Elle aiderait près de 9 fumeurs sur 10 à réduire leur envie de fumer et 3 fumeurs sur 4 à cesser de fumer durant des semaines voire des mois. Cette enquête transversale menée par des chercheurs de l’University of East London et publiée dans la très sérieuse revue scientifique Addiction repose la question : La e-cigarette ou « vaping » pour les Britanniques, ne serait-elle pas –sous réserve d’absence d’effets indésirables, une bonne alternative à la « vraie » cigarette ?
L’étude portait sur l’utilisation de l’e-cigarette ou le « vaping » -parce que le dispositif produit une vapeur contenant de la nicotine- et ses effets sur la consommation de tabac. Elle a été menée en ligne via auto-sélection de participants recrutés principalement par des sites Internet des deux principaux fabricants de cigarettes électroniques, donc auprès de personnes qui pouvaient avoir une expérience plutôt positive de l’utilisation de l’e-cigarette car plus susceptibles de participer, que des personnes ayant des expériences plus négatives. Ainsi, l’étude présente la limite liée au recrutement de ses participants, cependant ses résultats sont d’autant plus intéressants qu’on manque de données sur les e-cigarettes, bien que certaines études aient déjà suggéré qu’elles peuvent contribuer à soulager les symptômes du sevrage tabagique.
Entre septembre 2011 et mai 2012, 1.347 personnes de 33 pays européens, âgées en moyenne de 43 ans, (dont 70% d’hommes) ont répondu au questionnaire en ligne sur leur âge, sexe, origine ethnique, niveau d’éducation et pays, tabagisme actuel ou passé et motif du tabagisme. Sur l’e-cigarette, le questionnaire portait sur sa durée d’utilisation, le produit et le type de cartouche, les saveurs préférées, l’importance de l’utilisation (en ml, bouffées et fréquence), les motivations, la dépendance à l’égard de la e-cigarette et les tentatives pour diminuer son utilisation ainsi que sur la satisfaction liée à son utilisation.
· La plupart des personnes avaient entendu parler de la e-cigarette via Internet, puis par des contacts personnels.
· Près de la moitié des répondants (49%) l’utilisent dans les 6 à 30 minutes qui suivent le réveil
· 23% l’utilisent dans les 5 minutes qui suivent le réveil.
· Les ex-fumeurs l’utilisent plus rapidement après le réveil que les fumeurs (de tabac) actuels,
· Les ex-fumeurs l’utilisent aussi plus souvent, plus longtemps et pour plus de bouffées que les fumeurs (de tabac) actuels,
· Plus de la moitié de tous les répondants (56%) déclarent l’utiliser exactement de la même manière qu’ils fument une vraie cigarette,
· 66% des répondants ont commencé à l’utiliser comme une alternative complète à la cigarette, et 22% invoquent d’autres raisons dont arrêter de fumer pour des raisons de santé.
· 75% déclarent qu’ils n’ont pas fumé durant des semaines voire des mois, depuis l’utilisation de l’e-cigarette,
· 14% déclarent que leur consommation de cigarettes a diminué de manière,
· 91% déclarent que l’e-cigarette a considérablement diminué leur envie de fumer du tabac.
· 70% déclarent qu’ils ont perdu cette envie irrépressible de fumer.
Globalement, la satisfaction globale des utilisateurs est élevée et la majorité d’entre eux déclarent se sentir en meilleure santé et mieux respirer. Les auteurs précisent qu’il y a peu de différences exprimées entre les hommes et les femmes en dehors des préférences de saveurs, plutôt sucrées ou chocolat pour les femmes. Enfin, moins de 16% des participants déclarent avoir ressenti un effet indésirable et le plus fréquemment déclaré est « la gorge irritée ».
Une bonne alternative au tabac ? Si l’on en croit ces résultats, les cigarettes électroniques sont utilisées principalement comme une alternative à la cigarette et dans la plupart des cas, leur utilisation permet de réduire et l’envie et la consommation de tabac. Il faut relever aussi un sentiment général déclaré, d’être en meilleure santé. On se souvient de cette étude publiée récemment dans l’American Journal of Preventive Medicine, auprès de fumeurs actuels et repentis, qui suggérait, sous condition de preuves scientifiques crédibles et indépendantes de son absence d’effets indésirables, que l’utilisation de la cigarette électronique, en réduisant le nombre de fumeurs de tabac, pourrait bien avoir un effet positif en Santé publique.
Source: AddictionDOI: 10.1111/add.12150 online March 28 2013‘Vaping’ profiles and preferences: an online survey of electronic cigarette users
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