HEAVY – The Black Widow’s Project est un trio nous venant de la cité de Calvin (Genève). Formé en 2010, le combo a déjà produit un EP intitulé BENEFIT OF THE DOUBT, mélange de stoner, heavy et rock psychédélique, qui avait convaincu par la qualité de ses compositions dans un genre maintes et maintes fois revisité à tel point qu’il peut paraître aujourd’hui dans un sale état. En 2011, le groupe a remporté le tremplin des groupes genevois du Vernier sur Rock. Après quelques changements au sein du line-up, voici leur premier LP, HEAVY HEART. Aux dires du frontman Al Castro (chant et guitare), les titres de cet opus sont le fruit d’un trip nocturne chamanique. Cet album réussira-t-il à nous emmener dans les contrées aux couleurs étranges que ces visions ont pu produire ?
L’album débute par "Ha Ha Ha Uh" comme un direct dans la figure : carré et fait pour envoyer du bois. La suite est un mélange de titres rappelant sans cesse les grands groupes des 90’s : Filter, Soundgarden (Love is a weapon), Alice in Chains (5th), Rage against the Machine (Dead Man Walking), Nirvana (These Little Pricks), Godsmack (Spirits) et les 70’s avec des riffs que l’on peut qualifier de ‘’sabbathiens’’. "We Have to be Free" sonne très blues rock un peu sale et "Devil’s Waiting for us to fail" évoque ERA VULGARIS de QOTSA. Même si ces titres sont supérieurs à l’ensemble, ils n’arrivent pas à faire oublier combien le set est carré : exit la touche de stoner et le côté psychédélique qui avaient convaincu sur leur premier EP. Ici c’est le heavy qui parle à tel point que les titres sont englués dans les clichés du rock des nineties.
Si The Black Widow’s Project a bien digéré le rock des 90’s, ces références multiples laissent l’impression de déjà entendu. Il est extrêmement simple de substituer des noms d’autres groupes à chacun des titres de l’album. Certes les morceaux sont bien écrits, certains riffs même s’ils sont très carrés restent intéressants et efficaces mais cela donne l’impression que le groupe n’a pas d’identité et rien de neuf à apporter – le tout manque avant tout d’âme. Malgré quelques titres assez bons, la sauce ne prend pas : si le son heavy est là, le cœur n’y est pas.