Cahuzac représentait les intérêts des milieux financiers au gouvernement, et le choc en retour touche tout autant la droite que la gauche. On entend Raffarin sortir de pauvres arguments pour défendre Dassault, qu’il pourrait « quitter la France », alors qu’il a toujours vécu des marchés publics ! Extraordinaire ! Cet argument des talents qui pourraient quitter la France est bien faible, il ressemble à un chantage qui sous-entendrait « nous sommes au-dessus des lois ».
Ce n’est pas un accident de parcours, mais un révélateur, et du coup se posent d’autres questions. Un des arguments employés par Raffarin, (un communicant, l’inventeur du « gringo » du café), c’est que l’assemblée ne représente pas assez la « société civile », qu’il y manque les professions libérales, les industriels (curieusement, il ne déplore pas la sous-représentation ouvrière, bien plus dramatique encore), cet argument, on l’a tant entendu, répété comme une évidence, et aujourd’hui, l’affaire Cahuzac le fait voler en éclats : il montre tous les conflits d’intérêt que cette « représentation » fait apparaitre, à tel point, qu’à l’inverse, on se demande si les fonctionnaires ne sont pas finalement, les seuls pouvant rester sans fil à la patte.