L’histoire d’un romancier qui court, forcément ce livre devait se retrouver entre mes mains un jour où l’autre et cela fut fait à l’occasion de mon récent anniversaire. Haruki Murakami, romancier japonais né à Kyoto en 1949, est devenu auteur par hasard et coureur par la force des choses. Il nous parle tout simplement de la course à pied, répondant aux questions que notre entourage se pose (pourquoi tu cours ? à quoi tu penses ?). A chaque narration de son expérience, le coureur que je suis s’est remémorer une expérience, un souvenir. Débutant par nécessité (ah oui pour perdre du poids moi aussi !), puis coureur par plaisir, il aborde le sujet de la motivation, de l’expérience qui construit, du blues du marathonien, du doute, de la peur de la blessure, de l’entrainement, de l’émotion, de la communauté des coureurs, du regard des autres. Ce livre permet aux coureurs d’apprendre (j’ai pris des notes pour les 100 kilomètres de Millau), ou de se souvenir (ah oui, je me souviens de ça, c’était au Trail de Cipières), et à l’entourage des coureurs de mieux comprendre quelle mouche nous pique donc, le tout avec bon sens et humour.
Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, de Haruki Murakami, édition Belfond. ISBN : 978-2-7144-4508-7
PS : Les vidéos du marathon de Milan me montrent jubilant, souriant, m’applaudissant, heureux que j’étais de finir mon huitième marathon avec succès et plaisir. Cette même scène, cette même joie aurait dû se voir huit jours plus tard à Boston. Quelques-uns, pour je ne sais quelle cause, en ont décidés autrement, et la course s’est achevée dans la tragédie que nous savons. Mes pensées vont aux victimes, coureurs, accompagnateurs. Je pense sans cesse, et cette pensée m’obsède, que les bombes ont explosés dans le public, là où se trouvait ma bien-aimée huit jours avant à Milan.