Selon une étude publiée ce lundi 8 avril dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), les changements climatiques vont modifier en profondeur la répartition géographique des régions productrices de vin dans le monde d'ici 2050. La surface de terres propices à la culture de la vigne "va se réduire dans de nombreuses régions traditionnellement productrices de vin, comme la région de Bordeaux ou la vallée du Rhône, ainsi qu'en Toscane en Italie".
En observant 4 modèles scientifiques différents concernant le réchauffement climatique, selon la version la plus optimiste, la baisse de surface de terres favorables ne serait que de 39 % en Europe, le pire scénario fait état d'une chute de 86 % et selon la version médiane, cette surface va se réduire de 68 % en 2050. Les terroirs du Chili, de Californie, d'Australie et des régions d'Europe méridionale vont être les plus touchés par ces changements. A l'inverse, l'Europe du nord, le nord des Etats-Unis ou la Nouvelle-Zélande pourraient devenir d'importants producteurs de vin. Les viticulteurs des régions traditionnelles pourront tenter de ralentir le processus en plantant des vignes plus en altitude, en cultivant des cépages plus résistants ou en recourant à des méthodes d'arrosage. "D'ici une vingtaine d'années l'industrie viticole sera très différente d'aujourd'hui en terme de répartition géographique et de techniques d'élaboration des vins", avance M. Hannah, principal auteur de l'étude. Mais les chutes de précipitations et les éventuelles périodes de sécheresse seront vraisemblablement trop importantes pour continuer à cultiver de la vigne dans bon nombre de ces régions traditionnelles.
Source : lemonde.fr