plus moins zéro
l’évolution s’accomplit ou bien
par poussées ou bien métabolisme
pendant que l’absence
érige son grillage sacré
un entrelacs de clôtures semi-conducteur
fait de relations et oppositions
mort des abeilles et photosynthèse
eau de fonte d’icebergs en vêlage
comme elle se mêle à l’eau de mer
à la lumière fossile en étoile
ainsi que quelques autres choses
amalgamées au service du collectif
pour créer de nouvelles espèces
biosystèmes arctiques et mutations
pour l’aquarium de demain
quand le monde que nous connaissons
aura possiblement rétréci
et que pourtant aucune information
ne pourra remplacer le voyage
et la rencontre, leur simple principe
l’absence est souvent méconnue
c’est dans sa nature
ou bien / ou bien n’aide pas vraiment
non plus que la tentative
au moyen de modes d’emploi
de faire le mieux qu’on peut avec
nous voyions le frémissement des cimes
sur l’étendue bleue du ciel
pendant que les couchers de soleil
couleur cuivre défilaient
comme des îles de l’adieu
dans l’océan jour-nuit du temps
les jours se sont finis
aucun plus léger que l’autre
les nuits sont comme un continuum
de veille et de rêve
anciens commutateurs sans horloge
électromagnétique réalité englobante
avec inscriptions en gothique
et nous commençons à comprendre
même si les choses prétendaient
« nous continuerons ainsi toujours »
car comprendre veut dire
que c’est exactement ce qu’elles ne feront pas
mais que nous sommes ceux-là
qui peuvent dire oui ou non à ça.
Extrait de : Wolfgang
Schlenker : « Bruder Morpheus », dans la revue Die Mütze #2, 2012.
Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
plus minus null
evolution geschieht entweder
in schüben oder mittels stoffwechsel
während die abwesenheit
ihr heiliges gitternetz errichtet
ein halbleiterähnliches zaungeflecht
aus zusammenhängen und gegensätzen
bienensterben und photosynthese
schmelzwasser kalbender eisberge
wie es sich mit meerwasser mischt
und fossilem sternförmigem licht
und noch einige andere dinge
verquickt zum nutzen des kollektivs
um neue arten zu kreieren
arktische bio-systeme und mutationen
fürs aquarium von morgen
wenn die welt wie wir sie kennen
womöglich kleiner geworden ist
und dennoch keine information
das simple prinzip von reise
und begegnung ersetzen kann
abwesenheit wird oft verkannt
das liegt in der natur der sache
entweder/oder hilft da nicht weiter
und auch nicht der versuch
mittels gebrauchsanweisungen
das beste draus zu machen
wir sahen das zittern der baumwipfel
gegen die blaue weite des himmels
während die sonnenuntergänge
kupferfarben vorüberzogen
wie inseln des abschieds
in tag-und-nacht-meer der zeit
die tage gingen zu ende
keiner leichter als der andere
nächte sind wie ein kontinuum
aus wach und traum
ältere schaltkreise uhrzeitlos
elektro-magnetische ringsum-realität
mit beschriftungen in fraktur
und wir beginnen zu verstehen
auch wenn die dinge behaupteten
„wir gehen immer so weiter“
denn verstehen heißt
dass sie genau das nicht tun
aber wir diejenigen sind
um dazu ja zu sagen oder nein.
Extrait de : Wolfgang Schlenker : « Bruder Morpheus », dans la revue Die
Mütze #2, 2012.
•
gens sur la pente
au coin du regard je voyais des paysages
qui s’enfuyaient dans la tempête
un maelstrom de vals fluviaux sous pluie champs
allées sous un ciel occidental
le long d’un espalier de saules pleureurs et
anges gardiens qui par facilité
projetaient leur ombre en eux-mêmes
dans des angles obtus des colonnes de lumière
et boules de verre où il neige
à la foire des pauvres gens
marques blanches de la voie échappant à
la pesanteur qui toujours repose dans le tumulte
assignant le haut et le bas
en une manière exclusive
qui détecte le tonnerre
le vent et la pluie
mais ne peut s’expliquer elle-même
comment la gravité fonctionne
ou droite et gauche
parviennent à se distinguer
suivant les règles de
charge dose saturation
et des personnes sont là assises
muettes isolées regardant sans comprendre
avec des dos courbés
des membres engourdis
en signes d’interrogation sans aucun point
comme si un mal s’était abattu sur elles
un drame complexe
machiavéliquement paralysant incommunicable
et que seule la mort pouvait y mettre fin
un orage continuel durant des jours
ou la décision de tous ceux
qui ne sont pas transparents et comme ils croient
ne sont pas non plus complètement visibles
malgré quelques douleurs ou peurs
au mépris de la grosse chute à venir
de finalement pourtant continuer à vivre.
Extrait de : Wolfgang
Schlenker : « Bruder Morpheus », dans la revue Die Mütze #2, 2012.
Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
leute am hang
im augenwinkel sah ich landschaften
die im sturm dahinschnellten
ein sog aus flußtälern im regen feldern
alleen unter einem westlichen himmel
entlang am spalier aus trauerweiden und
schutzengeln die der einfachheit halber
ihren schatten in sich selbst warfen
in stumpfen winkeln wie lichtsäulen
oder glaskugeln in denen es schneit
auf einem jahrmarkt für arme leute
weiße wegmarken von außerhalb der
schwerkraft die immer noch im aufruhr ruht
ordnend oben und unten
auf eine ausschließliche art
welche den donner spürt
den wind und den regen
aber sich selbst nicht erklären kann
wie gravitation funktioniert
oder links und rechts
jeweils zustande kommen
den regeln zufolge
von ladung dosis sättigung
und menschen sitzen da
stumm vereinzelt verständnislos schauend
mit gekrümmten rücken
eingeschlafenen gliedmaßen
wie fragezeichen ohne punkt
als wäre ein leid über sie hereingebrochen
ein kompliziertes drama
intrigant lähmend und unaussprechlich
und nur der tod könne es beenden
ein tagelanges fortgesetztes gewitter
oder der entschluss all derjenigen
die nicht durchsichtig und wie sie glauben
auch nicht ganz sichtbar sind
trotz etwaiger schmerzen und ängste
ungeachtet des nahens des dicken endes
schließlich doch weiter zu leben.
Extrait de : Wolfgang Schlenker : « Bruder Morpheus », dans la revue Die
Mütze #2, 2012.
[Jean-René Lassalle]
bio-bibliographie
de Wolfgang Schlenker