La suppression des 11 000 postes dans l’Education Nationale rapportera annuellement moins de 500 millions d’€ au budget de l’état. C’est peu, très peu par rapport aux 15 milliards d’€ (annuels eux aussi) de recettes perdues par le “bouclier fiscal”.
Rappelons que ce “bouclier” se compose principalement de trois mesures: la défiscalisation des heures supplémentaires, la suppression de l’impôt sur les successions pour 90% des français et les réductions d’impôts aux plus riches.
En ce qui concerne la première mesure, illustration du sarkozien “Travailler plus pour gagner plus”, il s’avère que la mesure est dispendieuse pour le budget de l’état et peu efficace car le nombre total d’heures supplémentaires effectuées en France a très peu augmenté depuis; les entreprises et salariés qui en effectuaient déjà profitant de l’aubaine. Au total, très peu de “travailler plus” et un grosse ponction dans les recettes de l’état.
L’exonération des taxes sur les successions concernait déjà près de 60% des français, les moins aisés. La mesure concerne donc, sinon les grandissimes fortunes françaises, au moins 30% parmi les plus aisés, ceux qu’on qualifie de classes moyennes supérieures.
Ne revenons pas sur les réductions d’impôts annoncées clairement comme étant réservées aux les plus riches et nous voyons que ce “bouclier fiscal” se compose:
- d’un soutien aux entreprises prospères (puisqu’obligées d’imposer des heures sup à leurs salariés) accompagné d’une légère augmentation du pouvoir d’achat pour ceux qui effectuaient déjà des heures sup.
-et de deux mesures en faveur du tiers de nos compatriotes les plus aisés.
Le bilan ne serait pas complet si l’on ne précisait que ce “bouclier”, a mis à sec les finances de l’état, a alourdi le déficit des budgets 2008 et suivants, augmenté significativement la dette publique et obligé la politique d’austérité qui se met en place non pas pour assainir les finances de l’état mais pour compenser le manque à gagner des cadeaux fiscaux.
C’est dans ce cadre là qu’il convient d’apprécier les 11 00 suppressions de postes, essentiellement dans les lycées et collèges de banlieues, que nous impose M. Darcos.
Restons dans les chiffres mais dans un tout autre domaine. L’OCDE chiffre les pertes dûes à la spéculation financière des “subprimes” à 422 milliards de dollars, le FMI à 565 milliards de dollars rien que pour les banques (Le Monde ). Ce qu’il faut savoir, c’est que les contribuables de pas mal de pays vont bientôt éponger une partie importante de ces pertes en vertu de l’adage du néo-libéralisme: “Privatisons les profits, socialisons les pertes”.