Dexter est notre article cinéma – série télévision ! Qui est-il ? Ou plutôt … Qu’est-ce que Dexter ? Pourquoi porter autant d’intérêt à ce personnage principal ? L’une des grandes particularités de cet ensemble télévisuel est d’être perçu selon deux extrêmités : les connaisseurs, qui en parlent régulièrement en des termes positifs et les autres : ceux qui ont pu en entendre parler; dont le nom fait référence à un personnage sanglant et charismatique … Et pourquoi pas découvrir ensemble ce qu’est Dexter dans ses grandes lignes ?
La première diffusion a eu lieu le 1er Octobre 2006 aux Etats-Unis tandis que la France a pu en bénéficier grâce à Canal + dès 2007 mais TF1 a débuté la diffusion de la Saison 1 en Février 2010. Ce n’est qu’à cette dernière date que, par grande curiosité, que j’ai pris connaissance de l’univers de ce personnage …
Son histoire est volontairement floue : elle fait l’objet de la première saison et, à forciori, se dévoile au cours des autres saisons. Le risque de révélations/spoils est grand : c’est pour cela que nous n’aborderons qu’une vision introductive.
>> Synopsis
« Dexter Morgan (Incarné par Michael C. Hall) est un citoyen Américain . Un modèle ? Les apparences sont trompeuses. Le jour, notre personnage agit pour connaitre les causes de décès de conconcitoyens grâce à une médecine médico-légale spécialisée dans l’analyse de tâches de sang. Il dissimule conjointement une activité inavouable : celle d’un tueur en série. On le distingue de ceux que la Police de Miami met sous les verrous : mais sa vision de la Justice est-elle une éthique viable et possible ? »
Détail d’ampleur : la série – ou du moins le personnage et la première Saison – est extraite du Roman Ce cher Dexter rédigé par Jeff Lindsay. Cette oeuvre est la première d’une chronologie de 6 oeuvres centrées sur le personnage de Dexter Morgan.
La série télévisée est portée à l’écran par James Manos Jr. Cet homme est par ailleurs connu pour la création de cette même série alors qu’il fut auparavant scénariste et producteur pour la série The Shield par exemple.
Ainsi, si la première saison s’appuie littéralement sur l’oeuvre littéraire de Jeff Lindsay, à partir des Saisons suivantes, seul le « héros » est conservé dans des scénarios originaux. A ce jour, à mon actif, 4 saisons (la 4e en intégralité en Novembre/Décembre 2012) sur les 7 saisons actuellement disponibles ont été visionnées et au coeur de l’univers, un sentiment vif nait chez le téléspectateur : on s’attache à un personnage qui agit pourtant de façon illégale (le meurtre) tout en pouvant comprendre sa vision (une forme de justice) dans un Miami où le taux de résolutions des affaires criminelles est très faible.
>> Dexter : son univers, sa vision, notre sentiment.
L’ouvrage et la série ont pour particularité de nous placer en tant que témoin des actes de notre « Cher Dexter ». Par l’usage de la première personne du singulier, les états-d’âmes de notre héros se dévoilent. Dans ce Miami à la criminalité exponentielle, sa vision le porte comme justicier. A certains moments, il en rêve. (Cf. Saison 1 + Saison 2)
Entre le Rêve et la réalité … La possibilité d’être un héros ?
Dexter n’est pas un « Serial Killer » comme les autres. (D’où l’intérêt d’une série sur un personnage et des individus secondaires/satellites tout aussi intéressants ! …) Tout comme les personnages de Comics, de ceux que les plus jeunes idôlatrent au point de les élever en icône … Notre protagoniste a un code, une éthique, une directive. Être l’oeil et la main vigilante d’une justice dont les rouages sont grippés par l’inattention, par le manque de surveillance, par la rigidité des lois.
Ce code est celui de son « Père » Harry qu’il porte en son coeur comme un modèle. Ce dernier fut également dans les services Policiers à Miami, connait la sclérose d’un système judiciaire qui, chaque jour, fait de plus en plus de victimes. Mieux encore : il connait ce qu’est Dexter, un être traversé par un fameux « Passager noir » (Dark Passenger). Des pulsions de violence, Harry arrivera à faire accepter à son apprenti un « Codex » comme substitut moral et d’efficacité.
Cela se traduit par des meurtres avec le moins d’indices possibles et la tenue d’un « mode opératoire ». (Ou « Modus Operandi ») Plusieurs étapes doivent s’inscrire pour décliner une personne désignée suspecte comme « coupable » : vérifier par la base de données de Police Miami que la personne fut inculpée; une mise en contact souvent sous une fausse identité pour connaitre et appréhender sa future victime dans un lieu donné et, enfin, un meurtre qu’il adapte au fil des saisons.
