Le 11 avril dernier, la Plage Digitale à Strasbourg accueillait un Café à Projet organisé par Start Hop CitésLab, sur le thème "d'Entreprendre au Féminin".
Et elles étaient une vingtaine, porteuses de projets ou créatrices d'entreprise confirmées à prendre la parole pour un vrai partage d'expériences autour de la création d'entreprise.
Henry BEILLET : "Pour vous ce matin, le Café à projets, c'est un moment avant tout pour se rencontrer, partager votre expérience et vos questionnements, initier le premier réseau ou un morceau de réseau que vous devez constituer pour avancer, puisque le pire ennemi du créateur d'entreprise c'est l'isolement." ...
Françoise SULTZER : "Je suis l'animatrice Territoriale de la création d'entreprise à Strasbourg. Mon rôle, c'est de faire en sorte qu'il y ait un maximum d’événements pour le porteur de projet et de relations entre les porteurs de projets et le réseau de la création d'entreprise, de l'incubation et des accompagnateurs. Et ceci pour que vous ayez le moins de perte de temps possible et le plus d'aide possible... Mon rôle c'est de mettre en place des dispositifs, des documents, des outils, mais aussi de trouver de l'argent, de faire en sorte que les financeurs et les opérateurs travaillent ensemble...
Notamment grâce à des dispositifs comme Cités Lab, on arrive à faire des réunions autour de la création d'entreprise des femmes et avec Alsace Active également, ce sont les deux seuls moments où vous pouvez vous retrouver entre femmes et vraiment échanger... Et si cela vous paraît quelque chose d'important, quelque chose à refaire, n'hésitez pas à nous le dire, car je peux relayer et l'on peut peut être aller dans le sens du développement de réseau entre femmes." ...
Alexandra LOPEZ - Cabinet Juriest. - créatrice d'entreprise hébergée à la Plage Digitale à Strasbourg : "J'ai déjà créé ma société, un Cabinet de conseil en entreprise, et donc fait votre parcours. J'ai fait le parcours Nacre, la recherche de financement, être femme créatrice d'entreprise en Alsace...
Je suis également bénévole à l'ADIE, donc je m'occupe de Créajeunes et du module juridique pour présenter aux porteurs de projets, ce qu'est une entreprise en France du point de vue du statut juridique notamment...
Pourquoi avoir choisi La Plage ? Pour moi la Plage en tant que travailleur indépendant qui fait du conseil, rencontre des personnes, c'est la solution la plus adaptée. Il est vrai que l'on peut travailler de chez soi, mais lorsqu'on travaille chez soi et qu'on est femme, on risque d'avoir un mélange des rôles entre vie privée et vie professionnelle...
Ici à la Plage, c'est un lieu d'émulation avec d'autres créateurs d'entreprise. Nous sommes au centre de Strasbourg, dans un lieu qui est quand même très accessible et où l'on a des possibilités très intéressantes. Ici je loue un bureau au mois, je suis connectée et j'ai accès à des bureaux, des salles de réunion où je peux recevoir mes clients... Vous pouvez alors organiser votre vie de femme chef d'entreprise. Ici le coût au mois de la location est de 210 euros HT, et c'est imbattable pour avoir un bureau à Rivétoile avec des salles de réunion. C'est un coût que j'ai initialement prévu dans mon plan de financement pour ma première année d'activité...
La Plage Digitale, c'est comme un Centre d'Affaires, c'est un Open Space... Il n'y a pas de projet auquel on doit adhérer pour avoir accès au lieu. Il faut juste au départ, comme La Plage est gérée par une association, être membre de l'association en payant une cotisation de base de 20 euros...
Un avantage à retenir également, c'est que les Open Spaces et les espaces de cowoking sont en réseau en Alsace et je pense à mon avis qu'à terme, c'est la manière la plus intelligente qu'on aura pour travailler dans les années à venir, avec une vraie unité par rapport à l'offre de services...
