5 questions à Sami Kanaan

Par Haykel

Un cheval empaillé exposé au Rond-Point de Plaimpalais choque le public genevois, un prix culturel celui du Quartier des Bains disparaît du paysage, des galeries qui ferment… Nombreux ceux qui s’intéressent à l’art et qui s’interrogent, s’inquiètent et doutent des choix de la ville en matière de politique culturelle. Et c’est l’occasion de poser 5 questions à Sami Kanaan, Conseiller administratif de la ville de Genève en charge du Département de la culture et des sports pour éclairer notre lanterne sur les derniers évènements qui ont marqué le canton.
-Selon Léman Bleu il n’y aura pas de prix annuel du Quartier des Bains suite à la polémique des oriflammes avec le logo Döner Kebab sur le Pont du Mont-Blanc. A l'époque, vous avez soutenu ou du moins réaffirmé votre attachement à ce genre “d’œuvre artistique”. Est-ce que vos services ont intervenu ou influencé cette décision? Une réaction du responsable de la culture à Genève?
L'accord avec l’association Quartier des Bains se terminait de toute manière fin 2012; après 6 ans il était temps de faire un bilan et de re-penser le projet. L’association et moi nous sommes mis d'accord pour faire une pause en 2013 et initier une nouvelle formule dès 2014, qui associe plus le public; j'attends leur proposition détaillée bientôt.
-En quoi un cheval empaillé exposé dans un local visible tout public constitue une oeuvre d’art?
Il faut poser cette question aux artistes concernés. Le collectif dispose de ce lieu pour mener des interventions artistiques destinées au grand public, ce qui laisse une large marge d’interprétation.
-Doit-t-on choquer ou polémiquer pour parler de culture à Genève?
Non, pas forcément. Mais l'art peut contribuer à susciter le débat, jusque y compris de fortes réactions. Il convient toutefois de créer les conditions pour que le public puisse comprendre la démarche et participer au débat.
-Beaucoup de rumeurs entourent l’avenir de la galerie Zabriskie. Essentiellement sur sa disparition du Rond-Point de Plainpalais. Qu’elle est son avenir du moins concernant votre Département?
Ce lieu est mis à disposition sur la base d'un accord renouvelable, actuellement valable jusque fin 2013. Nous nous rencontrerons bientôt pour faire le point et évoquer l’avenir.
- Après la galerie Krugier, l’Ex-Machina disparait également du paysage culturel genevois. Pourquoi la Ville de Genève n’intervient pas suffisamment pour garder ces lieux qui sont précieux pour la promotion de l’art et sa visibilité auprès d’un large public?
La Ville de Genève investit des moyens très conséquents pour soutenir l’art en général, et l’art contemporain en particulier. Les lieux indépendants font partie de ce paysage et fournissent un travail précieux; il n'est simplement pas possible d'étendre les budgets indéfiniment. Des lieux ferment, d'autres ouvrent. A terme il serait pertinent de favoriser la mise à disposition de lieux en rotation pour des périodes données (2 ou 3 ans), afin de soutenir les projets artistiques et la relève.
Photos: Demir SÖNMEZ

Et demain est un autre jour!