La mesure, qui devait entrer en vigueur vendredi, suscite le rejet du gouvernement central conservateur et de plusieurs personnalités du Parti populaire, qui évoquent une attaque contre le principe de la propriété privée.
Le gouvernement régional andalou, dirigé par les socialistes du PSOE et les écolo-communistes de IU, présente lui ce décret sans précédent comme une solution au problème des expulsions, qui frappe tout particulièrement cette région du sud de l’Espagne dont plus du tiers de la population est au chômage.
Intitulé « Mesures pour assurer le respect de la fonction sociale du logement », le décret prévoit de retirer aux banques l’usufruit de certains logements pendant une durée maximale de trois ans, leur interdisant ainsi d’expulser les familles les plus fragiles. Pour bénéficier de la mesure, les familles doivent remplir certains critères, comme le fait que les revenus du foyer ne dépassent pas 1 600 euros bruts par mois.
L’objectif est « d’assurer le droit à un logement digne » aux personnes en risque d’expulsion, qui devront en échange payer un petit loyer, selon le décret. »La personne bénéficiaire sera obligée de payer 25 % des revenus du foyer », a souligné la représentante régionale au logement, Elena Cortes.
Selon le gouvernement andalou, cette mesure pourrait bénéficier dans l’immédiat à 200 familles. Le décret oblige par ailleurs les banques et sociétés immobilières qui possèdent des logements vides à les louer, sous peine d’une amende allant de 1 000 à 9 000 euros.
L’Andalousie, l’une des régions d’Espagne les plus durement frappées par l’éclatement de la bulle de la construction en 2008, affiche un taux de chômage de 35,86 %, bien au-dessus des 26,02 % de moyenne nationale. Selon le gouvernement régional, au moins 700 000 logements y seraient vides.
Source: Le Monde