Isabel NOTA - La Feuille de choux - Créatrice d'entreprise hébergée à La Plage Digitale : J'ai monté une Agence de Communication Web qui s'appelle Feuille de choux et qui est spécialisée dans le domaine de la gastronomie. Quand j'ai commencé à travailler sur mon projet, je cherchais un local et j'ai été séduite par le fonctionnement très simple de la La Plage Digitale, avec des modalités de location très flexibles et une vraie compétitivité en terme de loyer. Ici cette impression de solitude du créateur d'entreprise, on ne l'a pas parce qu'on est avec des personnes qui ont des compétences complémentaires et avec qui on peut partager...
Anne Deborah HUMILIER - Créalys Communication : "Concrètement, j'ai une expérience de 10 ans dans la communication. J'ai travaillé dans différents secteurs, notamment le secteur industriel, associatif et le secteur collectif, ce qui me permet aujourd'hui d'avoir une bonne approche des besoins en terme de communication. C'est à un café à projets féminin également que j'ai connu l'équipe de Start Hop au mois de janvier. C'est comme cela que j'ai démarré une collaboration sur tous les outils de communication de Start Hop.
Par ailleurs, je travaille comme graphiste et Conseil en Communication. Je travaille également en collaboration avec deux autre personnes en association : une personne qui intervient sur le développement web et une personne qui intervient dans le domaine de la signalétique... On a voulu ainsi s'associer pour offrir un vrai service global de communication."
HB : Quelle est la difficulté la plus importante que tu as rencontré au démarrage ?
Anne Deborah HUMILIER "Moi, j'ai eu de la chance de tomber au départ, très rapidement sur vous, de tomber sur des gens qui m'ont rapidement ouvert les bonnes portes, les bonnes démarches... La difficulté a été principalement la relation avec Pôle Emploi où il me semble, il manque un certain nombre d'informations pour les créateurs d'entreprise, mais également des questionnements au niveau de l'organisation de mon entreprise du type : est-ce que je vais être capable de travailler depuis chez moi ? Est-ce que je vais trouver suffisamment de clients pour faire vivre mon entreprise et en vivre ? Etc...
HB : Qu'est-ce qui fait qu'on continue malgré les difficultés ?
Anne Deborah HUMILIER "Pour ma part, cette envie d'être là, bien présente pour aider, conseiller, transmettre. Et surtout, j'ai créé mon entreprise parce que je voulais faire des choses qui donne du sens à ma vie, travailler pour des projets qui donnent du sens." ...
Delphine MOLISSON - Rédaction'Elle : J'ai créé récemment mon entreprise de Communication écrite qui s'appelle Rédaction'Elle. La particularité, c'est que ce n'est pas ma première entreprise. J'ai eu pendant 6 ans une entreprise qui s'appelait Carton Design. Je faisais du mobilier et des objets en carton à Strasbourg. J'ai décidé d'arrêter l'entreprise fin 2011 parce que 70% de mon chiffre d'affaires, c'était sur de l’événementiel et de l'aménagement de boutique et ces deux secteurs se sont écroulés courant 2010. Mon chiffre a plongé et l'essentiel de mes revenus servaient uniquement à payer les charges et je voyais bien que cela n'allait pas remonter rapidement. J'ai fait ce choix d'arrêter mon activité avant d'être sous l'eau, parce que je ne voulais pas me traîner des dettes... Et j'ai arrêté sans avoir de dettes. Sur ce plan là, je pense avoir réussi ma création d'entreprise, mais aussi son arrêt... Je me suis dit alors : la création d'entreprise, plus jamais ça !
Et puis si, j'ai remis çà, parce que je pense que c'est dans mon ADN et que ça correspond à ma façon de fonctionner.
Je suis revenue à mon coeur de métier et j'ai recréé une entreprise. J'ai créé dans ce que je savais faire le mieux : la rédaction. J'ai donc créé cette agence, et je travaille avec des agences prestataires extérieures et en direct avec des entreprises.
