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Lescop en interview : « J’aurais aimé être Mick Jagger en 1972″

Publié le 16 avril 2013 par Swann

Nous l’avions déjà rencontré une première fois, Lescop. C’était en juillet dernier. A l’époque, son album n’était pas encore sorti. Mais déjà, on sentait que le garçon allait faire des vagues. En octobre, ce pressentiment s’est confirmé. « La Forêt » est sur toutes les lèvres, et elle est même nominée aux Victoires de la Musique dans la catégorie « chanson de l’année ». On le rencontre dans les loges de l’EMB Sannois, quelques heures avant son concert. Quand on le rejoint, il joue avec une guitare électrique. Nous ne voulions pas d’une interview classique, tout lui a déjà été posé, c’est dans une ambiance détendue qu’on lui pose nos questions pas si normales pour un chanteur qui sort des sentiers battus.

Lescop EMB Sannois

Une chanson qui te fait pleurer ?

« Sag mir wo die blumen sind » par Marlène Dietrich. Parce que c’est une chanson magnifique. Il y a quelque chose de tragique dans cette chanson, les paroles sont hyper belles, elles me touchent. Ça me fait penser à l’Allemagne, j’ai encore de la famille la-bas… Parce que c’est Marlène Dietrich, parce qu’elle est belle, parce que c’est beau. Il faut écouter la chanson.

Ton premier souvenir musical ?

Eddie Cochran, qu’écoutaient mes parents quand j’étais petit. En particulier l’album Cherished Memories. Je devais avoir cinq ans. Ça ne m’a pas donné envie de faire de la musique, c’est exagéré de dire ça aussi petit… Mais je savais que je voulais être chanteur de rock, comme beaucoup d’enfant je crois. Disons que ça m’a inspiré.

Ton dernier coup de cœur musical ?

The Sound, c’est un groupe anglais qui n’existe plus aujourd’hui, le chanteur s’est suicidé dans les années 90. C’était un groupe post-punk. Ce n’est pas très connu, c’est un peu passé inaperçu à l’époque. Ils n’ont eu qu’un succès d’estime. C’est le dernier truc que j’ai découvert et c’est le dernier CD que j’ai acheté. Sinon, en ce moment j’écoute les derniers albums de 69, Frustration.

Ton plus gros regret ?

De ne pas avoir fait de disque en solo plus tôt. Ça me manquait le fait de ne pas pouvoir décider de tout, de ne pas donner l’aval final. J’ai un autre regret : ne plus jouer. A la base je suis comédien, et je ne joue plus du tout. Ce n’est pas vraiment un regret parce que la porte n’est pas fermée, et j’ai le temps de le refaire plus tard. Ne plus faire l’acteur c’est quelque chose que je déplore.

Un petit plaisir coupable ?

J’en ai que des gros (rires). Des avouables? Je vois pas trop… A part la drogue, mais c’était il y a longtemps j’ai arrêté maintenant. En musique, disons que j’ai un groupe, c’est un vrai plaisir coupable c’est Billy Idol, mais en même temps ce n’est pas vraiment coupable parce que je l’adore. Mais quand un mec me dit « c’est pourri Billy Idol » je peux comprendre pourquoi il dit ça. Son look est totalement pourri, mais j’adore le mec, même si c’est cheasy. C’est un personnage, une voix, un texte. Je suis super fan. Dans le genre, j’aime aussi beaucoup les premiers albums de Mylène Farmer, mais ça date de quand j’étais gamin. C’est un peu ma madeleine de Proust. « Maman a tort » c’est mortel. En vrai, ce qui craint chez Mylène Farmer ce sont ses fans.

Un fantasme ?

