Voir les liens suivants:
http://www.nasa.gov/mission_pages/asteroids/news/comet201...
http://www.youtube.com/watch?v=gKV0m9AVAJI
La comète C/2013 A1 découverte récemment, risque de percuter la planète Mars en 2014
C/2013 A1 (Siding Spring) est une nouvelle comète découverte voilà quelques semaines. En établissant sa trajectoire, les astronomes ont eu la surprise de constater qu'elle passera très près de la planète Mars en octobre 2014. Pour le moment, le risque de collision n'est pas totalement levé...
Les astres chevelus sont décidément à l'honneur en ce début d'année 2013. Voilà quelques jours, la Française Claudine Rinner, astronome amateur, découvrait sa troisième comète, alors que les observateurs profitent actuellement de C/2012 F6 Lemmon et se préparent au passage de la comète Panstarrs courant mars, en attendant Ison pour la fin de l'année. Voilà qu'une nouvelle découverte agite le petit monde de l'astronomie.
C/2013 A1 a été dénichée à l'observatoire de Siding Spring par l'infatigable Robert H. McNaught, prolifique chasseur de comètes dont l'une des plus belles découvertes a été C/2006 P1. Selon les calculs établis à partir des mesures d'orbite réalisées ces deux derniers mois, la comète C/2013 A1, qui se déplace sur une orbite hyperbolique rétrograde, s'approchera à l'automne 2014 (le 19 octobre exactement) à environ 110.000 km de la Planète rouge avec une marge d'incertitude qui n'exclut pas la collision. Il s'agit d'une grosse comète dont le noyau pourrait atteindre 50 km de diamètre. Si cet astre chevelu venait à percuter la planète Mars, il y creuserait un cratère de 500 km de diamètre, un cataclysme qui nous ferait bien vite oublier la rencontre de la comète Shoemaker-Levy 9 avec Jupiter en 1994 ou la chute de la météorite de l'Oural. Les mois qui viennent vont permettre d'affiner la trajectoire de C/2013 P1.
Si elle évite la planète Mars, ce qui semble le plus probable, la comète qui la frôlera sera impressionnante vue du sol martien, avec une magnitude d'environ -8. Les caméras de l'orbiteur MRO et des rovers Opportunity et Curiosity pourront peut-être nous envoyer des images de ce grand spectacle.
Jean-Baptiste Feldmann, Futura-Sciences
Et si la planète Mars devait effectivement être percutée par la comète C/2013 A1 Siding Spring le 19 octobre 2014 ?
Hier, nous vous avons expliqué les raisons pour lesquelles un risque de collision entre Mars et la comète C/2013 A1 Siding Spring ne pouvait être à ce jour totalement écarté.
Si cette collision devait effectivement se produire, ce serait un véritable scénario catastrophe pour Mars. En effet, la comète C/2013 A1 Siding Spring se trouvera alors au plus près du Soleil, et les lois de Kepler montrent qu'elle sera alors à pleine vitesse. Pire, étant donné son orbite rétrograde, elle entrerait en collision frontale avec Mars
Ce n'est pas tout, car le noyau de la comète est tout de même assez gros. Encore mal connu, ce chiffre oscille entre 10 et 50 km de diamètre, ce qui n'est franchement pas rien ! Bref, les calculs montrent que si la comète devait percuter Mars, la rencontre serait des plus brutales : collision frontale à la vitesse vertigineuse de 56 km/s ! De quoi creuser un cratère de 500 km de diamètre (!) et profond de 2 km. La surface de la planète serait alors durablement marquée par l'impact, et les sondes qui s'y trouvent seraient certainement endommagées.
Et même si cette comète devait se contenter de frôler Mars, ce qui reste pour l'heure l'hypothèse la plus probable, la menace plane encore sur les sondes martiennes. En effet, les dernières estimations indiquent que la comète passera à 37 000 km de la surface de Mars. Le noyau passerait donc juste à côté de la planète rouge, mais celle-ci traversera assurément la coma (l'équivalent de l'atmosphère) de C/2013 A1 Siding Spring. En effet, au moment de cette rencontre cosmique, la comète sera au point de son orbite le plus proche du Soleil, et l'activité de son noyau, caractérisée par des émissions de gaz et de poussières, devrait être à son maximum.