Je fais partie des créatrices des Mompreneurs (les mamans chefs d'entreprise). Ce sont des mamans qui parce qu'elles sont mamans se font cette réflexion là de "je vais travailler autrement et créer mon entreprise". Et donc j'ai participé à la création des Mompreneurs, à cette réflexion de comment ont allie notre travail d'indépendant ou de chef d'entreprise et notre vie de femme.
J'ai participé ainsi, à de nombreuses réflexions du type : comment on se paye quand on est une femme, qu'est-ce qu'une femme chef d'entreprise se dégage comme salaire par rapport à un homme ... des problématiques sur lesquelles on a travaillé pendant les premières années.
Je vous conseille pour en savoir plus, un livre de Marlène SCHIAPA, qui vient de sortir récemment et qui s'appelle 200 astuces de Maman travaille
Pour conclure, je dirais que quand vous commencez votre parcours de créatrice d'entreprise, il faut tout de suite vous poser la question de combien vous souhaitez vous payer et non pas je fais faire de mon loisir une activité.
On n'est pas dans le loisir professionnel, on est bien dans de la création d'activité...
HB : Dans le choix du statut juridique de son entreprise, avec la campagne de communication qui a était faite, pour le lancement du statut d'auto-entrepreneur, pour certains, ce statut pouvait apparaître comme la seule voie de création.
Alors que ce n'est pas vrai...
Souvent les créateurs et les créatrices, au démarrage de l'entreprise, ont une demande de phase de test. Alors on utilise, à défaut le statut, parce qu'on ne connait pas autre chose le statut d'auto-entrepreneur...
Il existe bien des alternatives et il en existe au moins deux :
La première est la Coopératives d'Activités et d'Emploi (CAE). Le principe est tout simple : vous adhérez à une coopérative et la coopérative, ce qu'elle va faire, c'est facturer à votre place et elle va transformer votre chiffre d'affaires en fiches de paie. Donc pour tous les métiers du service, que vous souhaitez tester. Cela vous permet de rester dans le régime local pour votre protection sociale et ce point est doublement important, surtout pour des créatrices d'entreprise qui ont des enfants.
La deuxième solution, c'est le choix de la Couveuse. Il y en a une à Strasbourg, qui s'appelle Créacité. Là , c'est un autre principe, globalement le même fonctionnement avec une Couveuse qui facture à votre place et qui tient une comptabilité pour vous. Si au bout de six mois, un an, vous sentez que votre projet commence à prendre de la consistance, vous pouvez sortir de la Couveuse, voler de vos propres ailes et vous dire que c'est le moment de vous installer.
Je crois personnellement, beaucoup à la progressivité, c'est à dire passer par des sas où l'on peut déjà se confronter à la réalité de son métier d'entrepreneur, sans perdre ses droits notamment.
De ce point de vue là, la Coopératives d'Activités et d'Emploi et la Couveuses sont de bonnes alternatives, pour tester son entreprise en toute sécurité. Vous pouvez aussi opter pour une troisième solution qui s'appelle le Portage Salarial...
HB : On parlé, ce matin beaucoup de projets individuels, j'aimerai bien qu'on puisse aborder le cas des projets collectifs et ensuite on profitera de la pause, pour faire une visite rapide de la Place Digitale.
Cette visite vous permettra de découvrir une solution d'hébergement, qui peut être adaptée au démarrage de votre entreprise.
Nina ROL : Je viens un peu de l'Economie Sociale et Solidaire et j'ai travaillé notamment dans une association qui s'appelle Passe Me Prendre.
J'étais en vacances l'année dernière, à Copenhague, et j'ai eu un vrai coup de foudre.
J'ai vu une petite camionnette intégrant un petit module de cuisine mobile, et je me suis dit voilà un super projet pour moi...
Seulement à Strasbourg, on ne peut pas mettre ce genre de camionnette dans la rue, ni sur les marchés (on n'a pas le droit de vendre de chaud sur les marché). Je me suis dit alors, qu'il y avait aussi d'autres événement, les brocantes, les événements sportifs...
