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Ce bout de terre, Talassa, est un bout du monde, coincé entre les Bni Merzoug les Bni Tamou et les Bni Tadjena. Et ces hameaux de toub, cette terre glaise et battue, sont unis les uns aux autres par des lianes de codes et d'us, par des liens de sang et par des zerdas tournantes prétextes a
Cette ombre aujourd’hui silencieuse, plus qu’hier je l’aime. Je la revois, je l’entends hurler notre douleur, non loin de la rue du Douar M'aïn, là-bas vers le bas du bled où vécurent Isabelle et Slimène héros furtifs de Ténès dont l'histoire officielle voila la liaison. « Je n’ai plus personne, je n’ai ni frère ni père ! » Non loin, dans la multitude bigarrée, la main de mon père de nouveau glissa. Définitivement. Non loin, et de tous côtés, apparurent mains et têtes de toutes les formes et couleurs. Mille et une, mais pas celles de mon père. Je ne bougeai plus. La foule autour, belliqueuse, s'agitait toujours. J’accompagnais ma mère dans ses hurlements « bouya ! » Je criais à tue-tête, mon père, mon père ! Maman ! Trois coups claquèrent dans l’air. Peut-être beaucoup plus. Une folle chantait « Ô mon fils, cesse tes malices, Ton père va mourir, Ô mon fils, je meurs de souffrance... » 1956, la nuit nous était trop longue, trop noire. Mon Dieu que de souffrances. Mon père avait disparu. Emporté.
Des années plus tard alors que j’étais encore, à ses yeux lucides, son fils, ma mère m’a offert une clé unique. L’objet, tombé peut-être du ciel, se présente sous la forme de cinquante lettres formant une longue farandole. Chaque lettre de cette clé, telle une locomotive, remorque des wagons vers le futur. Et cette ombre aujourd’hui silencieuse, plus qu’hier je l’aime. Faut-il pleurer le grondement de son silence ou le silence de sa mémoire ?
Ahmed Hanifi. Paris 2001, revisité à Marseille en avril 2013. -----------------
Publié par
« Hiwar Essaa » emission hebdomadaire de l’Entv : 31 mars 2013, « La corruption » Abdelkrim Ghezalis’emporte contre le représentant du ministère de la justice. Un cri du cœur. Sincérité. Certes. Mais est-ce suffisant ? Cette émission est-elle un simple alibi ? Où, vulgairement, un os à ronger ? A.H.
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Pour une fois que la télévision nationale (ENTV) organise un débat contradictoire, la foire d’empoigne gagne le plateau et la colère explose, comme si celle-ci, après tant d’années de langue de bois, trouvait enfin un exutoire.
Cela s’est passé sur le plateau de l’émission « Hiwar Essa » dont le thème était la corruption et les scandales qui se succèdent depuis plusieurs mois. Le ton monte, les propos sont de plus en plus virulents entre les invités, lorsque soudain Abdelkrim Ghezali, ancien directeur de la rédaction du quotidien La Tribune, monte au créneau. Exaspéré par la chape de plomb qui règne sur le paysage médiatique, il assène son point de vue et réclame de la transparence et de l’objectivité de la part de ses confrères journalistes : « Je ne me tairais pas, alors que l’argent des Algériens est volé », va-t-il jusqu’à s’écrier en tapant du poing sur la table.
Tandis que vient de paraître le rapport de RSF (Reporters sans Frontières) sur la liberté de la presse qui classe l’Algérie au 125ème rang sur 129 pays, ce débat, complètement inédit sur la chaîne d’Etat, vient redonner de l’espoir à ceux qui croient encore que les choses peuvent s’améliorer.
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La liberté de la presse recule encore en Algérie
Dans un rapport qui vient de tomber, l’ONG « Reporters sans frontières » classe l’Algérie 125ème sur 179 pays, contre 122ème en 2011. Si l’Algérie fait mieux que le Maroc et la Tunisie – classés respectivement 135ème et 138 ème, ce résultat est préoccupant.
