L’Oréal (Paris:OR)

Publié le 11 avril 2013 par Chroom

L’Oréal est le plus grand producteur mondial de produits cosmétiques par le chiffre d’affaires. L’entreprise vend des produits pour les soins capillaires, les soins de la peau, le maquillage, les déodorants et les parfums grâce à ses 27 marques couvrant tous les niveaux de revenu. En 2008, L’Oréal a acquis Yves Saint Laurent Beauté, augmentant encore sa présence dans le marché du luxe. Ses deux principaux concurrents sont Revlon (REV) et Procter & Gamble (PG).

L’origine de L’Oréal remonte à 1907, lorsque Eugène Schueller, jeune chimiste français d’origine alsacienne diplômé de l’Institut de chimie appliquée de Paris en 1904, met au point une formule de synthèse à base de composés chimiques inoffensifs permettant de teindre les cheveux baptisée « l’Auréale », du nom d’une coiffure féminine à la mode à l’époque et rappelant une auréole.

En 1909, il fonde la Société française de teintures inoffensives pour cheveux. La société est installée dans un deux-pièces à Paris, faisant à la fois office de bureau et de salon de démonstration. 1928 marque l’acquisition de la Société des Savons français, créée en 1920, plus connue sous le nom de sa marque Monsavon. Elle symbolise l’entrée de L’Oréal dans les produits de grande consommation. Monsavon a depuis été revendue au groupe Procter & Gamble, puis Sara Lee et enfin au groupe Unilever depuis 2011.

Eugène Schueller met ses moyens personnels à la formation du groupe d’extrême droite « La Cagoule » dont André Bettencourt fait partie. En 1942, Eugène Schueller envoie André Bettencourt en Suisse afin d’« aryaniser » la société Nestlé dont il est devenu l’un des principaux actionnaires. Après la guerre, André Bettencourt épouse Liliane, la fille unique d’Eugène Schueller, en 1950. Au 31 décembre 2010 les actionnaires majoritaires de la société sont la famille Bettencourt avec 30,9 % et Nestlé avec 29,7 %.

En 2025, 41,5% des personnes en Europe, aux États-Unis et au Japon auront plus de 50 ans. Avec le vieillissement des baby-boomers, le nombre d’américains âgés de plus de 50 ans  augmente à un rythme plus rapide que celui des moins de 50 ans. Il s’agit d’une tendance prometteuse pour L’Oréal parce que les groupes plus âgés demandent plus de produits cosmétiques, en particulier les soins de la peau anti-vieillissement.

L’Oréal offre un rendement modeste de 1.89%, légèrement moins que la moyenne à long terme (2.12%). Ceci indique une valorisation élevée du titre, confirmée par la forte progression du cours depuis 2009 et un PER de 28.13. Les dividendes ont progressé ces dernières années sur un rythme annuel soutenu de 10.59%. Le ratio de distribution demeure prudent, avec 42.20%. L’entreprise affiche un endettement très faible, avec un ratio des dettes par fonds propres de 0.06 seulement. Le ratio de liquidités se monte à 1.15, tandis que la société peut se vanter d’une rentabilité remarquable, avec un ROE de près de 15%.

L’Oréal, de part son secteur d’activité, est peu sensible aux variations du marché. Mais son orientation vers le luxe a tout de même un petit effet cyclique sur le cours de l’action. Ceci se traduit par un bêta de 0.64 et une volatilité de près de 15%.

Les marchés émergents sont les principaux moteurs de la croissance de l’Oréal, avec un tiers du chiffre d’affaires. La société s’attend à élever cette part à plus de 50% dans les années à venir. Grâce à cette forte présence dans les marchés émergents, le titre est peu sensible aux variations du dollar, avec un $risk de -0.18. Ceci signifie qu’un baisse du billet vert n’a pas tendance à impacter négativement la valeur en CHF, ce qui peut être le cas de multinationales européennes ou suisses qui négocient beaucoup en dollars.

 

Au final, L’Oréal reçoit trois étoiles, soit un bon ratio rentabilité/risque. La croissance des dividendes est bonne et le ratio de distribution prudent. Le titre n’est pas trop volatil et offre même une bonne diversification dans un portefeuille fortement valorisé en dollars. C’est une belle société, avec une longue histoire, et vraisemblablement un riche avenir, dans un secteur défensif, malgré une orientation vers le luxe un peu marquée. Cependant, le titre est trop cher en ce moment. Il aurait fallu profiter de l’acheter en 2009 ou 2011. Maintenant il faudra attendre la prochaine occasion…

Sources : Wikipedia, Wikinvest, Yahoo Finance, Swissquote, dividendes.ch