Au départ de mon projet, je ne souhaitais pas également le faire toute seule. Je souhaitais trouver quelqu'un qui partage avec moi le projet et lancer l'activité sous statut de Scop ou de SCIC.
Le côté qui m'intéressait également, c'était de pouvoir donner du travail à d'autre gens, peut être des personnes en insertion, des gens qui cherchent un boulot, des étudiants ; avoir une petite flotte de camionnettes dès le départ de l'activité et en faire ensuite, une franchise éventuellement.
La Scop ou la SCIC permettent également de solliciter un financement Européen (FSE) si le projet est innovant dans le cadre de l' Economie Sociale et Solidaire...
: J'ai crée un site qui s'appelle Divas MakeUp et sur cette base là, j'ai réuni des articles de journaux, des vidéos sur le maquillage, sur l'entretient de la maison, le petit bricolage mais également des blogs, des forums, et des surprises qui vont venir mois par mois... pour les femmes.
Je vous invite à venir sur mon site ,pour faire connaissance avec d'autres femmes. A savoir, que le site est international et accueille des femmes, françaises, anglaises, et américaines notamment. Je me lance actuellement dans le projet , d'y ajouter un vrai réseau social...
Emmanuela ANSELINE - PHANJOO : Très simplement, je n'ai pas vraiment inventé un nouveau métier, mais j'ai permis à un autre besoin de s'exprimer. Et c'est la solution la plus simple, que j'ai trouvé, pour exister. Je suis une Moving Planner. C'est maintenant une marque déposée.
L'activité se rapproche de la relocation pour les entreprises, mais mon activité s'adresse uniquement à des particuliers, même si j'ai des demandes tout de même en provenance d'entreprises.
Une Moving Planner, c'est en fait une personne qui va organiser les déménagements.
Je travaille de chez moi et propose un vrai service à la carte, qui va de l'envoi de courrier aux administrations, à la négociation de devis, auprès de déménageurs. Je suis vraiment sur cette activité, la représentante de mon client auprès des déménageurs. Je négocie auprès deux, des conditions privilégiées, avec ce désir proposer à mon client le meilleur devis possible.
Dans 99% des cas, quand une personne vient nous voir, ma prestation leur permet vraiment d'économiser au bout du compte.
Au départ quand j'ai démarré mon activité, comme c'était une innovation de Business Model, je ne disposais pas de concurrents auxquels me référer et je me posais la question de est-ce que je veux prendre le risque de ne pas avoir de salaire à la fin du mois quoi qu'il arrive. Mais c'est vrai que l'attirance de ne pas avoir quelqu'un au dessus de soi, fait souvent peser la balance.
Le parcours a été assez long et je me suis beaucoup posé la question.
Je me suis rapproché alors, d'une entreprise qui aide un peu les créateurs d'entreprise. Avec Tempo, j'ai pu préciser un peu mieux tout cela.
Mes études en Ecole de Commerce me donnaient également, une bonne approche de la gestion et du marketing, pour structurer ma démarche. Disons, que cela reste un gros parcours, pour monter un dossier correct.
Je n'ai pas eu le besoin de monter un dossier bancaire, mais je me suis néanmoins imposé cette idée de la validité financière de mon projet : est-ce que je voudrais moi-même me prêter des sous ?
Je suis partie un peu avec cette idée là !
Si j'ai débuté en tant qu'auto-entrepreneur, j'exerce mon activité actuellement en profession libérale. C'est le statut qui est pour mon activité, le plus intéressant. Pour l'instant, je ne travaille qu'avec des indépendants, via un réseau et je n'envisage pas à court terme, d'embaucher...
J'envisage plutôt, désormais, de créer des franchises puisque ma marque est déposée. J'ai été approchée notamment, pour créer la marque sur Paris...
http://aims-movingplanner.fr
Moving Planner sur FR3 Alsace
Strasbourg : Moving-planner : pour déménager... par France3Alsace