Un petit nouveau dans le Grand-Est, un magazine gratuit de très bonne facture et distribué dans les lieux et amis LGBT.
Thierry Koenig son initiateur m’a interviewé il y a quelques mois.
Pascal Minguet
340° : Quel a été ton parcours professionnel ?
Pascal : J’ai fait des études d’électronique à la Fac de Dijon et je suis parti à Paris pour de grandes entreprises dans les années 80, notamment en service pour les premiers pas de l’ordinateur individuel. J’avais rencontré mon copain de l’époque qui travaillait pour une société américaine avec un bureau à Beaune et je suis resté 20 ans à Paris. En 1991, je suis rentré dans la presse, pour un magazine qui s’appelait PC EXPERT, après avoir écrit un bouquin sur l’informatique. En parallèle j’ai démarré la première chronique qu’on nommerait « numérique » aujourd’hui sur Europe 1. En 94, je créais ma boîte de conseil et communication, dédiée au secteur de l’informatique et du numérique à l’origine, que j’ai étendue à d’autres domaines à date d’aujourd’hui.
340° : Mais alors, quelle est ton activité au quotidien ?
Pascal : (rires)… Ma première activité : Je monte et j’anime des tables rondes pour des séminaires ou des conférences. Je me déplace beaucoup et je vois beaucoup de monde, c’est typique du métier de journaliste indépendant. Mon boulot exactement, c’est d’être vulgarisateur, c’est-à-dire amener les gens à comprendre ce qui se passe ou ce qui va se passer. Ma deuxième activité, c’est l’accompagnement des entreprises, même locales à aller sur les réseaux sociaux mais pour le business, dont une référence locale, Côte d’Or Tourisme, avec laquelle je collabore depuis 3 ans et qu’on avance, sinon des entreprises nationales…
La troisième activité, c’est la formation ! Là on rentre dans le vif du sujet avec comment je suis présent sur les réseaux sociaux, comment je préserve mon identité numérique, ma réputation toujours dans le sens entreprise ou marque, etc…
340° : Tout ceci étant bien concret, où se place l’abstrait dans tout çà, la peinture par exemple ?
Pascal : (rires)… Elle a commencé y’a 10 ans à Paris, avec mon nouveau copain, on habitait à 300 m du musée Picasso et nous nous sommes lancés un défi… Très vite j’ai eu envie d’aller plus loin et tous les deux, nous avons exposé dans une galerie du Marais. J’ai eu l’opportunité de participer au premier Art Shopping, c’est un salon qui est dédié à l’art contemporain accessible. Il se passe au Caroussel du Louvre, ça réunit à peu près 300 artistes contemporains qui exposent sur une belle adresse, dans un bel endroit et beau trafic. J’ai fait le premier et je le fais à peu près tous les deux ans.
340° : Combien de temps consacres tu à ta peinture et y a-t-il une sensibilité particulière pour les toiles ou objets ?
Pascal : Je peins sur plein de choses… La toile c’est bien mais ça reste très plat, j’aime peindre sur des formes qui ne sont pas forcément usuelles, comme ce tonneau par exemple, je n’ai pas une formation d’artiste et je le revendique. J’ai parcouru tous les musées possibles et imaginables et je fonctionne vraiment sur du ressenti et de l’expression. J’y passe environ 4 à 5 semaines par an, ça représente un week end sur deux.
340° : Exposes tu en local ?
Pascal : Pas encore ! Pour être très honnête, j’expose à Paris, mais je n’ai pas de démarche active pour le local, je fais contemporain et du non figuratif, ce n’est pas évident de trouver exactement ce qui correspond en local, mais je suis sur des pistes. Je ne suis pas pressé, je pense que ça viendra (rires)… On va être honnête !
340° : Que penses-tu de l’idée de cette édition de magazine dédié au monde LGBT ?
Pascal : Dans ce monde depuis toujours, j’ai fait mon Out In à 18 ans, j’ai 54 ans aujourd’hui, j’ai vu pas mal de choses passer, il faut un magazine pour çà, il faut qu’il soit ouvert parce qu’il ne faut surtout pas être trop strict sur le terme LGBT . Moi je me revendique de cette communauté, on est toujours un peu en avance, un peu innovateurs, détecteurs de tendance, plus curieux ou plus ouverts, je ne sais pas… Mais qu’un magazine reprenne çà et au niveau régional, et grand Est, c’est très bien parce qu’il ne faut pas penser que tout se passe à Paris dans le marais, moi j’habite à Ladoix Serrigny, nous ne sommes pas tous seuls comme couple gay et c’est aussi intéressant que la communauté ait des supports pour se retrouver en fait.
Même si on a envie d’être « comme tout le monde », ça ne veut pas dire être dans le politiquement correct et vivre cachés, c’est surtout pas çà, c’est s’intégrer… Comme toutes les communautés, par exemple être d’une autre origine ethnique, on a des problématiques qui sont propres aux communautés et je ne vois pas pourquoi on n’aurait pas notre support comme les autres. Alors bien sûr après c’est l’éternel dilemme entre spécialisée ou intégrée dans une rubrique dans une presse généraliste. C’est valable pour n’importe quelle presse spécialisée, voiture, informatique, pêche, chasse ou autre. On a réputation de sortir plus, de faire plus de chose, déjà parce qu’on n’a pas d’enfant, ce n’est pas pour çà qu’on ne peut pas se retrouver sur des problématiques qu’un magazine pourrait traiter comme le mariage ou l’adoption, et ça a l’air de bouger un peu, attendons sereinement l’avenir…
340° : Merci Pascal pour cet excellent moment, pour la richesse de ton intervention, et surtout, surtout, pour la richesse du personnage !
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