Plan Station In Vivo
«La sillicon valley de l’économie sociale», une expression que j’emprunte à Mme Louise Harel, chef de l'opposition officielle et conseillère de la ville, district Maisonneuve-Longue-Pointe, et qui exprime bien l’incroyable dynamisme de l’économie sociale dans le quartier. La crise économique du début des années 80 a vu les entreprises manufacturières fermer les unes après les autres et plonger les familles dans la précarité. Pour répondre aux nombreux besoins sociaux de leurs concitoyens, des entrepreneurs sociaux, soutenus par la communauté, ont inventé différentes initiatives, soit sous forme d’organismes communautaires ou d’entreprises d’économie sociale.L’économie sociale a donc joué et joue encore un rôle prépondérant dans la restructuration socio-économique du quartier. Pour imager la situation, on peut dire que des industries privées ont laissé des terres brûlées que les organismes communautaires et les entreprises d’économie sociale travaillent depuis une vingtaine d’années à remettre en jachère avec le soutien des partenaires locaux comme la Corporation de développement de l’Est (CDEST), principale organisation de développement local.
Restaurant Le Jubé du Chic Resto Pop
Les précurseurs souvent copiés mais inégalésAujourd’hui, on peut remarquer une forte concentration d’acteurs de l’économie sociale dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Parmi les plus anciennes entreprises qui ont joué un rôle de précurseur : Le Boulot vers…(1983), le Chic Resto Pop (1984), SOS Vélo (1995), les Cuisines collectives Hochelaga-Maisonneuve (1986), Les Ateliers d’Antoine, Collection Innova, la Société d’habitation populaire de l’Est de Montréal, la Puce ressource informatique, Coup de cœur francophone, Les Distributions l’Escalier, et CIBL Radio-Montréal (1980) qui est maintenant localisé au centre-ville au 2.22.
Atelier de l'entreprise d'insertion Le Boulot vers...
La nouvelle vagueOn peut ajouter des plus jeunes parmi lesquelles : La Coopérative Bistro In Vivo, La coop Terre à soi, Les Petits Bonheurs, École de percussions du Québec (Samajam), Les Francouvertes, L’AccorderieMercier Hochelaga-Maisonneuve, la coopérative de solidarité ACTES, Vélopousse Maisonneuve, IMusée de la micro-informatique et la toute nouvelle coopérative Station In Vivo qui ouvrira ses portes dans environ une semaine au parc olympique.
iMusée de la micro-informatique, le royaume des or-dinosaures
Des retombées socio-économiques locales Dans une étude réalisée en 2007, Les retombées économiques des entreprises d’économie sociale et des organismes communautaires de l’arrondissement Mercier – Hochelaga-Maisonneuve sont étendues et sont à rattachées à de multiples aspects et facettes de leurs activités. Ils totaliseraient environ 75 622 946 $ en termes de revenus. Au cours de la même année financière, chaque organisme local a versé en moyenne 150 000$ en salaires. Ce qui représente, à l’échelle de l’arrondissement et tous statuts d’emploi confondus, une masse salariale de 34 950 000$. Chaque entreprise et organisme local embauche, en moyenne, 15 employés sur une base permanente. Sur l’ensemble des organismes locaux, on parle alors d’un bassin de ressources humaines estimé à 2 330 employés, tous statuts d’emploi confondus (temps plein et temps partiel)Une forte majorité de ces organismes (79%) font affaire avec des fournisseurs de biens et de services de l’arrondissement Mercier – Hochelaga-Maisonneuve. L’entraide, le développement d’une pratique d’encouragement des entreprises d’économie sociale, la volonté de supporter les commerces du quartier, la contribution à l’économie du quartier, la volonté de développer un partenariat avec les organismes du quartier, le réseautage autant que la volonté de maintenir les emplois locaux militent, entre autres aspects, en faveur d’achats locaux. Ces chiffres restent partiels car ils couvrent les organisations qui ont répondu à cette enquête.
Un tricycle de Vélopousse devant le marché Maisonneuve
Lors des 6 dernières années, la CDEST a soutenu 82 projets d’économie sociale, permettant de créer 118 nouveaux emplois et consolider 682 autres. Avec l’intérêt de plus en plus marquant des jeunes pour l’économie sociale, on peut dire que ce modèle de développement économique durable et plus axé sur l’humain, avec pour finalité le bien-être individuel et collectif est promis à un bel avenir.