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Blanche-Neige doit mourir de Nele NEUHAUS

Par Lecturissime

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♥ 

L’auteur :

Née en 1967 à Münster, en Westphalie, l’auteur de Flétrissure (Actes noirs, 2011 ; Babel n° 66) règne désormais sans partage sur le polar allemand : Blanche-Neige doit mourir s’est vendu (Actes noirs, 2012) à plus d’un million d’exemplaires outre-Rhin. 

L’histoire :

Un squelette humain est retrouvé dans une ancienne cuve de carburant, dans un ancien aéroport militaire. Un peu plus tard, une femme tombe d’un pont. Selon un témoin, elle aurait été poussée. L’enquête conduit Pia Kirch hoff et Oliver von Boden stein dans le petit village d’Altenhain où la victime, Rita Cramer, a vécu avant son divorce d’avec un certain Hartmut Sartorius. Or, onze ans plus tôt, deux jeunes filles du bourg avaient disparu sans laisser de traces. Sur la foi de maigres indices, un garçon de vingt ans, Tobias Sartorius, avait été arrêté et condamné à dix ans de prison. Depuis quelques jours, Tobias est revenu à Altenhain... L’agression dont sa mère a été victime a-t-elle un lien avec ce retour ? Dans le village, Pia et Bodenstein se heurtent à un mur de silence. Mais bientôt une autre jeune fille disparaît et les habitants accusent Tobias Sartorius, même si ce dernier a toujours clamé son innocence. Les preuves manquent, la police piétine et certains villageois semblent bien décidés à prendre les choses en main.

Dans ce deuxième roman du duo Kirchhoff-von Bodenstein, Nele Neuhaus construit une fois de plus une intrigue millimétrée autour des non-dits et de l’atmosphère étouffante d’un petit village allemand. Procédant par dévoilements successifs, elle démonte patiemment les mécanismes d’une erreur judiciaire et analyse magistralement le fonctionnement de ces fascinantes machines à broyer les individus que sont parfois la justice et les préjugés.
Succès colossal à sa sortie, Blanche-Neige doit mourir s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires outre-Rhin. De puis, Nele Neuhaus règne sans partage sur le domaine du “Krimi”.

Ce que j’ai aimé :

Ce roman policier est plutôt efficace surtout au début du roman : l'atmosphère de ce village replié sur lui-même est inquiétante, les villageois faisant bloc contre le jeune Tobias accusé du meurtre de jeunes filles dix ans auparavant. Ils ne voient pas d'un bon oeil son retour après sa sortie de prison. Tobias devient peu à peu humain, porté par l'amour paternel de cet homme qui n’a jamais pu quitter sa maison et a dû subir les allusions désagréables incessantes liées à son fils. Dans cette ambiance de suspicion arrive une nouvelle jeune fille, Amélie, curieuse et éloignée de tout a priori. 

Ainsi le lecteur est rapidement ferré : Tobias est-il réellement coupable ? Amélie va-t-elle découvrir la vérité ou payer sa trop forte ressemblance avec l'une des jeunes filles assassinées ? Le village va-t-il supporter le retour de l'enfant maudit ?

Ce que j’ai moins aimé :

Puis tout se complique inextricablement, les intrigues se multiplient si bien  que le lecteur se perd, et la vie privée de Bodenstein, l'enquêteur, tombe dans le sordide de la vie de couple malmenée.

L'atmopshère inquiétante s'efface pour céder la place à une intrigue classique, le thème initial banal -disparition de jeunes filles- reprenant le devant de la scène. 

Trop de rebondissements, de personnes qu’on essaie de tuer à bout presque portant mais qui survivent, et puis celles qui tombent simplement et malencontreusement se cognent la tête et meurent.

Il faudrait aussi qu’on m’explique comment garder un cadavre momifié intact après tant d’années...

En résumé un roman policier plaisant, mais souffrant de défauts rédhibitoires pour certains...

Premières phrases :

« L’escalier de fer rouillé était étroit et raide. Il tâta le mur pour trouver l’interrupteur. Une seconde après l’ampoule de vingt-cinq watts éclaira l’endroit d’une lumière chiche. La lourde porte de fer s’ouvrit sans bruit. Il en huilait régulièrement les charnières pour qu’elles ne grincent pas quand il venait la voir. Un air chaud mêlé à une odeur sucrée de fleurs fanées l’accueillit. Il ferma soigneusement la porte derrière lui, éclaira et resta un moment immobile. La grande pièce, environ dix mètres de long et cinq de large, était simplement meublée, mais elle avait l’air de s’y sentir bien. »

D’autres avis :

Canel,Jostein,Nadael A propos des livres ; Théoma ; Mimi ;Akialam

Blanche-Neige doit mourir, Nele Neuhaus, traduit de l’allemand par Jacqueline Chambon, Actes sud noirs

grand prix lectrices de elle


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