J’ai toujours rêvé faire parti d’un groupe de glam-rock, mais je ne me suis jamais autorisé le truc. J’aurais bien aimé être Mick Jagger en 1972. Pour moi, l’ultime rockstar sur scène, le meilleur chanteur du monde, de la vie c’est Mick Jagger… enfin dans le début des années 70, jusqu’à ce que Mick Taylor se barre. Jusqu’en 1974, pour moi, les Rolling Stones, c’est le meilleur groupe du monde. Même si les Stones ce n’est pas vraiment du glam’, Mick lui était super glam’, il était super beau, il se la jouait grave avec ses mains sur les hanches. Et puis c’est un super auteur. J’ai toujours trouvé que les textes de Jagger meilleur que ceux de Bowie. Jagger est un auteur sous-estimé parce qu’il est tellement beau, intelligent et cool qu’on passe à côté de ses textes. Tu vois Dylan, il était moche mais par contre on disait qu’il écrivait bien. Jagger, on ne pouvait pas dire c’est le mec le plus beau du monde et en plus il écrit bien ! (rires) Pour moi, Jagger jusqu’en 1974, c’est le chanteur de rock parfait. J’aurais bien aimé être lui. Je ne sais pas ce que je donnerais pour être Mick Jagger pendant un live de Ladies and Gentleman. Juste une fois. Ils étaient tous défoncés, mais ça jouait grave. Ils avaient tous ce côté insouciant et pourtant hyper sérieux. Et puis, ce n’était pas les plus gros bosseurs mais tu sens qu’ils prenaient du plaisir à écrire. Moi, pour faire une chanson je suis obligé de me torturer l’esprit. Eux, ils s’installaient dans une villa sur la Côte d’Azur, ils prenaient un rail de coke et c’était parti.

Un groupe avec qui tu rêverais de tourner ?

Un qui soit moins bon que le mien sur scène, et tous les soirs on leur mettrait des branlées. (rires). J’aurais adoré faire la première partie de The Dead Boys. Pour moi c’est le groupe le plus fou de tous les temps. Ils sont complètement dingues. Je suis absolument fasciné par leurs live et leurs vidéos. C’est absolument cataclysmique. A la fois laid et beau. Comme un Iggy Pop mais encore plus sale. Vraiment les mauvais garçons. Pire que des mauvais garçons, des garçons morts ! Ils font peur et tout.

Bonheur ou tristesse qu’est ce qui inspire le plus ?

Ni l’un ni l’autre. Je dirais que c’est davantage la mélancolie et la nostalgie. Tu peux être quelqu’un d’heureux et de mélancolique, nostalgique et enthousiaste en même temps. Ce n’est pas parce que tu es nostalgique d’une période de ta vie que tu n’aimes pas celle que tu es en train de vivre.

Une battle entre Jim Morisson et Ian Curtis… qui gagne ?

Je pense que Jim Morisson il latte Ian Curtis sans problème, parce qu’il est plus grand. C’était un vrai bad boy, il était complètement fou, mais c’était un petit garçon au fond. Personnellement, j’ai plus de sympathie pour Morisson parce qu’il avait un côté cool, un côté jouisseur. Tu te dis qu’il a du passer quelques beaux moments dans sa vie, ce qui n’est pas le cas de Ian Curtis. Les deux étaient de super auteurs qui ont écrit de super chansons et il me semble que Curtis était fan de Morisson. Jim a écrit plus de chansons que Curtis, rien que pour ça je le choisis.

Et si tu devais passer une heure avec l’un ou l’autre tu choisis qui ?

Morisson. Je ne saurais pas quoi lui dire à l’autre. Ça doit être un interlocuteur plus rigolo.

Deuxième battle : Nirvana vs Alice In Chains ?

Nirvana, sans hésitation. C’est beaucoup mieux. Musicalement, Alice In Chains, c’est mieux parce qu’il y a plus d’harmonie, mathématiquement c’est plus développé, mais je trouve que les chansons de Nirvana sont meilleures. C’est plus concis.

La chose la plus vicieuse que tu es faite par amour ?

Je sais pas… Coucher avec quelqu’un d’autre pour rendre jaloux, mais on l’a tous fait non ? Mais c’est tellement banal. Non vraiment je ne sais pas. Se servir de quelqu’un d’autre pour arriver à ses fins ? C’est pas vraiment gentil pour la personne qu’on utilise… de manière générale. Mais ça aussi on l’a tous fait. Mais je crois que je suis plutôt un bon amoureux, je ne suis pas quelqu’un de méchant… un amour.


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