Les carnets de lecture de... propose à un auteur de nous parler de sa bibliothèque, des livres qui l'ont marqué et de son rapport à la lecture et à l’écriture.
Aujourd'hui, découvrez le carnet de lecture de Christine Brunet, auteure de E16.
Combien de livres compte votre bibliothèque ?
Plus de mille, sans aucun doute. J’ai fait des études littéraires et j’ai gardé tous mes bouquins que je relis au petit bonheur la chance à part certains qui ne seront plus jamais ouverts parce que je n’ai pas accroché (mais pas question de les vendre !). Et puis, il y tous les livres plaisirs acquis au gré des envies, beaucoup de science fiction, de fantastique, et quelques romans que j’achète pour découvrir et chroniquer d’autres auteurs.
Quel est votre livre culte ? Pourquoi ?
Je n’ai pas un livre culte mais des tas ! Des livres relus des dizaines de fois et qui savent attiser, à chaque fois, mon imagination… Le comte de Montecristo, Les trois Mousquetaires (les 3 opus), 2000 lieues sous les mers, La forteresse noire (Wilson), Dracula, L’île mystérieuse, Ruy Blas, Le diable au corps, Faust, La mare au diable, tous les Arsène Lupin, tous les Sherlock Holmes, tous les Agatha Christie et j’en passe.
Quel est votre livre de chevet actuel ?
Comme je suis en phase « écriture », je ne lis pas… Oui, je sais, c’est terrible… Sur mon bureau, il n’y a que des cartes géologiques, un essai sur la médecine légale, un lourd PDF sur la nanotechnologie… en fait tout pour mon nouveau thriller. Mais en attente, il y a, entre autres, Hannibal T2 de B. Borie que je veux relire, les œuvres complètes de Marivaux (j’adore son théâtre très vivant), un livre pour ado, « la jeunesse de James Bond, opération silverfin »…
Comment choisissez-vous les livres que vous lisez ? Consultez-vous parfois les blogs littéraires ?
Je les choisis sur un coup de tête, parce que j’ai lu, justement sur des blogs littéraires comme le vôtre, une bonne critique… Si le livre correspond à mon univers, alors, pas d’hésitation… quel que soit, d’ailleurs, le genre : je peux lire de la poésie comme de l’historique ou du conte pour enfant. Il faut également que la cover me parle. Maintenant, j’évite les bouquins à sensations, les trucs politiques ou les prix littéraires…
Quel est votre genre littéraire préféré ?
Pas un genre mais des genres préférés ! Aventure, fantastique, science fiction… et policiers (mais je n’en lis plus ou très peu, privilégiant les nouvelles plutôt que les romans à proprement parler. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’un auteur est toujours à l’affût d’une idée, et il est si facile de plagier ! Donc… )
Quel est votre lieu de lecture préféré (lit, bain, jardin…) ?
Si je vous dis au bord de la piscine ?
À l’heure où les liseuses et les bibliothèques se côtoient, que représente le livre numérique pour vous ?
Vaste question… surtout qu’E16 va paraitre sur Kindle… et que Nid de vipères, mon premier thriller, est disponible en format e-pub sur le site de Chloé des Lys. Clairement, me concernant, je suis incapable de lire un bouquin sur écran : je suis toute la journée sur mon ordi pour écrire mais j’ai besoin de toucher un livre, de le sentir, de le peser… ça fait partie du rêve. Maintenant, l’auteur touche les mêmes droits d’auteur (en tout cas moi) que ce soit sur papier ou en format numérique : le prix sur liseuse est moindre, le support est plus « pratique » et répond ainsi à un vœu des lecteurs. Il en faut pour tous les goûts. Mais si je suis devenue auteur, c’est en trimbalant mes bouquins partout, en les feuilletant en tous sens. Un rapport visuel différent, un rapport avec l’histoire forcément différent, enfin, c’est mon avis. Certains éditeurs tentent de concurrencer la liseuse en proposant un « grand format broché » en petites dimensions et à petit prix. Je ne parle pas du livre de poche mais d’un intermédiaire qui permet aux adeptes du poche de craquer sur un produit mieux fini, avec papier 90g… C’est le pari de mon dernier éditeur. Un livre 12X15 de 300p à 15 euros sur papier épais. A suivre avec la publication de mon dernier thriller à paraître en mai mais je suis emballée par le concept.
Qu’est-ce qui vous a amené à écrire et à laisser vous-même une trace dans la bibliothèque des autres ?
Lorsqu’on lit énormément, il arrive un jour où, fatalement, on a envie de mettre tout ce qui se bouscule dans sa tête par écrit. Ce jour-là est arrivé (après avoir mûri de longues années) alors que j’habitais à Preston (GB). La pluie aidant, j’ai commencé à écrire de la science fiction. Quatorze tomes plus tard, je me suis lancée dans le thriller sur les conseils avisés d’un éditeur. J’ai eu la chance de trouver des éditeurs confiants en mes capacités et prêts à prendre le risque de me publier. C’est parti… Je ne peux plus m’arrêter !
Quelle place occupe l’écriture dans votre vie ?
L’écriture est une véritable passion au même titre que les voyages. Lorsque je n’écris pas, j’ai l’impression de ne pas vivre pleinement. Je suis en manque. L’écriture est un besoin, comme la découverte d’autres pays, d’autres peuples, d’autres paysages. Sans voyage, je n’écrirais pas de la même façon. Sans l’écriture, je ne verrais pas la vie de la même façon.
