Stéphane Gatignon pendant sa grève de la faim devant l’Assemblée
Photo: Bertrand Guay/ AFP
La grève de la faim du maire de Sevran, Stéphane Gatignon (EELV- les Verts) devant l’Assemblée nationale, du 9 au 15 novembre derniers, a mis en lumière les problèmes de financement rencontrés par les villes pauvres. Une action qui a mis mal à l’aise la majorité, dont certains élus de villes riches. Reçu à Matignon, un accord avec le gouvernement a permis au maire de Sevran d’obtenir 5 millions d’euros supplémentaires pour boucler le budget de sa ville. Ceci entre dans le cadre d’une Dotation de solidarité urbaine, destinée aux villes le plus en difficulté. Dans le budget 2013, l’État prévoit d’augmenter un certain nombre de crédits pour la politique de la Ville.
Ghettoïsation
Dans cette volonté d’octroyer plus de moyens dans les politiques de la Ville, le gouvernement veut sans doute réduire les écarts entre les villes riches et les villes pauvres. En effet, la commune de Sevran fait partie de ces villes « dortoir », touchées par le trafic de drogue, où la crise se ressent le plus. Depuis la fermeture des usines Kodak et Westinghouse dans les années 90, cette commune d’Île-de-France s’enfonce toujours plus dans la ghettoïsation. Toutefois, les collectivités bénéficiaires de cet argent public comme Sevran se doivent d’investir dans des projets privilégiant l’essor de leur ville. Cette disparité entre les villes n’est pourtant pas une spécificité française.
À travers une enquête assez confidentielle de Paul Moreira, Bunker Cities, diffusée sur LCP et Arte, Politiquementblog vous propose de voir les factures sociales. De Rio à Toulouse en passant par Bagdad, les disparités peuvent créer des formes de ghettoïsation au sein d’une société à travers des murs sociaux, politiques ou religieux.