Cette semaine, votre interlocuteur débarque en Flandres car on n’est jamais trop aventureux pour apprécier un bon concert.
Ten eerst, Tall Ships in Opwijk.
Opwijk, ça ressemble à un petit village flamand typique dans lequel on se voit bien grandir ; faire du vélo entre père et fils ; rejoindre ses potos au SkatePark et taper bronzette dans le parc. La salle de concert Nijdrop est tenue par un mouvement de jeunesse. So lovely. On se demande comment les Britanniques se sont débrouillés pour débarquer là-dedans.
Le public est cependant présent. Calme. Très calme. Trop calme. Mais présent.
Tall Ships, réussit avec brio le défi de combiner arrangements math-rock et mélodies pop dans un tout plus qu’appréciable. Vous l’aurez deviné, je ne suis pas objectif.
Premier morceau, T=0. D’entrée de jeu, le guitariste-chanteur-égérie de l’Oréal te calque le riff le plus cool du monde sur sa pédale loop. Le son est puissant (un peu trop même, un bon ingé son n’aurait pas été du luxe pour les pauvres sans earplugs) et les musiciens donnent tout ce qu’ils ont dès le début du set.
Fort d’un excellent EP (There’s nothing but chemistry here) et d’un tout aussi excellent album (Everything Touching) ; le quatuor a de quoi puiser dans un répertoire de qualité. Et on n’est pas déçu. Je ne vous conseillerais jamais assez de vous ruer sur leur discographie, qui risque de plaire à plus d’un.
Je ne vais pas vous détailler chaque morceau, mais j’ai quand même quelques médailles à décerner.
Tout d’abord, à peu près tout ce qui vient de There’s nothing but chemistry here. Plate Tectonics ; et sa formidable ascension schizophrénique loopienne. La passionnée et langoureuse Chemistry ; la chanson d’amour Ode To Ancestors (dédicacée au chef cuistot pour ses pâtes à la dinde apparemment délicieuses, ce qui a valu un fou rire du chanteur durant toute l’intro).
Mention spéciale également pour l’apothéose Vessels, petite pépite au final grandiose. J’en connais qui tueraient pour composer un chef-d’œuvre du genre.
Everything touching , le nouvel album, vaut également son pesant d’or. Très cohérent et assaisonné aux petits oignons; je ne peux que vous conseiller par vous même d’écouter ce que Tall Ships a dans le ventre.
On déplorera donc la sonorisation, trop approximative par moment et surtout le public beau-coup-trop-calme.
Autre point négatif : le jeu de lumière qui a ruiné la quasi-totalité de mes photos. Heureusement, en combinant les quelques photos potables que j’ai ainsi que celles d’Elisabeth Debourse, on peut vous montrer de quoi ca avait l’air. La prochaine fois, placez vos spots de sorte qu’il ne soit PAS tourné vers le public.
Et je terminerais par un message au groupe. La prochaine fois, venez jouer à Bruxelles. Je sais faire des pâtes, aussi.
Photos: Pablo Fleury & Elisabeth Debourse