- que François Hollande veut moraliser la vie politique. Plus fort qu’Hercule et les écuries d’Augias, le chef de l’état et non de l’étable voisine de l’écurie, va devoir plonger la main dans le panier pour aller chercher le fruit pourri. Mais n’a-t-il pas oublié l’adage qui rappelle qu’un seul fruit gâté peut contaminer tous les autres ? D’autant qu’il y a peut-être plusieurs paniers, et plusieurs fruits putréfiés, qui sait ? Un projet de loi sera débattu, il sera toujours temps ensuite de voir ce qu’il en ressort, comment il est retoqué, ce qu’il en adviendra, ce qu’on en fera, ce qu’ils en feront, ce qu’il deviendra. François Moi-Président a-t-il appelé François Pape pour avoir son avis sur la question, la question de la morale ? Un sujet de philo pour le prochain Bac est-il dans les cartons ? Lorsqu’on parle de morale, on évoque des règles de conduite, des valeurs, nous sommes bien d’accord ? Peut-on légiférer la morale, qui me fait une dissertation quatre pages minimum ? Nécessité fait loi, ça, on le dit. Mais loi fait morale, ça se dira ? La morale semble plus de l’ordre de l’éthique que du juridique, non ? Ça va faire réfléchir les philosophes en tout cas. FH a-t-il appelé BHL ? Qu’on nous donne le 06 du président, ou au pire ses relevés téléphoniques, on veut savoir ! Et puis on pourrait lui souhaiter bonne chance. Ça serait bien que tout ça change, qu’on change son fusil comme de chemise et son avis d’épaule !
- que les bidonvilles brésiliens étaient auparavant indiqués par le mot portugais favela sur les cartes de Google Maps. Mais ils ont disparu. Non pas dans la réalité, oh non, la misère y est toujours reine, l’insalubrité princesse, l’insécurité papesse, mais sur les cartes, y’a plus ! Sous la pression d'Eduardo Paes, le maire de Rio de Janeiro, et de l'entreprise de tourisme Riotur, Google aurait retiré la mention sur certaines de ses cartes, remplaçant le mot favela par colline. Colline-Bidonville prenait trop de place, ils ont préféré colline. Ils auraient pu écrire ici, ou là, ce sont des mots courts pour des endroits qu’on ne saurait voir et qu’on veut cacher. Ils auraient pu les effacer, ne pas les citer, ne pas les situer. A trois ans des prochains Jeux olympiques, organisés par Rio de Janeiro, Eduardo Paes est désireux de redorer l'image de sa ville. Il dissimule sur cartes. Il en dupera sûrement quelques-uns. Mais pas tout le monde. Et puis, les JO passés, il sera toujours temps de se remettre à appeler un chat un chat, un pauvre un pauvre, un miséreux un miséreux. Ça serait bien que tout ça change, qu’on change son fusil comme de chemise et son avis d’épaule !
- que les mots crime organisé et narcotrafic ont quasiment disparu du vocabulaire mexicain, du moins dans la presse écrite et à la télévision. En voilà une police qui fonctionne, un ministère de l’intérieur qui fait le ménage avec brio. Olé ? Doit-on faire une ola, au lit, en criant olé ? Ou doit-on préciser que l’absence lexicale ne reflète en rien une quelconque éradication ? Car les problèmes liés à la violence et au trafic de drogues sont loin d’être résolus. Un millier de meurtres liés au narcotrafic sont commis tous les mois, ce qui est une belle moyenne. Félicitons-les, ces vilains méchants tueurs, bravo aux laids, olé. Et, depuis le début de l’année 2013, on compte une cinquantaine d’attaques contre les journalistes. Tiens ! On comprend peut-être mieux les petites omissions terminologiques, logiques ! Les journalistes limitent leur risque de mourir. Pour leur peau, ils oublient des mots. On ne va pas leur jeter la pierre, on peut connaître certaines personnes, peut-être en connaissez-vous autour de vous, qui veulent vivre ! Ça serait bien que tout ça change, qu’on change son fusil comme de chemise et son avis d’épaule !
vendredi 12 avril 2013