Entre autres dysfonctionnements, le rapport de RSF pointe les pressions dont font l’objet de nombreux journalistes, voire « la multiplication des agressions et des procès » que subissent certains d’entre eux. Comme dans son précédent rapport, RSF critique aussi les « pressions économiques sur les médias indépendants » et le verrouillage du champ audiovisuel plus d’un an après le vote d’une nouvelle loi sur l’information par le Parlement qui était censé mettre un terme au monopole de l’Etat sur ce secteur. Le rapport relève ainsi que « l’autorité de régulation, préalable indispensable, n’a pas encore été instituée. Aucune chaîne de droit privé algérien n’a pu voir le jour. La nouvelle législation reste donc théorique, un simple effet d’annonce ».
Cette situation catastrophique pour notre pays ne date pas d’hier, mais elle semble continuer à s’aggraver. Et pas qu’en Algérie. RSF souligne ainsi que c’est l’ensemble de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) qui se trouve dans une situation comparable. Et alors qu’on aurait pu attendre l’inverse, aucun des bouleversements politiques issus des « printemps arabes » n’est manifestement parvenu à renverser la vapeur. « La région MENA, précise le rapport, se situe toujours à la dernière place » en matière de liberté de la presse.
A l’inverse, certains pays sont toujours aussi vertueux. C’est le cas de la Finlande, des Pays-Bas et de la Norvège qui caracolaient déjà en tête de ce classement en 2011.
Quelles sont les causes de ce recul de l’Algérie et, avec elle, de l’ensemble de la région MENA ? RSF se borne à indiquer, à travers son secrétaire général Christophe Deloire, que sa méthode de classement n’a pas pris en compte les différences de régimes politiques tout en relevant que les démocraties s’en tirent systématiquement mieux « en protégeant la liberté de production et de diffusion des informations factuelles. » En dépit des conflits d’intérêt qui émaillent souvent leurs systèmes médiatiques et leurs collusions avec les pouvoirs politiques, les régimes démocratiques n’en sont pas moins soucieux de préserver la liberté de la presse.
Bien sûr, il est toujours tentant de regarder le verre à moitié plein ! Et de ce point de vue, il est vrai qu’il y a pire que l’Algérie : le trio infernal formé par le Turkménistan, l’Erythrée et la Corée du Nord confortent leur position en queue de peloton.
Proposé par Kamel Redouane 2 avril 2013 Kamel Redouane : Journaliste à Chouf-chouf.com
On: http://www.chouf-chouf.com/
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Coup de colère d'un journaliste algérien à l'ENTV
L'ENTV aurait-elle décidé d'innover dans sa programmation ? Pour la première fois la télévision nationale algérienne diffuse un débat contradictoire, où les intervenants n'y vont pas de main morte et assument des discours parfois dérangeants au sujet des affaires de corruption...
C'est un vent de révolte qu'a connu l'émission Hiwar Essa de l'ENTV. Plusieurs journalistes invités à débattre sur l'actualité se sont enflammés sur le sujet de la corruption. Une actualité brûlante qui a suscité le débat. Abdelkrim Ghezali, l'ancien directeur de rédaction du quotidien La Tribune, présent sur le plateau de l'émission est celui qui marque plus cette séquence historique. Il ne mâche pas ses mots et va jusqu'à taper du poing sur la table lorsqu'il est question de corruption. »Je ne me tairais pas, alors que l'argent des Algériens est volé », a-t-il lancé.
Ce fléau qu'il accuse de briser l'Algérie, le journaliste le compare à une guerre, « la corruption est pire que le terrorisme ! », a-t-il affirmé sur le plateau de la télévision nationale. Ces crimes financiers deviendraient incontrôlables d'après le journaliste. « L'Algérie est en train de se casser et personne ne pourra la réparer », a encore ajouté M. Ghezali. Il va jusqu'à accuser certains de ses confrères journalistes d'un manque d'objectivité sur ce genre de fait. « On confond l'information et le renseignement ! » s'est indigné le journaliste algérien sur le plateau de télévision.
C'est sans doute la première fois qu'un tel discours est diffusé sur l'ENTV. La vidéo commence à faire le buzz sur les réseaux sociaux et les commentaires des internautes algériens saluent le courage du journaliste qui a osé sur une télévision d'Etat porter haut et fort son discours dénonciateur, que beaucoup ont qualifié de « miracle » audiovisuel.
On: www.algerie-focus.com
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