Nul besoin d’être Thatchérien pour reconnaître l’ampleur de la réussite de la Dame de fer. Elle a pris la tête d’un pays qui était en faillite, démoralisé et déshonoré et l’a rendu confiant, prospère, et libre.
Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume-Uni.
Lors de la cérémonie d’enterrement du Duc de Wellington en 1852, un million de personnes – sur une population totale de 27,5 million – s’y sont rendues afin de lui rendre un dernier hommage. Au sein de la population remplissant les rues des quartiers de Constitution Hill jusqu’à la chapelle Saint Paul lors du passage du convoi funéraire se trouvaient de nombreuses personnes qui n’approuvaient pas sa politique.
Le héros de Waterloo allait devenir probablement le leader du parti conservateur le plus réactionnaire de tous les temps. Il s’était opposé à l’extension du droit de vote de la réforme de 1832, à la reconnaissance de l’égalité des droits pour les catholiques et les juifs et avait même voté contre l’abolition de l’esclavage en Inde. Somme toutes, le Duc Iron était bien plus (pour reprendre l’expression de la BBC) un politicien de division que ne l’était la Dame de Fer.
Pourtant, ses compatriotes ont su faire preuve de perspective. Ils n’ont pas continué à ruminer les sujets qui les opposaient. Au lieu de cela, ils ont choisi d’avoir une vue d’ensemble. Dans des temps de danger nationaux, Wellington s’était porté volontaire pour sauver la Grande-Bretagne. Le journal Illustrated London News donnait un aperçu du sentiment national :
C’est en grande pompe, dans un respect populaire fervent, une grandeur et une solennité jamais vue en nos temps, et en toutes probabilités, qui n’a jamais été surpassée dans quelques obsèques de héros ayant vécu ou à naître, les reliques sacrés d’Arthur Duc de Wellington ont été déposées au lieu longtemps distingué unanimement par ses compatriotes.
Sommes-nous si diminué en tant que peuple que nous ne pouvons plus nous lever en une telle occasion ? Allons-nous continuer à dérouter et attrister les experts étrangers en chicanant au sujet de la mort d’une leader que les étrangers – même Argentins – reconnaissent comme étant le sauveur de son pays ?
Je ne pense pas. En consultant ma circonscription cette semaine, j’étais heureusement surprise par le nombre de personnes ayant l’intention, sans hésitation, d’aller rendre hommage en personne Mercredi. Les moyens de communication modernes ont donné de l’importance à la bêtise nauséabonde d’une poignée d’imbéciles. Nous ne devrions pas faire l’erreur d’imaginer qu’ils sont représentatifs de la masse des partis de Gauche de Grande-Bretagne.
Il existe de nombreuses personnes qui s’opposaient à Margaret Thatcher à l’époque, et qui aujourd’hui ont la générosité de reconnaître que beaucoup de ses actions étaient courageuses et justes. Un exemple parmi d’autres. Ma femme, tout comme la Dame, est allé au Somerville College à Oxford, et se souvient de la façon dont les professeurs et étudiants ont boycotté sa visite 20 ans auparavant. Ne souhaitant rien avoir à faire avec elle lorsqu’elle était Premier Ministre, Somerville la reconnaît désormais comme une de ses filles : de grands écrans ont été apportés pour permettre aux étudiants de regarder les funérailles et un fonds à sa mémoire à été créé. Sa réputation, ici comme ailleurs, a grandi chaque année durant.
Pourquoi se contenter de regarder à travers un écran, alors que l’on peut s’y rendre en personne ? Je comprends que cela ne peut être pratique pour tout le monde de venir à Londres un matin de semaine mais, si jamais vous en avez la possibilité, vous devriez faire le voyage. Nul besoin d’être Thatchérien pour reconnaître l’ampleur de sa réussite. Elle a pris la tête d’un pays qui était en faillite, démoralisé et déshonoré et l’a rendu confiant, prospère, et libre.
Pour ceux qui partagent les idéaux de la Dame, un hommage spécial sera rendu après le service organisé par la Freedom Association, qu’elle a supportée sa vie durant. Entre 13:00 et 17:00, au pub Pavilion End, juste à côté de la chapelle Saint-Paul, des discours seront prononcés par certains qui reconnaissent l’héritage de Margaret Thatcher, y compris le Membre du Parlement Steve Baker, Mark Littlewood de l’IEA, Nirj Deva Membre du Parlement européen, Matthew Sinclair du TaxPayer’s Alliance et moi-même. N’hésitez pas à vous joindre à nous.
Les personnes viendront avec des motifs différents. Certains parce qu’ils souhaitent continuer sa politique, certains parce qu’ils admirent son succès en tant que femme, certains parce qu'ils se souviennent de son passage à la tête du pays avec bienveillance, certains par patriotisme, certains parce qu’ils ne réalisent que maintenant la grandeur de sa présence dans leur conscience, certains parce qu'ils ressentent que, pour reprendre la phrase de T.S. Eliot, "History is now and England".
J’y serai car je ne connais pas de Premier Ministre Britannique plus fin. Alors que nous pensions être inexorablement voué au déclin, elle nous a montré la voie. Je souhaite la remercier une dernière fois.
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