Avant de relater la rencontre évènement d’hier soir à l’école Edouard Vaillant il faut tracer en quelques lignes le plan d’ensemble directeur des aménagements successifs de l’Ile-de-France pour mieux comprendre l’histoire du Val de Fontenay et de cette école exemplaire…
En 1965, le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la région de Paris (SDAURP), qui suit la création de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de- France, est adopté sous la direction du Délégué général au District de la région de Paris : Paul Delouvrier. Le SDAURP lance les projets de villes nouvelles, de réseau express régional (RER) et d’autoroutes de banlieue afin de canaliser la croissance rapide de l’agglomération parisienne. On prévoit alors que la région comptera 14 millions d’habitants en l’an 2000. Entre temps, en 1964, sont créés, les huit départements de la région parisienne. En 1976: Le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France (SDAURIF) révise à la baisse les objectifs du SDAURP de 1965. Ce plan préconise de rompre l’étalement urbain et introduit le concept de trame verte.
En 1994, le Schéma Directeur de la Région Ile-de-France (SDRIF) prend en compte la protection des espaces naturels. Le SDRIF prévoit la mise en place de réseaux de transports efficaces en banlieue, dont certains éléments ont été construits (extension du RER, lignes T1 et T2 de tramway). il poursuit l’approche multipolaire des plans précédents en établissant une hiérarchie entre des centres d’importances différentes. Jusqu’à la réforme (loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire) de 1995, le Schéma régional était élaboré sous l’autorité directe de l’état. Il l’est désormais par la Région, mais l’état conserve de nombreux moyens pour faire prévaloir ses volontés.
Suite à la délibération du conseil régional, en 2004, pour l’ouverture de la mise en révision du SDRIF, le projet révisé est arrêté par ce même conseil le 15 février 2007. Puis une enquête publique a suivi et ce schéma a été totalement adopté par le Conseil régional d’Île-de-France le 25 septembre 2008. Depuis est apparu le projet du Grand Paris et c’est une histoire au présent qui se développe….
Cela dit je reviens à cette soirée d’exception à l’école Edouard Vaillant avec son architecte concepteur Aymeric Zublena accompagné par l’architecte Emile Schecroun. Une école de pensée en rupture avec la Charte d’Athènes qui prenait son essor à Fontenay…en portant sa réflexion sur le tissu urbain, le proliférant qui ne conçoit plus des objets indépendants les uns des autres, fractionnant la ville, mais un développement tissulaire. Le témoignage de cette construction du nouveau maillage, tissu urbain du Val de Fontenay est absolument merveilleusement et clairement défini dans l’entretien qu'accorde A. Zublena dans l’ouvrage « Fontenay-sous-Bois Un certain art de Ville » publié par les Amis de Fontenay-sous-Bois. ( pages 92, 93 et 94 ) Le témoignage de cette grande aventure urbaine par Emile Schecroun y est également capital lorsqu’il souligne le combat incessant contre la SAERP, c’est-à-dire l’Etat…
Nous avons assisté hier à un débat riche, dense, sur l’histoire de notre ville. Notre ville qui fut le territoire d’expériences nouvelles et qui refusait l’urbanisme concentrationnaire avec le concours d’architectes et d’urbanistes qui ont pensé avec le cœur et non seulement avec la tête !
Au cœur de ce dispositif il y a un groupe scolaire ( le N°3 du secteur C !) qu’aujourd’hui nous cherchons à classer comme architecture remarquable du XXe siècle. C’est un autre combat à mener mais avec le concours d’A. Zublena ( concepteur d’architectures gagnantes comme celle du Stade de France et de son 12 juillet 1998 ) cela sera une tâche exaltante ! Je comprends encore mieux le secret de Fontenay qui rend cette ville agréable à vivre mais je regrette cet acte politique de certaines absences qui au nom d’un avenir qu'ils veulent dessiner nient totalement l’histoire émérite de cette grande aventure urbaine des années soixante et soixante-dix !
Il y a des défections qui sous des aspects calculateurs déshonorent le talent conjugué par la volonté d’hommes et de femmes de lutter contre les démesures de la SAERP qui voulait aller vite et aller haut avec des coûts minimum sur un périmètre de 170 hectares avec 12000 logements installés dans un univers d’alignement sans grâce et sans charme, uniforme et répétitif d’où le rêve est proscrit et dont nous connaissons malgré tous nos efforts les problèmes rencontrés aujourd’hui ( Les Larris ). Je les invite à se plonger dans cette histoire, à lire cet ouvrage remarquablement réalisé. Et comme me l’a écrit Monsieur le Maire avec justesse en forme de dédicace "la culture nous sauvera de la bêtise ! "