Le traité* oblige tous les gouvernements à évaluer le risque que les armes, munitions ou composants transférés dans d'autres pays ne soient utilisés pour commettre ou faciliter de graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains. Les États ont accepté de ne pas autoriser ce type de transferts dès lors que ce risque est réel et ne peut être atténué.
"En opposant leur véto à ce document historique, l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie illustrent les difficultés qu’ont rencontrées la société civile et les gouvernements défendant le texte lors des négociations. En nous mobilisant en faveur de ce traité, nous avons demandé aux États de sauver des vies et de réduire les souffrances humaines. La plupart des gouvernements ont heureusement tenu compte de cet appel", a précisé Widney Brown, directrice générale chargée des questions relatives au droit international et à la stratégie politique à Amnesty International.
Malgré le très large soutien dont bénéficie le traité, quelques États continuent à essayer de faire valoir d’énormes intérêts économiques ou à invoquer l’exercice du pouvoir politique, voire la souveraineté, afin de justifier des actes dont le caractère répréhensible est flagrant, comme le fait de prendre pour cible et de tuer leurs propres citoyens.
"Si l'on pense aux énormes intérêts économiques et au pouvoir politique qui sont en jeu pour les grands fabricants et exportateurs d'armes, ce traité est un hommage à la société civile qui a défendu l'idée de sauver des vies et de réduire la souffrance humaine, ainsi qu'aux gouvernements qui ont soutenu cet appel. Dans les quatre prochaines années, le commerce annuel des armes classiques, des munitions, des composants et des pièces détachées va dépasser les 100 milliards de dollars et pourtant aujourd'hui les États ont décidé de donner la priorité aux êtres humains et à la sécurité."
* Mardi 2 avril 2013, les États membres des Nations unies ont adopté à une forte majorité un traité sur le commerce des armes qui interdira aux États de transférer des armes classiques dans d'autres pays lorsqu'ils sauront que ces armes serviront à commettre ou à faciliter des génocides, des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre.
Quelques jours seulement après la décision cynique de la Corée du Nord, de l'Iran et de la Syrie – trois pays qui bafouent les droits humains et sont sous le coup de diverses sanctions des Nations unies – de bloquer l'adoption par consensus de ce traité, 155 États ont voté en sa faveur dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations unies. L’Iran, la Corée du Nord et la Syrie ont fait preuve d’un grand cynisme en s’opposant à l’adoptio...