La métaphore d’un « Jugement dernier » est forte : Dexter demande l’explication des actes commis par sa victime à la suite de quoi il emprisonne le sang de sa victime dans une lamelle-objet de microscope en entaillant l’une des joues de sa victime avant d’achever la personne désignée comme coupable.
« L’élégance » se dévoile à travers notre personnage : la plupart des meurtres commis ne sont pas filmés de façon explicite et laisse énormément de part à la suggestion quant aux expressions des victimes. La caméra se trouve comme figée sur le visage de Michael C. Hall mais aucune scène « gore » n’apparait lors de ces fameuses « Modus operandi ».
Or … Dexter est un « tout ». Il est à la fois ce personnage froid, qui connait si bien les règles de la communication qu’il sait en transgresser les règles pour prendre l’apparence d’un « personnage » : dissimuler cette autre identité, jouer de la confiance de ses victimes pour les transformer en proies … (Au sens strict du terme le « persona » n’est autre que le masque derrière lequel l’acteur se dissimule …) Ses monologues intérieures penchent pour une qualification d’un « monstre sans émotions ». Il est aussi un acteur qui sait donner vie à une personnalité complexe par ses intentions, par des émotions finalement bien présentes au fil des saisons (relations face aux enfants bien plus fortes qu’aux adultes; la prise de conscience d’un secret lourd pour lui-même mais aussi pour son entourage.)
En bref, notre vision de Dexter est aussi la sienne mais aussi une perception qui se modifie au fil des épisodes. Le Dexter de la première Saison agit différemment dans la Saison 4 dans le « Code », un ensemble de règles qu’il saura peu à peu confronter à la réalité … Et à ses victimes. A maints reprises, l’originalité est aussi ce « savoir par la mort des autres » : en se confrontant à d’autres tueurs dont le magistral « Tueur de Glace » de la première Saison, notre héros se découvre et s’adapte à la réalité … Il y a presque une idée de « gain d’humanité face à l’inhumanité ».
Quand est-il du spectateur ? Lui aussi se trouve confronté à un dilemme. Peut-on moralement s’attacher à un personnage agissant la plus profonde illégalité ? En même temps que l’on se fond aisément à la vision de Dexter, (Place de témoin et « d’ironie dramatique ») nous sommes nous-mêmes amenés à nous interroger de notre relation au personnage : est-ce moral de l’apprécier et de craindre les conséquences de ses actes ?
>> Réception de la critique et audience
Dexter est de loin l’une des séries les plus plébiscitées des Studios Showtime à l’origine de la série. La 4e Saison aurait pu rassembler plus d’1,6 million d’auditeurs quotidiens en moyenne. En France les rares chiffres d’audience font mention d’un plebiscite quasi identique alors que les heures de diffusion étaient loin d’être accessibles à chacun (23h00 – 02h00 du matin)
Critique lisible sur le Coffret de la Saison 2 de Dexter
Ce rôle qui a offert à Michael C. Hall une notoriété certaine a été récompensé d’un titre prestigieux en 2010 qui n’est autre que le Golden Globe du « Meilleur acteur dans une série télévisée dramatique«
Critique lisible sur le Coffret de la Saison 3 de Dexter
>> Quelques informations supplémentaires ?
* La dernière et 8e saison de Dexter sera diffusée le 30 Juin 2013 ! Dans cette ultime saison, la fin de ce personnage qui a bouleversé le petit écran. Un bien pour un mal : c’est, dans un sens, conclure une série qui a su tenir un suspens aussi long avec quelques passages parfois à vide selon les critiques et téléspectateurs. (Saison 5 en tête) Peut-être est-ce également à cause du cancer de l’acteur principal … Michael C. Hall ? En tout cas, la diffusion d’une série qui n’a pas réinventé les codes mais en exploite habilement tous les ressorts!
* Des « webepisodes » animés ont vu le nom sous le jour « Dexter : Early Cuts ». Sous la forme de petits épisodes animés officiels, chacun relate des aventures formant un prologue à Dexter. Grande particularité : ils sont doublés par Michael C. Hall.
Extrait officiel (c) Showtime – Dexter : Early Cuts
« Ce cher Dexter » enseigne une belle leçon en terme de séries télévisées. Par expérience, les coffrets des 3 saisons ont duré 2 semaines. Une addiction nait en regardant ces épisodes et par un suspens haletant. Il ne reste plus qu’à voir les saisons 5 à 8 prochainement ! Petit conseil : si vous êtes curieux, essayez de visionner au moins la première saison. Vous remarquerez à quel point la facilité des sujets ou parfois leur traitement anodin rende le personnage si particulier dans un Miami situé entre fiction et réalité.