« Prudente, toute femme l'est par nature quand elle est un peu différente des autres ».
Écosse, XVIIème siècle, Corrag est en prison. Inculpée de sorcellerie, elle est la victime de la folie des hommes. Le révérend Charles Leslie lui rend visite afin de récolter des informations sur le massacre dont elle a été témoin.
Aujourd'hui encore, on raconte aux enfants des histoires de sorcières, ces femmes isolées dans leur cabane, laides aux nez crochu à verrues, un balai entre les jambes... Sorcières, ces centaines de milliers de femmes qui ont péri dans les pires souffrances. Sorcières, la plupart étaient belles, intelligentes, proches de la nature et insupportablement indépendantes.
Un bûcher sous la neige retrace l'histoire de Corrag, « sorcière » de mère en fille. Corrag qui cueille et soigne. Corrag qui savoure chaque détail qui s'offre à elle, de la rosée du matin aux étoiles de la nuit.
Un bûcher sous la neige est une lecture lumineuse dont les pages vous emportent à la faveur du vent dans les terres rugueuses du Glen. Les choix sont difficiles, Corrag enseigne, le lecteur apprend.
Un bûcher sous la neige est un roman à deux voix qui se mêlent, s'entremêlent, se nouent, se lient et se délient. Deux opposés qui confirment que le changement est la seule constante de la vie.
En refermant le livre, vous aurez envie d'écouter le bruit délicat de vos pas sur la neige, d'un bain de minuit afin de goûter la sensation de l'eau sur votre peau, d'un bon repas dont les bouchées vous extirpent un délicieux « mmmm » en fermant les yeux. Une ode à la vie, à la nature, à l'amour, à toutes les femmes qui sont mortes pour leur prétendue sorcellerie.
Extraits...
Postface : « On estime que durant les trois siècles précédents, ce sont plus de cent mille femmes – pour la plupart instruites, indépendantes, âgées ou ayant leur franc-parler – qui furent traduites en justice, accusées de sorcellerie. La torture était couramment pratiquée pour obtenir des aveux. En Europe, le nombre de ces meurtres se monte à quarante mille. »
« Cora m'avait dit que la beauté était dans les différences, dans ce qui ne plaisait pas à la plupart des gens ou qui leur faisait peur. »
« Est-ce que je n'ai pas eu la chance de vivre au grand vent ? Mon cœur me parlait et je l'entendais. Je le laissais chanter sa chanson, je me fiais à moi-même et j'avais foi dans le monde, car pourquoi n'aurions-nous pas foi en lui ? Puisqu'une petite graine peut devenir un arbre avec le temps, et que les oiseaux se rappellent où sont leurs vieux nids, et qu'une jument comprend nord-ouest et va, et que la lune fait monter et descendre les flots argentés de la mer, est-ce que ça ne mérite pas notre foi ?. »
« Quand même j'ai un réconfort. Il est petit, mais je l'ai, ce réconfort, je me le chuchote au creux de mes mains. Des gens sont en vie grâce à moi. C'est vrai. Il sont en vie parce que je les ai sauvés, parce que j'ai écouté la voix de mon âme, la chanson de mes os, les paroles de la terre. J'ai écouté mes entrailles, mon ventre, ma poitrine. Mon instinct. »