M. Ólafur Grímsson a été réélu en 2012 président de la République d'Islande contre sa volonté, mais à la demande expresse du peuple islandais, pour avoir défendu les intérêts du peuple contre celui des banques.
Neuf mois après , le président islandais vient d'effectuer une visite officielle en France pour y faire part de son témoignage.
Ólafur Ragnar Grímsson, Président de la République d'Islande Alors que le continent européen sombre dans la catastrophe économique, financière et sociale, doublée d'une crise morale et humaine, et que se profilent à l'évidence des séismes politiques majeurs, l'Islande apparaît, de jour en jour, comme un havre de paix et de prospérité retrouvée, c'est-à-dire comme le modèle à suivre.Écoutons comment le chef de l'État islandais fait part de son action (entretien publié par Rue89/ Le nouvel Observateur) :
- QUESTION du journaliste : « Pour ce qui est de ne pas avoir sauvé les banques, l’Islande avait-elle vraiment le choix ? Et serait-ce possible de laisser des grandes banques européennes sombrer ? »
Pouvions-nous faire autre chose que laisser nos banques faire faillite, c’est un débat ouvert. Mais de toute façon, cela correspondait à un choix. Ces banques étaient privées : pourquoi des entreprises dans le secteur bancaire serait-elles traitées différemment de compagnies privées dans d’autres secteurs comme les technologies de l’information, Internet, les compagnies aériennes ? Ces entreprises sont tout aussi indispensables à nos sociétés, mais on les laisse faire faillite. Même les compagnies aériennes. Pourquoi les banques sont-elles traitées comme des lieux saints ? »
N'obéir qu'à l'intérêt de la nation, et refuser toute intimidation
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- QUESTION du journaliste : « La réponse traditionnelle, c’est que leur faillite peut en entraîner d’autres et mettre le système financier à terre : il y a un risque systémique ».
"J’étais devant un choix fondamental entre les intérêts financiers d’un côté, et la volonté démocratique du peuple de l’autre. Et je me suis dit : la partie la plus importante dans nos sociétés – et je le dis aussi à mes amis européens –, ce ne sont pas les marchés financiers. C’est la démocratie, les droits de l’homme, l’État de droit."
"Quand nous sommes face à une crise profonde, que ce soit la crise islandaise, ou la crise européenne, pourquoi ne laisserions-nous pas l’élément le plus important de nos sociétés guider la voie à suivre ? C’est ce que j’ai fait."
"Nous avons organisé deux référendums. Et dès le premier trimestre après le référendum, l’économie a redémarré. Et depuis, ce redressement se poursuit. Maintenant nous avons 3% de croissance, l’une des plus élevée d’Europe. Nous avons 5% de chômage, l’un des taux les plus bas. Tous les scénarios de l’époque, d’une faillite du système, se sont révélés faux."
[source : http://www.rue89.com/2013/02/28/le-president-islandais-trop-de-banques-cest-une-mauvaise-nouvelle-240109]
35 minutes montre en mains, pour écouter le président islandais
Le témoignage qui précède est clair comme du cristal. Si l'Islande a été sauvée et si son économie redémarre rapidement tandis que le peuple islandais n'a pas vraiment perdu son niveau de vie, c'est pour deux raisons très simples :- d'une part, l'Islande a refusé de renflouer les banques avec l'argent des contribuables et les a laissées faire faillite ;
- d'autre part, elle a pu procéder de la sorte parce que c'est un État souverain qui ne fait partie ni de l'Union européenne ni de l'euro et qui n'a aucun ordre à recevoir ni de la Commission européenne ni de la BCE.
C'est ce témoignage que le président islandais est venu dire à François Hollande à Paris. Seulement voilà. Le locataire de l'Élysée n'a accordé à Ólafur Grímsson que... 35 minutes pour en parler.
Article rédigé par François ASSELINEAU, le 1er mars 2013
Le refus de l'intimidation intellectuelle et du terrorisme médiatique
Reprenons et étudions quelques idées défendues par certains citoyensComme l'a souligné le président islandais dans l'entretien ci-dessus, "tous les scénarios de l’époque, d’une faillite du système, se sont révélés faux".
- Pourquoi ne pas organiser un référendum sur la question de la dette ? Tout comme en Islande, proposons un grand débat national sur la question de la dette publique et que ce soit au peuple français de trancher ce qu'il compte en faire.
- Pourquoi pas une réforme constitutionnelle destinée à donner au peuple français bien plus de contrôle sur leurs élus et leur démocratie ? :
- instauration du référendum d'initiative populaire,
- reconnaissance pleine et entière du vote blanc (avec annulation de l'élection si le vote blanc arrive en première place et interdiction dans ce cas aux mêmes candidats de se représenter à l'élection suivantes),
- dépolitisation et professionnalisation du Conseil Constitutionnel, transformé en Cour Constitutionnelle,
- saisine de cette Cour ouverte à des groupes de citoyens,
- inéligibilité à vie des élus condamnés pour corruption,
- réintroduction dans la Constitution française des crimes de "haute trahison" et de "complot contre la sûreté de l'État",
- interdiction d'exercer plus de 2 fois un même mandat (sauf celui de maire pour les plus petites communes),
- interdiction de cumuler les revenus des plusieurs mandats électifs,
- inscription dans la Constitution d'une liste de services publics non privatisables par nature (Poste, SNCF, EDF-GDF, autoroutes, réseaux d'eaux, 1ère et 2ème chaîne de télévision de service public, ...)
- nationalisation de toute banque bénéficiant d'une aide publique