La consommation collaborative est un phénomène mondial né des innombrables possibilités de connexion sur Internet entre individus qui ne se connaissent pas. appliqué sur des centaines de sites sans concertation entre les différents acteurs, le phénomène a été observé et conceptualisé dans le livre : « What’s Mine is Yours » * de Rachel Botsman and Roo Roger. Les auteurs font état de l’apparition dans le monde entier de ce phénomène à la fois culturel et économique en passe de transformer les relations commerciales classiques, la consommation et même notre mode de vie.
Le livre montre comment on s’éloigne du 20ème siècle d’hyperconsommation placé sous le double signe du crédit et de la pub pour entrer dans le 21ème siècle qui sera celui des connexions entre individus au sein d’une communauté élargie aux dimensions d’Internet, de l’importance de la réputation de chacun au sein de cette communauté, et de tout ce à quoi nous pourrons accéder le plus souvent gratuitement grâce à ces connexions.
La consommation collaborative c’est quoi :
Prêter, louer, donner, échanger des objets via les technologies et les communautés de pairs », Ce qui est à moi est à toi.
Il y a 2 grandes formes de consommation collaborative :
celles où l’on achète en commun , de manière groupée, un bien ou un service, pour obtenir le plus souvent un prix .
celles où les gens se prêtent , se donnent ou s’échangent des biens ou des services plutôt que de les acheter.
Quelques exemples :
circuits courts, amap, etc
conso de produits éthiques et écologiques
dons entre particuliers
location entre particuliers
troc et occasion entre particuliers
services et entraide au niveau local
infos pratiques sur le fait maison et local
L’image du village global refait surface, mais avec une démultiplication vertigineuse. Le troc de biens et de services jadis pratiqué dans les villages devient désormais à portée de clic à une échelle mondiale avec des moyens qui n’avaient jamais été techniquement imaginables auparavant.
L’économie du partage se propage
Sans que nous nous en rendions forcément compte, nous nous mettrions donc à moins posséder, à privilégier l’usage et à partager davantage. Dans un contexte de crise économique durable et de défiance vis-à-vis des grandes entreprises, ces expériences d’échange et de partage réussies interrogent nos comportements traditionnels de consommation. « Nous nous dirigeons vers une économie où l’accès aux biens s’impose sur leur possession » affirme Lisa gansky, auteur de The Mesh.
« L’âge de l’accès » décrit par Jérémy Rifkin serait-il effectivement en train de se concrétiser ? Le changement culturel est-il suffisamment profond pour nous conduire à privilégier l’usage sur la possession ?
Une chose est certaine : les solutions alternatives réelles et fonctionnelles à la forme la plus traditionnelle de l’achat existent et se diffusent comme jamais auparavant, au point que l’argent, dans un contexte de turbulence des monnaies étatiques, soit lui aussi contesté.
De nombreuses choses sont déjà en place aux États Unis:
les systèmes qui transforment les produits en service : on paye pour utiliser un produit sans avoir besoin de l’acheter
les marchés de redistribution : organisent la redistribution de produits utilisés ou achetés quand ils ne sont pas ou plus utilisés
les styles de vie collaboratifs : des gens avec des intérêts similaires s’assemblent pour partager bien, temps, espace, compétences, monnaie, comme dans le cas des achats groupés sur l’internet via les ventes privées, ou du développement des espaces de Coworking comme les Cantines en France
« Un jour, nous regarderons le XXe siècle et nous nous demanderons pourquoi nous possédions autant de choses » affirmait récemment Bryan Walsh dans TIME Magazine qui consacrait la Consommation Collaborative comme l’une des dix idées amenées à changer le monde.
Les statistiques sont éloquentes, nous explique Danielle Sacks dans l’un des articles les plus complets sur l’émergence de l’économie du partage :
« Alors que plus de 3 millions de personnes dans 235 pays ont déjà « couchsurfé », ce sont plus de 2,2 millions de trajets en vélo libre-service (tels que le Velib’ à Paris) qui sont effectués chaque mois dans le monde. »
Alors que le secteur du prêt entre particuliers vient d’atteindre la somme de 500 millions de $ aux Etats-Unis, les startups du partage enchaînent les levées de fond : 7 millions pour Thredup, site internet de troc de vêtements et de jouets pour enfants; 1,2 million pour Gobble, qui a un modèle proche de Super-Marmite et permet de réserver et d’acheter des plats fait maison près de chez soi); 1,6 million pour Grubwithus, qui propose un service de colunching ou social dinner, mélange de Meetic et de Groupon.
En France, la machine aussi est lancée :
D’abord, de très belles startups sont apparues en 2010 : « Super-Marmite », « La ruche qui dit oui »(soutenue par Marc Simoncini et Kima ventures notamment), « Livop », « Deways », « Voiturelib », « Cityzencar » et bien d’autres : toutes promises à un bel avenir (car pionnières dans leur secteur) à condition d’être suffisamment persévérantes (avantages et inconvénients des First-movers).
Paradoxalement, le web ramène le business à l’individu à mesure que les sociétés de commerce en ligne deviennent plus petites, plus spécialisées, de niche. Paradoxalement, le web nous ramène à un modèle d’affaires centré sur l’humain.
Le monde change de plus en plus vite, pas toujours facile d’intégrer tout ces changements. Mais c’est le monde dans lequel nous vivons, à nous de nous adapter !!! surtout quand les changements vont dans le bon sens !!!
Rémy