Où et quand écrivez-vous ?
J’écris chez moi, lorsque je suis seule, ou bien vraiment très tôt le matin, au moment où tout le monde dort dans la maison. Tout est paisible. C’est le moment de libérer mes héros…
Parlez-nous de votre roman policier E16 sorti aux Editions Chloé des Lys… Comment est-il né ? Où puisez-vous votre inspiration ?
Tous mes thrillers sont basés sur des faits divers réels, non élucidés. Cela donne un cadre réaliste au récit et permet, à mon sens, d’entraîner plus facilement l’imagination des lecteurs. Je suis partie ici d’une série de meurtres de femmes retrouvées au bord de la Tamise alors que j’habitais en Grande Bretagne. Je suivais les flashes infos de près. Le tueur a cessé de tuer et n’a jamais été retrouvé. Voilà l’un des points de départ. Le second, c’est un ressenti en discutant avec des Anglais et, plus particulièrement, des Londoniens de mon âge… Tous sont très marqués par les attentats de l’IRA et le climat qui régnait alors dans les années 90. Et dire qu’un nouvel attentat revendiqué par le C-IRA a secoué la capitale britannique il y a à peine quelques semaines !
Après de longs mois de documentation, et de rencontres, j’ai mixé les deux et E16 est né.
Dans ce roman, il est question de conflit irlandais, de fabrication de bombes, comment préparez-vous la rédaction de ce type de récit ? Vous êtes-vous déplacée en Irlande pour effectuer des recherches, avez-vous rencontré des spécialistes ?
Je connais l’Irlande, mais j’y suis allée après l’écriture du roman. D’ailleurs, E16 se passe à Londres… Et là, je connais bien. (En fait, je ne décris que des endroits que je connais… le suspens est basé, selon moi autant sur le rythme et l’intrigue que sur les odeurs, les impressions : si l’auteur ne connaît pas l’endroit qu’il décrit, son récit sera plat, sans ce plus qui fera voyager le lecteur). En fait, avant d’écrire une histoire, quelle qu’elle soit, il y a de longs mois de documentation, des rencontres, des discussions avec des personnes qui ont le savoir qui me manque forcément. J’essaie de coller à plus près à la réalité pour écrire… une fiction.
Lorsque vous entamez l’écriture d’un roman, savez-vous toujours comment il se terminera ?
Jamais !!!! Si je connais la fin du livre et le coupable, je m’ennuie tellement que j’abandonne l’écriture. J’ai besoin d’être surprise, de mener mon enquête avec mes lecteurs et mes héros. C’est un jeu. Si je ne m’amuse pas lorsque j’écris, le lecteur s’ennuiera. Voilà pourquoi, je crois, le rythme de mes récits est soutenu… parce que j’ai besoin de savoir ce qu’il va se passer !
Des projets ?
Toujours… En ce moment, j’écris un thriller qui, pour l’instant, porte le titre de Nanos. (Je ne vous l’ai pas dit, mais si je ne connais pas le nom du coupable ou le déroulement de l’enquête au départ, j’ai toujours besoin d’en écrire le titre avant le premier mot du premier chapitre… Peut-être la peur de la page blanche ? Ensuite, ce titre peut changer au fil du récit, des indices… Peu importe… mais il constitue mon point de départ). Ce roman aborde l’univers du jeu, des cercles de jeu privés (avec une affaire qui a fait grand bruit il y a quelques années et là, j’ai rencontré deux personnes qui ont été au cœur de l’affaire), et… de la nanotechnologie. Passionnant et surprenant !
Où peut-on vous retrouver (site, page Facebook, blog…) ?
J’ai un site auteur : www.christine–brunet.com
J’ai deux blogs :
- www.passion-creatrice.com qui donne la parole à des auteurs, des musiciens, des peintres, proposent quelques fiches de lectures, etc.
- www.aloys.me qui fait découvrir les auteurs des Editions Chloé des lys au travers de textes, présentations, concours, etc.
Je suis sur facebook : https://www.facebook.com/christine.brunet.376
Je suis sur twitter @Christinebrunet, sur babelio, syblio…
On peut également me retrouver une fois par mois dans l’émission Actu TV que je présente (je présente également des auteurs) (dernier dimanche du mois, à 20h) sur www.bandbsa.be
Et enfin, une fois par trimestre dans la petite revue littéraire que je dirige « Les petits papiers de Chloé ».
Un petit mot pour les lecteurs du blog Carnet de lecture?
Lire… C’est le sel de la vie. Sans lecture, pas d’imaginaire, pas de possibilité de s’évader, de rêver. Et si l’envie vous prenait d’écrire, de poser sur le papier les mots qui tournent en vrille dans votre cerveau, n’hésitez surtout pas ! Il n’y a que le premier mot qui coûte. Ensuite, que vous choisissiez de garder ces lignes pour vous ou que vous décidiez de les partager, peu importe, en fin de compte ! Vous aurez créé un monde à vous, pour vous (parce qu’il vous ressemble, fatalement), et peut-être pour les autres. Lancez-vous !
Enfin, un très grand merci à la créatrice passionnée de ce blog littéraire qui a choisi le partage et l’échange. Merci pour cette lecture d’E16 !