L'homme d'affaires Ziad Takieddine à son domicile parisien, le 18 octobre 2012.
(MEHDI FEDOUACH / AFP)
Selon nos informations, une perquisition est en cours, jeudi 11 avril, chez Ziad Takieddine. Une quinzaine de policiers de la Division nationale d'investigations financières et fiscales se sont présentés vers 8 heures et demie au domicile parisien, dans le 16e arrondissement, de l'homme d'affaires, précise de son côté Europe 1.
Cette perquisition est effectuée dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris sur les accusations d'un financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007.
Vérifier l'authenticité de la preuve de Takieddine
L'intermédiaire franco-libanais dit détenir des preuves de ce soutien. Dans le cadre de sa mise en examen dans le volet financier de l'affaire Karachi, il avait affirmé au juge Van Ruymbeke, fin décembre 2012, qu'une aide financière, dépassant les 50 millions d'euros, avait été versée"en décembre 2006 et janvier 2007" en vue d'aider Nicolas Sarkozy dans sa campagne présidentielle. Pour appuyer ses accusations, Ziad Takieddine évoquait de nombreuses rencontres entre Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, et Béchir Saleh, secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi.
L'enquête préliminaire a été ouverte pour vérifier l’authenticité du document et évaluer la véracité de ces informations. Dans ce cadre, le bureau et le domicile parisien de Claude Guéant, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy puis secrétaire général de l’Elysée, avaient aussi été perquisitionnées.
Le site d'informations Mediapart avait déjà soulevé la possibilité d'un financement de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy par l'ancien leader libyen. Le site avait dévoilé en avril 2012 une note libyenne présentée comme officielle, datée de 2006, dans laquelle le régime Kadhafi donnait son accord au déblocage d'une somme de 50 millions d'euros. Ziad Takieddine avait alors affirmé dans Libération qu'il avait peu de doutes sur l'authenticité de cette note, mais qu'il n'avait pas de preuves.