire, l’Etat relance les recrutements et alourdit le poids d’une caste de privilégiés absorbant 13,5 % du PIB français contre 7,5 % en Allemagne.

L’inspection générale des finances a récemment préconisé d’économiser 5 milliards d’euros par an, notamment en rabotant le salaire des fonctionnaires. L’Etat est resté sourd à cette préconisation.

Dans ce contexte, inutile  de se demander pourquoi l’Allemagne renoue avec la croissance lorsque le FMI prédit une récession en France pour 2013 !

DL