Superbe article dans le quotidien Le Monde, sur Toomas Hendrik Ilves, le président Estonien, qui n’a pas hésité à utiliser Twitter pour régler son compte au prix Nobel d’économie, Paul Krugman.
La scène remonte à juin 2012. Excédé par les propose de Krugman qui critiquait la politique d’austérité imposée en Estonie pour se maintenir dans la zone Euro, le président Ilves ‘est lâché, en quelques tweets que relaie l’article:
Il est 20 h 57, ce 6 juin 2012. Le président lance un premier tweet : « Allons-y, écrivons sur des sujets sur lesquels on ne connaît rien, soyons contents de nous, arrogants et condescendants : après tout, ce ne sont que des nègres. » Un autre suit à 21 h 06 : « Etre Prix Nobel en exercice, ça veut dire qu’on peut pontifier sur les questions budgétaires et déclarer que mon pays est un terrain vague. Ça doit être un truc entre Princeton et Columbia. » A 21 h 15, encore un : « Mais oui, que savons-nous, nous Estoniens ? Nous ne sommes que des Européens de l’Est demeurés et idiots. Incultes. Un jour, nous finirons aussi par comprendre. Nostra culpa. » A 21 h 32, le président s’énerve un peu plus, tout seul : « Allons-y, traitons les Européens de l’Est comme de la m… Leur anglais est nul, ils ne réagiront pas et ils feront ce qu’on leur dit de faire. » Etc. Le dernier est à 22 h 10.
On imagine mal notre président de la république se livrer à ce type d’exercice. Y a-t-il beaucoup de présidents capables d’utiliser Twitter d’une manière aussi régulière et personnelle que le président estonien? Pas évident.