Tome 4: Les clés du Royaume
Editions Milady Graphis19,90 euros160 pages
Présentation de l'éditeur:
Le manoir Keyhouse se fait champ de bataille. Les enfants Locke découvrent toujours plus de clés magiques dissimulées dans leur ancienne demeure, attisant sans relâche la convoitise du sinistre Lucas Caravaggio. Et si la vie semble malgré tout continuer à Lovecraft, un fantôme du passé ne va pas tarder à réveiller de vieux souvenirs familiaux. Le mystère qui entoure leur père pourrait bien être enfin dévoilé. Si les forces démoniaques ne s'y opposent pas.
L'avis de Phooka:
Il est là, enfin ! On l'attendait depuis si longtemps ... le tome 4 de Locke and Key vient enfin de sortir chez M:ilady Graphics et c'est une excellente nouvelle.
Pour ce renouveau, la BD a pris une nouvelle tenue. Elle est habillée d'une couverture dure, très belle et très attirante. Évidemment, elle est du coup un peu plus chère, mais c'est vraiment un très bel objet à mettre dans sa bibliothèque.Quid de la BD elle même? Je me dois d'être honnête, moi qui attendais depuis si longtemps cette sortie, je dois reconnaître que j'ai eu du mal à me replonger dedans. Sans doute aurais-je dû relire les autres tomes avant. Parce que le récit est complexe, c'est un récit a tiroir et du coup pas mal de choses étaient sorties de ma mémoire. Mais il n'y a pas que ça. La première partie du récit est étrange. Bon, OK, étrange toute cette BD l'est donc ce n'est pas un reproche. Non cette fois, c'est étrange par le format adopté (des cases verticales, un récit très difficile à suivre) ce qui donne un aspect assez décousu (mais graphiquement superbe). Cette construction a contribué à me perdre un peu plus. Ça dure quelques pages (sans doute équivalent d'un comics américain) et puis dans le cahier suivant on retrouve la construction traditionnelle des autres Locke & Key et tout se remet en place petit à petit jusqu'à l'apothéose, mon récit favori: Détectives (Chapitre 5). Là, on touche au sublime, c'est tordu, machiavélique. On a envie de dire aux héros " Faites attention, vous allez vous faire avoir", mais bien sûr personne ne nous entend et l'horrible se produit.Horrible, oui parce que après le machiavélisme du récit, le second qualificatif qui me vient à l'esprit, c'est horreur. Horreur quand on voit comment les personnages sont manipulés et se retrouvent aller vers une fin inéluctable. Horreur aussi quant au nombre de morts violentes qui jalonnent le récit (Dup tu vas adorer ! :)). Non seulement ces personnages meurent de façon terriblement violente, merci Monsieur Joe Hill dont l'imagination fertile est sans limite, mais en plus on le voit. Oui, on le voit grâce (ou à cause) du dessin impitoyable de Gabriel Rodriguez. Un dessin sans fioriture qui illustre parfaitement le récit, voire même, le sublime. C'est magnifique et horrible à la fois. On a envie d'admirer ce dessin, tout en redoutant ce qu'on va y trouver. Ce tiraillement entre ces deux sentiments, entre du voyeurisme et du bien pensant, permet au lecteur d'entrer encore plus dans le récit de la même façon que les protagonistes entrent dans la tête des gens.Encore une fois ce Locke& Key confine au sublime. Si l'on excepte le premier chapitre qui m'a laissée un peu perplexe, cette lecture est un réel plaisir. Un plaisir un peu malsain ou coupable parfois quand on réalise la violence contenue dans les dessins et le récit. A lire absolument !
Et pour le challenge littérature de l'imaginaire