Connaissez-vous Emmanuel Méthivier from Paris ? Le Crédit Agricole ouvre son appstore : le CAStore...

Publié le 17 avril 2013 par Anne Onyme

Pour contacter Emmanuel Méthivier : emmanuel.methivier@creditagricolestore.fr

Le Crédit Agricole, qui n'a pas les 2 pieds dans le même e-sabot, vient d'ouvrir son appstore. Comme l'ont fait avant lui les grands de la technologie de la Silicon Valley... C'est le CAstore (à ne pas confondre en France, avec le Castoche de Castorama)...

Comme le rappelle Emmanuel, le Crédit Agricole est une banque de proximité.. Sous-entendu, il a de nombreuses agences physiques implantées sur le territoire, de façon à être proches de ses clients.. Mais cela, c'était avant.. Aujourd'hui la proximité, c'est d'être dans la poche de ses clients... On ne peut pas être plus proche...Donc, à avoir des applicatifs maison que le client a téléchargé dans son smartphone... qu'il loge dans sa poche...

Comment fonctionne le Castore ? Qu'entend par Open innovation le Crédit Agricole ? Pourquoi avoir créé une coopérative de développeurs ? Comment sont rémunérés ces développeurs ?

Emmanuel explique le pourquoi et détaille toute la mécanique : ouvrir les données bancaires gérées par le Crédit Agricole (vos données donc...), en mode sécurisé, avec des web services que les clients du Crédit Agricole attendent (on leur demande avant s'ils seraient intéressés par...). Web services créés ensuite par des développeurs externes... Et distribués par le CAstore...

Les premiers clients du Crédit Agricole étaient des agriculteurs.. Maintenant il y a les "digiculteurs"... 

Catalogue d'applications déjà bien fournies.. 

Questions habituelles de ma part : business model, commercialisation/médiatisation, concurrence, etc..


 Le CAstore est-il une mécanique pour engranger de nouveaux clients ? Les startups qui se créent dans le domaine de la finance 2.0 peuvent-elles aussi être éligible au CAstore pour le développement d'applications ?

Même IBM s'y met avec le "budget santé"...

Commentaires au débotté... Je suis un grand fan du Finovate, une entreprise américaine qui organise des conférences sur tous les continents pour présenter les startups de type "finance 2.0/banque 2.0"... J'ai d'ailleurs participé au tout premier Finnovate à San Fransisco (c'était juste avant mon amputation).

J'estime au doigt mouillé qu'il y a actuellement un bon millier de ces startups de par le Monde... Qui de prés ou de loin, essayent de créer de nouvelles chaînes de valeur (et donc de nouvelles chaînes d'intermédiation) en se basant sur les données de leurs clients, données gérées par les banques 1.0... Pour leur proposer donc de nouveaux services que celles-çi n'avaient pas pensés faire... Ou qu'elles ne pouvaient pas faire (par exemple qu'une banque 1.0 vous propose de gérer tous vos comptes, celui que vous avez chez elle, et ceux que vous avez dans d'autres banques 1.0.. C'est ce qu'a fait Mint par exemple, l'une des premières startups américaines qui s'est lancée dans ce créneau.. (ce qui implique que le client de Mint et consorts donne ses codes d'accés à sa banque).

On peut donc analyser la stratégie du Crédit Agricole comme une stratégie de défense.. Proposer à ses clients ses propres apps pour éviter une hémoragie des données bancaires des dits clients vers ces startups... Une autre stratégie, qu'Emmanuel évoque, aurait été d'interdire le transfert de données de la banque (vos données) vers une startup financière. Il paraît que cela est techniquement possible. Le problème dans ce domaine n'est toujours pas réglé : qui est propriétaire des données bancaires : vous ou la Banque ?

Il est on ne peut plus probable que dans les années à venir, le monde bancaire 1.0 va être chahuté.. Il s'est d'ailleurs chahuté lui-même tout seul comme un grand, avec les subprimes et autres bidules spéculatifs... Certains pensent en effet que les grands de la technologie (Apple, Google, Amazon, peut-être Facebook...) créeront un jour ou l'autre une iBank mondiale... Apple par exemple, stocke aujourd'hui dans son cloud quelques 400 millions de n°de cartes bancaires 1.0... Ce qui doit lui donner des idées de disruption.. De plus, les fans d'Apple (il y en a de plus en plus de par le Monde) auraient plus confiance en Apple que dans leur propre banque traditionnelle...

Autre phénomène à prendre en compte : la crypto-monnaie... A savoir de la monnaie non créée par les Banques et supervisées par les Etats (enfin les dits Etats essayent.. ). De la monnaie Internet en quelques sorte, gérée en mode peer to peer, avec une transparence complète des transactions, etc ... Bitcoin par exemple, fait actuellement les choux gras de sites web spécialisés.. Monnaie semble-t-il trés spéculative.. Mais sait-on jamais ?

Bref, nous en sommes aux hors d'oeuvre dans ce domaine... La messe est loin d'être dite...

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