Vous le savez certainement, puisque c’est actuellement l’info dont on parle le plus dans le monde de l’internet : Apple a purement et simplement viré une application made in France, appelée AppGratis, un service de découvertes d’Apps. Selon Apple, elle faisait doublon avec ses propres services…
Et d’ailleurs, selon le site techno AllThingsD, le ménage ne ferait que commencer. Rappel des faits : Vendredi dernier, la firme de Cupertino a donc retiré de l'app store, AppGratis, créée par le Français Simon Dawlat et utilisée par 12 millions de personnes. Cette application sert en fait à découvrir des apps sélectionnées et proposées à prix préférentiel (et souvent gratuites) par AppGratis.
La société américaine a ainsi expliqué mardi qu'AppGratis enfreignait deux règles de l'AppStore : faire doublon avec des fonctions d'iOS (avec le best-of de l'appstore) et l’utilisation des notification push à des fins promotionnelles.
Lancée sous sa forme actuelle en 2010, AppGratis avait même récemment été validée par Apple, avant que la firme ne se rétracte peu de temps après.
Son fondateur, Simon Dawlat, qui a publié un long billet, ce mardi, explique avoir appris la nouvelle à l'atterrissage d'un vol Paris-São Paulo. Il conteste également les affirmations d'Apple, expliquant qu'AppGratis est similaire à de nombreux sites mettant en avant des apps. Selon lui, AppGratis ne fait que rediriger l'utilisateur vers l'app store. Son éditeur, iMediaApps, qui emploie 45 personnes et a récemment levé 10 millions de dollars (7,6 millions d'euros) auprès d'Iris Capital (Orange et Publicis), est désormais dans une position délicate.
Fleur Pellerin, la ministre déléguée aux PME à l'innovation et à l'économie numérique, s’en est également mêlée, lors d’une conférence de presse auprès de la société AppGratis ce jeudi.
Après avoir jugé à plusieurs reprises l'action d'Apple "brutale", "unilatérale" et "abusive", la ministre a appelé la firme américaine à reprendre le dialogue avec l'entreprise française. Selon elle, ce genre de situation est dû au déséquilibre des relations entre Apple et les développeurs qui en dépendent.
La solution promue pour y remédier est la "neutralité des services". Ainsi, cette neutralité des services introduite par le CNN s'applique aux "magasins d'applications (app stores), moteurs de recherche, réseaux sociaux et offres culturelles" à la manière d'iTunes, estime Mme Pellerin. Les cibles sont les entreprises américaines "dominantes", dont le GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), au coeur des critiques des acteurs français du numérique ces derniers mois.
Enfin, voici le mail du co-fondateur et président d’AppsFit, Antoine Buffet, qui souhaite donner un éclairage plus précis dans cette « bataille » entre Apple et certaines entreprises qui vivent de ce genre d’applications.
« Je suis Président et Fondateur d'AppsFit, un moteur de recherche d'applications mobiles basé sur le profil des utilisateurs. Nous avons tous appris ce week-end le regrettable rejet d'AppGratis de l'AppStore. Cet événement est aujourd'hui au cœur de l'actualité et a pris une tournure politique avec l'intervention du Ministre F. Pellerin. Apple est sur le banc des accusés, nous observons un véritable "lynchage" médiatique et surtout certains annoncent déjà la fin des applications de recommandation. Dans ce contexte et en tant qu'acteur de la recommandation d'applications, nous souhaiterions vous présenter une autre version de cette histoire. Au delà des "erreurs" commises et officiellement avouées, nous vous présenterons des exemples concrets qui probablement vous permettront de mieux apprécier la décision d'Apple et sa justification. »