Typiquement, les coma mesurent environ 100 000 km de diamètre, le tout dépendant évidemment de l'activité de la comète concernée. Avec de tels chiffres, on comprend que Mars sentira littéralement le vent du boulet. Or, les sondes automatiques qui ont déjà frôlé de très près des noyaux cométaires montrent que la traversée de la coma n'est pas de tout repos : à tout instant, des grains cométaires de quelques millimètres ou centimètres, émis à des vitesses de plusieurs km/s, peuvent s'abattre sur les sondes en orbite autour de Mars. Celles-ci pourraient donc voir leur intégrité menacée par ces véritables balles de fusil cosmiques. Les rovers également ne sont pas à l'abri, car l'atmosphère de Mars est raréfiée par rapport à celle de la Terre. La surface de Mars pourrait donc être soumise à un bombardement de microparticules pouvant endommager Opportunity (s'il roule encore d'ici là) et Curiosity.
Mars menacée ? Pas une première
Même si la rencontre très rapprochée entre Mars et une comète est une première dans l'histoire de l'astronomie moderne, ce n'est pas la première fois que la planète rouge est directement menacée par un corps spatial. En janvier 2008, elle avait ainsi failli être percutée par un astéroïde de 50 mètres de diamètre, dénommée 2007 WD5. Découvert le 20 novembre 2007 par Andrea Boattini, astronome italien du Catalina Sky Survey, aux Etats-Unis, cet astéroïde a montré bien vite qu'il avait une chance non négligeable de percuter Mars le 30 janvier 2008. Le 21 décembre 2007, le risque était estimé à 1 sur 25, avant que de nouvelles observations montrent qu'il devait finalement sans encombre, très près de la planète rouge : 22 000 km seulement.
Des images par caméras ?
“Les caméras placées sur toutes les sondes spatiales de la NASA actives sur Mars et dans les alentours devraient être capables de prendre des photos de la comète 2013 A1”, affirme le chercheur Jim Bell. Il pense notamment à Mars Odyssey et à Mars Reconnaissance Orbiter, qui sont tous deux en orbite autour de Mars. "Nous devons simplement veiller à ce qu’elles observent dans la bonne direction. Elles sont habituées à observer vers le bas plutôt que vers le haut. Nous devons examiner s’il est possible de changer leur orientation.” Et Opportunity et Curiosity ne pourront immortaliser la comète que si elles disposent d’assez d’énergie pour prendre des photos la nuit. "Opportunity fonctionne à l’énergie solaire et doit donc utiliser l’énergie stockée en journée pour faire fonctionner ses caméras durant la nuit. La réussite dépend de la quantité d’énergie que la sonde parviendra à engranger pendant la journée. Curiosity fonctionne à l’énergie nucléaire et a donc de meilleures chances de pouvoir prendre des photos de nuit.”
Serions nous plus intelligents que les dinosaures ?
Même si C/2013 A1 Siding Spring ne représente absolument aucun danger pour notre planète, on ne peut s'empêcher de frissonner en songeant au délai entre la découverte de cette comète et de sa possible collision avec Mars. Vingt-deux mois seulement ! C'est bien peu pour organiser une éventuelle parade. Imaginez un seul instant que la planète cible ne soit pas Mars, mais la Terre : que pourrions nous faire dans ce cas, avec un délai aussi court ? L'auteur de science-fiction Arthur C. Clarke disait en plaisantant que les dinosaures avaient disparu faute d'un programme spatial adapté. Le nôtre serait-il plus pertinent aujourd'hui ? Consacrons-nous suffisamment de moyens à la recherche spatiale ?
Il y a quelques jours, un petit astéroïde de 17 mètres de diamètre et de 10 000 tonnes venait s'écraser dans les montagnes de l'Oural, provoquant de gros dégâts dans la région de Tcheliabinsk. Et ce, sans qu'il ait pu être détecté à temps.
L'actualité récente montre qu'il nous reste encore de gros efforts à faire dans notre surveillance du ciel. Si le problème des petits géocroiseurs sera en partie comblé par l'envoi récent du télescope spatial NEOSSat, qui nous dit que dans quelques années, nous ne serons pas, à notre tour, menacés par une comète ?
Thibaut Alexandre
Ciel des Hommes